Claudas Schwartz

Claudas est un jeune homme de dix-huit ans sans problème physique majeur. J'entends par là pas de problème tels qu'une cicatrice, blessure quelconque... Pas non plus de problèmes de surpoids. Il était assez bien dans sa peau, et bien que on physique n'était pas sa préoccupation majeure, prenait toujours un peu de temps pour l’entretenir. D'une, parce que le sport ça défoule bien, mais aussi parce qu'il prenait du plaisir à le faire. C'est ainsi que le jeune homme parvenait sans trop d'effort à maintenir ses soixante trois kilos, pour son mètre soixante dix-huit. De plus, ce genre d'activités lui permettait de se maintenir avec un certain niveau musculaire, pas trop élevé quand même. Le jeune homme ne tenait pas à passer pour Monsieur Muscle, mais il était assez musclé pour pouvoir se défendre en cas de bagarre de rue.
La tête du jeune homme était affublée d'une coiffure brune très sombre, proche du noir quand on la regardait à l'ombre. Elle n'a pas de forme bien précise, sinon celle d'un amas d'épis. Quelques uns de ces épis lui tombaient juste devant les yeux, tandis que d'autre tombaient sur le côté de sa coiffure. Claudas ne prend pas vraiment soin de son physique de ce point de vue, mais il a toujours aimé sa coiffure, qu'il considérait comme "cool". Ses yeux étaient mauves. Et ils exprimaient parfaitement les intentions du jeune homme en fonction du moment : Rage, folie meurtrière... Mais ils pouvaient aussi très bien jouer la comédie, et paraître innocents, et même faire du charme aux filles.
Le style vestimentaire de Claudas n'était pas très élaboré. Une veste de survêtement blanche et rouge, avec le pantalon assorti. Un T-shirt noir et une paire de basket d'une marque ridicule venaient compléter la panoplie de l'homme. Claudas ne cherchait pas à se démarquer de ce point de vue. Au contraire, il jugeait sa tenue idéale pour se fondre dans la masse. Et c'était tout ce à quoi lui servait ses vêtements.

En compagnie de personnes inconnues, Claudas gardait une attitude de façade. Discrétion, ne jamais prendre la parole en particulier, se fondre dans la masse... Il savait faire ce genre de chose par cœur. Mais dans un cercle de personnes de confiance, ou quand il était seul, le personnage se dévoilait entièrement : Profondément égoïste, le jeune homme cherchait son profit avant tout. Il pouvait être au sein d'un groupe, mais il cherchera forcément à atteindre un certain niveau d'autorité pour dominer dans ce groupe. Il n'aimait pas faire le sale boulot à lui tout seul, sauf quand il en avait envie. Le jeune homme était aussi assez vif d'esprit. Et très calculateur : Avant de se lancer dans une action, quelle qu'elle soit, il préférait se renseigner, chercher la solution la plus avantageuse, bref ne pas se lancer à l'aveugle dans l'action.
Il était aussi quelqu'un d'extrêmement fier. Il ne supportait pas qu'on le considère comme inférieur à ce qu'il était (à moins que ce ne soit le but recherché) ou encore qu'on le rabaisse en public. Si quelqu'un s'amusait à faire ce genre d'idiotie, le jeune homme n'hésiterait pas à prendre sa revanche. Et d'une manière parfois cruelle... Malgré tout, le jeune homme savait aussi se mettre des alliés dans la poche, et reconnaître le talent quand il le voyait. Il tenait aussi à écarter tout obstacle qui le ralentissait dans l'accomplissement de ses objectifs. Ce genre de distractions était pour lui comme un jeu, et ses alliés étaient des pions qu'il manipulait. Mais quand un "pion" prenait un peu trop de valeur, le jeune homme n'hésitait pas à lui accorder un peu plus de confiance, et à le considérer comme un proche ami. Même si presque personne n'avait atteint ce niveau de proximité avec un homme comme Claudas...

L'enfance de Claudas était assez malheureuse. Le jeune homme était né dans un coin paumé et assez pauvre de Doublonville, le ville la plus riche et développée de toute la région. Sa famille n'était pas spécialement riche, et devait travailler sans cesse pour espérer joindre les deux bouts, surtout avec la naissance du jeune garçon. Le père s'épuisait sans cesse à la tâche, et sa qualité de travail avait bien diminué, principalement à cause de la fatigue. La mère avait obtenu un congé maternité, mais elle était aussi en grand état de fatigue. L'accouchement lui fut, hélas, fatal. A peine né, le jeune homme avait déjà perdu sa mère. Et bien que son père se tuait à la tâche, il était payé une misère et avait du mal à nourrir son fils. Sans compter que la perte de sa femme lui pesait, bien qu'il prétendait avoir passé ce cap.
Le petit garçon avait vécu, comme ça, sur le fil pendant un peu plus de treize ans. Son père enchaînait les petits boulots épuisant, trouvant malgré tout toujours le moyen de survivre. Claudas s'était habitué à ce train de vie, et ne faisait pas la fine bouche. A l'époque, le gamin ne réclamait rien. Pas de jouets ridicules et puérils, pas de vêtements superficiels... Il était déjà assez heureux de pouvoir aller à l'école, l'une des plus grosses sources de dépenses de la maison. Mais tout ceci était sur le point de changer, et pas de la manière la plus agréable...

Toc. Toc. Toc.
Trois coups frappés distinctement à la porte. Un Dimanche, parfaitement au hasard sur le calendrier. Il pleuvait. Le jeune homme lisait un vieux magasine sur les merveilles de Johto, en osant à peine rêver les contempler un jour. Il savait que son père allait ouvrir la porte, aussi ne se déconcentra t-il pas de son magasine. Mais il commença à s'inquiéter quand il entendit des éclats de voix. Il n'entendait rien distinctement, aussi entrebâilla t-il discrètement la porte, pour tenter d'entendre un peu mieux la conversation :

• Ta gueule ! Tu nous lâches comme ça et après tu nous balance aux flics !
• Mais non, c'est pas moi qui vous ai vendu ! C'est pas moi !
• ALORS QUI ?!?
• Mais je sais pas ! Laissez moi, laissez moi ! Pitié, pi...

PAN.
Le père n'avait pas eu le temps de finir sa phrase. Le coup de feu était parti, et il avait fait mouche. Le corps, désormais sans vie du père était tombé comme une masse. Les deux hommes, inconnus de Claudas, ne semblèrent pas plus dérangé que ça par la mort du père du jeune homme. Ils poursuivirent leur discussion, sans se rendre compte qu'ils étaient écoutés :

• Paco nous avait dit de le tuer en dernier recours, t'est con ou quoi...
• Il était chiant à la longue. Et puis on a tous failli se retrouver en taule par sa faute. Il a eu que ce qu'il méritait.
• Bah, c'est vrai ça. Allez, on se casse avant que les flics se ramènent.

Et ils se retirèrent en rigolant comme des idiots, pendant que le jeune homme ouvrit en grand la porte. Il savait tout de suite qu'il n'y avait aucun moyen que son père ait survécu : La balle était arrivée pile entre les deux yeux. Comme l'avait souligné ces deux types, la police était sur le point d'arriver. Seul et désormais sans famille connue, le jeune homme allait se retrouver dieu-sait-où pour faire dieu-sait-quoi. C'était la dernière chose qu'il souhaitait. Il n'avait pas le temps de s'apitoyer sur la dépouille de son père : Il se dirigea dans sa chambre, attrapa un sac un dos, puis récupéra quelques affaires de survie. Son père avait toujours un endroit où mettre des choses à récupérer en premier lieu en cas de fuite imprévue. Claudas déplaca une ou deux planches dans la chambre du père et tomba sur ce nécessaire à survie : Des clopes, des gourdes pleines, un téléphone portable, un ordinateur portable et un flingue, avec pas mal de balles de rechange. Le jeune homme empila tout ce matériel dans son sac à dos et disparut de la maison, sans un mot. Il était désormais seul dans ce vaste monde.

Cinq ans après.
Claudas marchait dans la nuit. Doublonville n'avait pas changée depuis qu'il l'avait quittée. Toujours aussi dynamique. Cette ville plaisait grandement au jeune homme, après tout il était né et avait grandi ici. Durant les cinq dernières années, il avait voyagé à travers les régions de Kanto et Johto. Son seul but avait été de se venger de ce type, Paco... Il savait qu'il était leader d'un groupe de petites frappes dans la région de Johto. Il avait passé ces dernières années à faire des recherches sur ce type et ses relations avec son père. Il semblerait que ce dernier ait commis l'erreur d'avoir des affaires avec ce caïd, et quand les choses sont allées trop loin, le père ait voulu faire demi-tour et se délier de lui. Mais quelques temps plus tard, ils avaient étés dénoncés à la police par un illustre inconnu. Paco et son groupe de petites frappes avaient alors pensé que le père de Claudas était le responsable de cette trahison, et l'avaient exécuté de sang-froid. Et après cela, ils s'étaient échappés des griffes de la police.
Mais Claudas avait suivi un peu leur petite histoire. Ils avaient déjà commis des erreurs, et ils en avaient commis d'autres. L'une d'entre elles les avaient menés droit en prison. Claudas aurait aimé être celui qui les avait arrêtés, mais au final, il semblait que la même personne les ait, encore une fois, dénoncés à la police. Et le jeune homme savait parfaitement de qui il s'agissait : Le type qui tenait le revolver qui avait tiré sur son père. Il était en fait un voleur qui avait des contacts dans la police, et qui était payé pour balancer les identités de petits gangs. Un type qui faisait tout pour le profit. Le jeune homme avait bien observé cette personne, afin d'en apprendre le maximum sur ces habitudes. A cette heure-ci, selon les observations de Claudas, il était en pleine vadrouille. Il devait trainer dans la rue, normalement la prochaine à gauche...
Et en effet, il était là. Passablement ivre, vu la manière dont il marchait. Totalement sans défense. Trop facile... Le jeune homme s'avança vers lui. Il n'allait pas voir le coup venir. Au moment de le croiser, le jeune homme lui donna un coup d'épaule volontairement. Un crétin comme lui allait sûrement réagir au quart de tour. Et en effet...

• Eh, gamin ! Regarde où tu marches !
• J'y penserais. Vous connaissez Evard Schwartz ?
• Un pauvre type. Mort. Qu'est ce que ça peut te faire ?
• Je suis son fils. Claudas. Et je sais que tu l'as buté. Je l'ai vu. T'as gagné combien pour avoir sa peau, sale type ?
• Attends, quoi ? Co...

PAN. Et c'est le headshot ! Aouch.
La balle entre les deux yeux. Claudas avait sorti son revolver juste après avoir fini sa phrase. Et il n'avait pas hésité une seule seconde avant d'appuyer sur la détente. Le coup avait fait pas mal de bruit, mais personne ne traînait dans les rues à cette heure. Le jeune homme ne craignait donc pas de voir des curieux rappliquer. Il avait rangé son revolver, avant de se pencher sur le cadavre. C'était une sensation bizarre que celle que l'on ressentait quand on tuait quelqu'un pour la première fois. Claudas avait quelque part envie de vomir. Après tout, il avait déjà volé, tabassé d'autres personnes... Mais il n'avait jamais ôté de vie à qui que ce soit. Mais d'autre part, il se trouvait... Puissant. Après tout, il avait, de ses propres mains pris une vie. C'était une sensation impressionnante. Mais le jeune homme ne perdit pas de temps. Ce cadavre n'aurait sans doute plus la moindre utilité pour la pokéball à sa ceinture, ni pour quoi que ce soit qu'il y avait dans son sac. Le jeune homme n'hésita pas : Avec la plus grande discrétion possible, il prit toutes les affaires de l'homme qu'il venait d'abattre, son fric, son pokémon. Et il abandonna le corps, sans le moindre regret, comme cette ordure l'avait fait avec le corps de son père.
Puis il changea de rue, et disparut dans la nuit...