[Terminé]Embrasement

J'aurais voulu gommer de ma mémoire les souvenirs de ces dernières heures. Malheureusement, tout cela m'était impossible. J'avais réussit à sortir Riolu de la délicate situation dans laquelle il s'était embarquée avant de perdre connaissance devant la grotte. Mon organisme était plutôt faible après tout. Je ne faisais plus de sport depuis dix ans, je buvais (de l'alcool bien entendu), je fumais, je mangeais mal ou très peu, bref je n'avais pas la grande forme. En rouvrant les yeux, les deux autres dresseurs étaient là et attendaient une réaction de ma part. Je leur avais déjà dit merci, ils n'avaient rien de plus à attendre de moi. Je m'étais levé, avais pris Riolu et étais partit sans dire un mot ni même leur faire le moindre signe. Je savais que je devais me montrer plus reconnaissant, mais cela n'avait aucune importance au final. J'étais donc partit. Pour aller où ? L'éternelle question revenait encore et toujours. Bizarrement, je ne me souvenais pas très bien de ce qu'il s'était passé dans la grotte. Ce genre de chose n'était pas rare pour moi, ma mémoire était plutôt nulle. Avant de partir vers je ne sais quelle contrée, j'étais passé au centre pokémon d'Azuria. Riolu n'était pas en très grande forme, il avait perdu connaissance en sortant de la grotte et avait besoin de soin d'urgence. Malgré cela, je n'avais pas couru jusqu'au centre. Marcher suffisait. Il faisait trop chaud pour courir. Donnant Riolu à l'infirmière, je patientai tranquillement dans la salle d'attente. En regardant le thermomètre, je pus avoir une estimation de la température de dehors: 25°. Il faisait bien trop chaud. Sans m'en rendre compte, je finis par m'endormir dans le centre.

C'est l'infirmière qui vint me réveiller pour me prévenir que Riolu était rétablit. C'était un moment que je redoutais, après tout, on ne s'était pas vraiment revu depuis que je l'avais abandonné. L'infirmière me conduisit jusqu'à la salle où Riolu était placé afin que je le récupère. En arrivant, je constatai que ce dernier allait plutôt bien, debout sur le lit. Il m'adressa un grand sourire et se jeta sur moi. Quant à moi, je restais totalement impassible devant la tendresse de ce pokémon. Je me fichai pas mal qu'il soit heureux ou non. L'infirmière était assez surprise de ma réaction désintéressé. Rien de plus normal. Je pris donc Riolu avec moi et quittai le centre pour repartir vers une autre ville. Il était déjà tard et la route allait donc se faire de nuit. Finalement, le trajet n'allait pas être agréable. D'une part parce que je n'avais pas envie de marcher, et d'autre part parce que Riolu semblait finalement se souvenir que je l'avais abandonné. Malgré sa gentillesse, il était plutôt en colère et pour me le montrer, il marchait devant moi d'un air agacé. Cet idiot... Qu'attendait-il de moi ? Cela dit, c'était bien la première fois qu'il me faisait la tête malgré toutes les tentatives que j'avais mené pour l'abandonner. Du coup, j'étais obligé d'accélérer et je détestais ça. Je m'arrêtai donc sans prévenir, ce qui forçat Riolu à s'arrêter quelques mètres plus loin. Il ne se retourna pas pour autant. Une certaine tension planait dans l'air. Je n'étais vraiment pas doué pour ce genre de chose. Une brise fort agréable souffla dans mes cheveux et sur mon visage. Je devais... Il fallait que je dise quelque chose.

"- Riolu. Je ne te dirai rien d'autre. Je suis désolé. J'avais tort. Tu peux rester avec moi si tu le souhaites."

Sans rien dire, je me remis à marcher, passant à côté de Riolu sans le regarder. Après tout, maintenant, il pouvait choisir de partir. Mais finalement, il semblait plutôt content, puisqu'il courut à ma poursuite et passa à côté de moi en souriant. Ce pokémon était vraiment étrange mais qu'importe. C'était décidé, nous allions continuer notre route ensemble. Il faisait complètement nuit maintenant. Par conséquent, il n'y avait que nous sur les routes. Je réalisai alors que je n'avais même plus la pokéball de Riolu. Je l'avais jeté je ne sais où. Bon et bien tant pis, il serait donc contraint de marcher. Au moins, ça lui ferait de l’exercice. D'ailleurs, Riolu tenta de m'expliquer quelque chose au cours du trajet. Tout en parlant, il agita ses poings et pieds dans toutes les directions. Je supposai donc qu'il me demandait de l'entraîner. Il voulait devenir plus fort, sans doute pour se défendre et ne pas être aussi inutile qu'il ne l'avait été à Azuria. Je ne savais pas trop quoi faire. Je n'avais aucune envie de faire combattre Riolu et je n'en aurais sans doute jamais l'envie. Mais lui voulait devenir plus fort. Et alors que je me perdais dans mes pensées, nous aperçûmes enfin la prochaine ville: Safrania.

Arrivés dedans, nous nous dirigeâmes vers la boutique pokémon. Pourquoi ? En vérité, je n'en savais rien, c'est Riolu qui me traîna jusque là bas. A l'intérieur, il y avait toute sorte d'objets divers et variés, des médicaments ou autre balls spéciales. Riolu courût dans un rayon et me désigna des pokéballs. Je vois, il voulait que j'aille capturer des pokémons. Non, je n'avais vraiment pas envie de m'encombrer avec d'autres créatures. Je tournai immédiatement les talons. Vexé, Riolu donna un violent coup dans l'étagère et plusieurs pokéballs tombèrent, roulant dans tout le magasin. Je me retournai donc alarmé, tandis qu'un vendeur s'approchait et m'engueulait, me demandant de faire rentrer Riolu dans sa pokéball. Selon lui, c'était la moindre des choses. Quant à moi, je n'avais d'autre choix que de ramasser toutes ces balls, sous le regard satisfait de Riolu qui me fit comprendre que je n'avais d'autre choix que de les acheter. Il avait pris de l'assurance depuis que j'étais venu le sauver, sans que je ne sache vraiment pourquoi. Pendant les quelques minutes que je passai à ramasser les balls, le vendeur ne cessait de gueuler et de m'ordonner de rappeler Riolu. Il commençait sérieusement à m'énerver et à me donner la migraine. Après avoir tout reposé, et tandis que le gars continuait de gueuler, je le saisis par le colle et le plaquai contre le mur.

"- Je vous dis que je n'ai plus sa ball putain !"

C'était comme la fois où j'avais crié sur Riolu. J'étais relativement calme dans ma tête, mais violent dans mes paroles et mes gestes. Je lâchai le gars et me dirigeai vers la caisse, prenant au passage cinq pokéballs et deux potions. La vendeuse me regarda un peu inquiète avant de demander si Riolu était mon premier pokémon et si j'étais un nouveau dresseur. Honnêtement je ne savais pas quoi répondre, alors j'ai dit oui, pour ne plus avoir à me justifier. Coup de chance, les nouveaux dresseurs ont le droit à cinq pokéballs et deux potions gratuitement. Et bien voilà qui était fait. Je sortis donc du centre et rangeai les pokéballs et les potions dans les poches de mon manteau. Je me rendis alors compte que c'était extrêmement encombrant. Je savais que transporter ce matériel allait m'emmerder plutôt qu'autre chose, et bien j'en avais la confirmation à présent. Riolu était satisfait, moi pas. Heureusement que je n'avais pas eu à payer pour toutes ces conneries. Il me fallait un sac, mais un sac était encombrant également. Aussi retournai-je dans la boutique pour trouver un accessoire me permettant de ranger les balls. Je trouvai une ceinture avec des fentes pour y insérer les balls. Ce genre de ceinture était ridicule selon moi, mais bien moins encombrantes que tout ce qui se trouvait dans mon manteau. Du coup, j'ai décidé de la prendre en douce et de me barrer avec. Le vendeur m'avait vu mais il semblait s'en foutre, les ceintures étaient presque gratuite, un peu comme les sac plastique dans le supermarché. J'enlevai donc la ceinture que j'avais sur moi pour mettre celle là à la place et y glissai les pokéballs. Quant aux potions... Elles devraient rester dans l'une des poche de mon manteau. Heureusement à elle seule, elle ne constituait pas un réel handicap.

Bref, nous étions à Safrania et Riolu souhaitait que je trouve un autre pokémon. Personnellement, je m'en foutais. Aussi trouvais-je donc un banc sur lequel je décidai de m'allonger. Riolu me secoua plusieurs fois pour me faire bouger mais je le repoussai simplement d'un mouvement de bras. Nous n'avions pas dormit de la nuit après tout. Il s'assit donc sur moi, ce qui me gêna énormément, plaquant les potions que j'avais dans les poches contre mes côtes. Ce pokémon était vraiment chiant. Finalement, il bascula et se retrouva sa tête contre la mienne. Son pelage me donnait envie d'éternuer. Qu'est-ce qui m'avait pris de sauver un pokémon pareil. Vraiment, quel idiot je fais...

Modération:

Spoiler:

Poussant Riolu, j'essayais de m'assoupir mais le bruit ambiant de la ville m'en empêcha. Il faut dire que nous étions en plein milieu de la journée, et que dormir sur un banc en plein centre ville n'était pas l'idéal. Il s'était passé pas mal de choses en moins de 48h. J'avais dû sauver Riolu d'un sbire, rencontré deux jeunes bizarres et avais récupérer tout un tas de matériel inutile. Je connaissais au moins les motivations de Riolu. Il voulait que je recrute d'autres pokémons pour former une équipe puissante. Voilà justement pourquoi je voulais me débarrasser de lui. Je n'avais pas la possibilité d'exaucer son souhait, et je ne pourrai jamais le faire évoluer en Lucario ou je ne sais quel pokémon. Mais bon, puisqu'il avait décidé de me suivre, j'avais décidé de faire des efforts et de récupérer quand même un ou deux autres amis pour lui. C'était la moindre des choses et comme ça il se sentirait peut-être un peu moins seul. Moi ça m'était égal, la solitude je connaissais à présent. Je n'avais pas peur de me retrouver seul. Mais Riolu m'avait fait remarqué qu'après dix ans, il était peut-être temps que je fasse autre chose. Mais je ne savais vraiment pas quoi. Je ne voulais rien faire à part mourir. Seulement, même cela m'était interdit, car ça reviendrait à abandonner Riolu. Et puis des pas vinrent briser ma concentration. Un homme plutôt louche avec un long manteau comme le mien se tenait juste devant moi. Il tenait un pokémon que je connaissais pas dans ses mains. Et visiblement, il le tenait mal, car le pokémon semblait souffrir. Je n'étais pas là pour régler les disputes entre dresseurs et pokémon, et je me fichais pas mal de ce qu'il pouvait arriver à ce gars. J'allais lui dire de partir mais il prit la parole en premier.

- Regardez moi ce Héricendre ! Magnifique Pokémon qu'on ne trouve qu'à Johto ! J'en ai trois pour votre bon plaisir !! Pas cher ! Seulement 1000$ !

J'avais écouté attentivement et j'étais assez surpris. Il voulait donc me vendre un pokémon. Des pokémons même. Il souleva son manteau, me montrant une petite cage contenant deux autres créatures de la même espèce que celui qu'il tenait par la patte. Des Héricendres selon lui. Un pokémon venu de Johto. Je me relevais donc pour m'assoir et regarder l'homme. Ce mouvement fit tomber Riolu du banc, ce qui eut pour effet de le réveiller immédiatement. Il commença à me crier dessus mais je ne l'écoutais pas vraiment. Je regardai l'homme droit dans les yeux. Riolu inspecta le bonhomme et ne manqua pas d'apercevoir les pokémons dans la cage et celui qu'il tenait vulgairement dans sa main. Je plaçai aussitôt ma main contre Riolu pour le retenir, ne détournant pas mes yeux du type. Ce qu'il faisait là était illégal. Surtout la façon dont il traitait ces pokémons. Je me levai alors pour bien faire face au vendeur. Il avait un sourire visant à attirer les clients mais on pouvait facilement lire la malice et la ruse sur son visage. Cet homme était sans doute malhonnête. Oui, il l'était à n'en pas douter. Je sortis une cigarette de ma poche et l'allumai devant le gars avant de la placer dans ma bouche.

"- Désolé, je n'ai pas d'argent."

Sur ces quelques mots, je soufflai un bon coup et envoyai un nuage de fumée dans la tête du vendeur. J'en profitai alors pour lui coller un coup de poing rapide au visage et un coup de pied dans l'entrejambe. Riolu se saisit du pokémon que le gars tenait dans sa main pendant que j'attrapais la cage. Faisant signe à Riolu, nous nous mîmes à courir pour s'éloigner du type et aller se planquer plus loin. J'avais repéré une petite ruelle en arrivant dans laquelle nous pourrions nous arrêter. Riolu voulait que j'attrape d'autres pokémons ? Et bien il allait être servit. Bifurquant au dernier moment pour atterrir dans la ruelle, je m'asseyais par terre, contre un mur, la cage sur les genoux et Riolu à côté de moi. Jetons un coup d'oeil à ces pokémons. Ils semblaient bien mal en point. Qu'est-ce qu'il m'avait pris de m'enfuir comme ça ? Je n'étais déjà pas très en forme au quotidien mais alors là, avec la fatigue, c'était bien pire. J'avais au passage sacrifié une cigarette, et vu leur prix, j'en étais bien triste. Bref, il fallait trouver une solution. Que faire de ces pokémons désormais...

Modération:

Spoiler:

La journée continuait plutôt mal. J'avais donc récupéré une cage remplit de pokémons visiblement maltraités ainsi qu'un pokémon hors de la cage. Ceux qui étaient enfermés semblaient trop faible pour bouger. En revanche, celui que le type tenait dans sa main avait l'air d'être mal en point mais pouvait encore se mouvoir. Riolu le posa au sol et commença à discuter avec lui. Tant mieux, au moins ça l'occuperait un moment. Quant à moi je regardais ma main qui tremblait encore. Non pas à cause du coup de poing que j'avais collé à ce vendeur minable, mais à cause de la cigarette que j'avais été obligé de lâcher. Il m'arrivait souvent de fumer 3-4 cigarettes par jour et pourtant, m'en procurer n'était pas simple. Inutile de m'en cacher, j'en avais déjà volé plusieurs fois mais mon stock serait bientôt épuisé et je n'avais pas envie de galérer pour en trouver d'autres. Et là, à l'instant, j'en avais gâché une, après seulement une bouffée aspirée. Pourquoi ? Je sortis rapidement mon paquet de ma poche et en remis une dans ma bouche. Il en restait une dans le paquet. Impossible... C'était déjà la dernière ?! L'allumant avec précaution, je m'apprêtais à la fumer, regardant Riolu discuter avec son nouveau camarade. Dans un sens, cela me faisait sourire que le petit pokémon discute avec un camarade. Par mégarde, j'envoyai un peu de fumée dans la cage des Héricendre déjà bien mal en point. Et puis soudainement, sans crier gare, je sentis une violente douleur à la joue et me retrouvai par terre, la cigarette éjectée de ma bouche et s'éteignant en tombant sur le sol. Ma dernière cigarette !

-Minute mon gars ! Me semble que t'as oublié quelque chose !

Un coup de poing... Je m'étais pris un coup de poing au visage et j'étais désormais allongé sur le dos. Et pour couronner le tout, j'avais perdu ma dernière cigarette à peine entamée. Je me relevai en haletant et fis face à l'homme qui m'avait frappé. Je m'y attendais, il s'agissait évidemment du vendeur. Riolu vint se placer derrière moi, suivit de Héricendre. Étaient-ils stupide ou quoi ? S'attendaient-ils à ce que je les protège de ce gars là ? Je n'étais pas un héros moi, juste un vieil homme fatigué de passer sa vie à courir. Le sport et les efforts physique, très peu pour moi. Cela dit, je n'avais visiblement pas le choix. Malgré tout, je ne pouvais tout bonnement pas laisser ces pauvres pokémons se faire maltraiter par ce gars là. Leur sort m'intéressait-il vraiment ? Avais-je vraiment envie de les sauver ? Non, pas vraiment. C'était sans doute juste une question d'honneur et de fierté. Abandonner des pokémons était contre nature et ce n'est pas ce que j'avais appris au SIT. Oh... Il y avait bien longtemps que je n'avais pas prononcé ou pensé à cette organisation. Et ce fut sans surprise que le simple fait d'y penser me rappela de très mauvais souvenirs qui me donnèrent mal à la tête. En face de moi se tenait toujours le vendeur, prêt à se battre. Je ne m'étais pas battu depuis des années, et même si je n'avais pas la carrure pour, je possédais toujours une certaine technicité acquises lors de mes années d'entraînement au SIT. Encore cet anagramme... Je balayais vite ces vieux souvenirs afin de me concentrer sur la situation actuelle.

"- Ces Héricendre sont désormais les miens. J'en ferai un meilleur usage que toi. Cette histoire ne te concerne plus. Par contre pour la cigarette, j'ai un léger problème."

Finalement j'étais assez en colère. C'était rare que je sois vraiment en colère mais depuis quelques jours je cumulais vraiment les problèmes. Depuis mon arrivée à Kanto finalement. Je m'élançai vers le gars, prêt à me battre avec lui et à récupérer un paquet de clope dans sa veste.

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Spoiler:

Ce fût inattendu, mais c'est sans aucune difficulté que je parvins à vaincre mon adversaire. Je n'étais certes pas du tout sportif, mais mon opposant se contentait de se jeter sur mon comme un barbare, sans une once de tactique. Aussi n'eus-je aucune difficulté à le mettre à terre grâce aux techniques acquises au SIT et à le vaincre, sans le tuer évidemment. Le type était désormais inconscient, et en réfléchissant bien, j'avais l'air d'un criminel. Après tout, la cage contenant les Héricendres était à moi et je venais de tabasser un gars. Bref, il fallait vite que je quitte la ruelle. Mais avant, je fouillai la veste du gars et y trouvai ce que je cherchais: un paquet de cigarette à moitié entamé. Parfait, j'en avais perdu deux, mais au moins j'en gagnait une bonne dizaine. Je récupérai la cage, fis signe à Riolu et au Héricendre qui était par terre de me suivre et sortis de la ruelle, laissant le type inconscient sur le sol. Safrania était toujours aussi bondée, et se balader au milieu de tous ces gens avec une cage n'était pas vraiment discret, je risquai de me faire arrêter d'un instant à l'autre. Heureusement, le petit Héricendre qui marchait à côté de moi essayait de faire comprendre aux gens que j'étais sympa. Stupide pokémon, comme si je m'intéressais au regard des autres. Les quelques malheureux qui croisèrent mon regard détournèrent bien vite les yeux. Finalement, j'arrivai au centre pokémon de Safrania. L'infirmière me regarda bizarrement lorsque je posai la cage sur le comptoir ainsi que le petit Héricendre qui était à l'air libre.

"- Soignez ces pokémons s'il vous plaît. Il faudrait aussi quelque chose pour crocheter la serrure de cette cage afin de les libérer. Je vous laisse faire."

Laissant les Héricendre, je quittai le centre pokémon tandis que l'infirmière passait un coup de fil, sans doute pour appeler un serrurier ou je ne sais quoi d'autre. Ce n'était plus mon problème maintenant. Je ne savais même pas pourquoi j'avais perdu mon temps à sauver ces pokémons. J'étais contre la maltraitance mais finalement, j'aurais dû laisser la police s'en occuper. Soudainement, Riolu sortit du centre pokémon et me rattrapa en courant. Je l'avais complètement oublié. Je m'excusai brièvement avant de me remettre à marcher, mais lui ne l'entendait pas de cette oreille et me barra la route, commençant à hausser le ton. Que voulait-il me dire encore ? Il me parla, pointa le centre pokémon, me lança un regard insistant, repointa le centre pokémon. Je crois que j'avais enfin compris. Il voulait que j'aille récupérer les Héricendre. C'est vrai que ça lui aurait fait des compagnons, mais ce n'était pas mon style. Je n'allais pas m'encombrer de ces trois pokémons. Malgré tout, il était vrai que j'avais décidé de capturer d'autres pokémons pour faire plaisir à Riolu mais là vraiment, je n'en avais pas l'envie.

"- Navré Riolu, mais je n'emmènerai pas ces pokémons. Fin de la discussion."

Sur ce, je l'écartai de mon chemin et me remit en route. Cela dit, lui, ne voulait pas venir, et resta debout devant le centre pokémon. Soit, qu'il agisse à sa guise, je n'allais pas courir après lui. En attendant qu'il se calme, je décidai de faire un tour dans la ville de Safrania. Il faut dire aussi que je n'avais rien d'autre à faire, de ce fait, cela me faisait une activité. Il devait être 14h, je retournerai chercher Riolu en fin d'après-midi. Il n'allait rien lui arriver de toute manière. Safrania était remplie de commerce et d'habitations plutôt moderne. Enfin, malgré que je dise ça, je ne m'intéressais pas vraiment à ce qui pouvait s'y passer. Je me contentais de tuer le temps, tout comme le temps me tuait depuis maintenant dix ans.

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A peine avais-je fait quelques pas dans la rue que je me sentais déjà complètement déconnecté de la réalité. J'avais beau marché dans ce monde, au milieu de cette foule, je n'en faisais enfaite pas réellement partit. J'étais sur un autre plan, superposé à celui de la réalité, mais dans lequel j'évoluais seul depuis maintenant dix ans. Ou presque seul. Cependant, seul mon esprit semblait se trouver sur un autre plan, car mon corps, lui, était bel et bien dans la réalité, en trois dimensions. Par définitions, Descartes disaient de l'homme qu'il n'était autre que la fusion d'une âme et d'un corps. Mais pour moi, c'était différent. J'étais bel et bien divisé en deux. Mon corps, errant sur cette terre sans réel objectif depuis dix longues années, et mon âme, s'élevant sur un autre plan dimensionnel, errant également sans but. J'étais donc rattaché à la réalité par la seule existence de mon corps dans ce monde. Existence que je ne pouvais d'ailleurs pas prouver. Etait-il vraiment possible d'exister dans un monde auquel on ne souhaite pas appartenir ? En tout cas, je faisais malgré moi partit de ce monde sans en faire réellement partit, dû à cette déconnexion constante de mon esprit. Alors peut-être n'étais-je rien d'autre qu'un esprit ? Cela faisait-il de moi un ange ? Sacré paradoxe. Non, ce serait impossible. Car si j'étais un ange, je ne saurais demeurer dans cet enfer plus longtemps.

Et justement, si le monde se définit par un ensemble de matières qui rentrent en contact les unes avec les autres, alors je pouvais aisément dire que je suis de ce "monde". C'était la fin de ma réflexion, le moment où mon âme et mon corps étaient réunies. Quoique ce n'était peut-être pas le cas, car je ne me sentais toujours pas réellement connecté à cette réalité. Pourtant, mon corps s'était arrêté. Il y avait un homme devant moi, mal coiffé, allure négligé, une cigarette à la main. Ce n'était que mon reflet pas vrai ? Quoique. En y regardant de plus près, il ne me ressemblait pas du tout.

-Espèce de blaireau tu peux pas faire gaffe? Abruti va!

Blaireau ? Comme l'animal ? J'avais vraiment du mal à réfléchir pleinement aujourd'hui. Enfin, depuis que j'avais quitté le centre. Mais la situation me paraissait désormais plus clair. J'avais simplement bousculé quelqu'un dans la rue. Je levai la tête pour voir son visage. Le type semblait en colère. Il me lança un regard menaçant et cracha sur mes chaussures avant de me relancer un regard menaçant. Moi, je baissai la tête et regardai rapidement mes chaussures. Le crachat commençait déjà à couler lentement le long de la semelle. Dans la rue, certaines personnes s'étaient arrêtées pour voir ce qui était en train de se passer. Je n'en étais pas vraiment sûr, les avais-je seulement vu ? Mon champ de vision était assez limité. Il faut dire qu'il m'était assez difficile de me connecter à ce monde, à tous ces gens qui m'entourent. Certains continuaient leur route, d'autres attendaient. Je n'avais pas bougé d'un centimètre depuis que le type m'était rentré dedans. Ils étaient bruyants. Très bruyants. Pourquoi faire toute une affaire d'une simple bousculade ? Ignorant le regard menaçant du gars et faisant abstraction du crachat, je me mis à marcher, le contournant, lui adressant un signe d'excuse, et reprenant ma promenade. Je n'avais aucune destination fixe, mais je n'allais pas perdre mon après-midi pour une simple bousculade. Je laissai donc le type en plan, juste là, au milieu de tous ces gens, et reprenait tranquillement ma route.

Modération:

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Alors que je venais de reprendre ma route, je me mis à méditer sur un autre aspect de notre monde, partant sur l'expression suivante: "La vie est un long fleuve tranquille". Ça pour être long, il était long ce fleuve. Depuis dix ans finalement, ma vie se résumait vraiment à une avancée constante en ligne droite, comme dans un fleuve. Mais un fleuve dont on ne verrait jamais la fin, un fleuve non pas calme mais agité, tourmenté, violent même. Violent ? Oui, c'est vrai qu'aujourd'hui, j'étais confronté à pas mal de violence. D'abord ce type ce matin dans la rue avec ses Héricendre. J'avais été forcé de me battre et de le mettre hors d'état de nuire pour récupérer tous ces petits pokémons. Si ça continuait comme ça, j'allais devenir un éleveur de pokémon. Moi qui voulais juste être tranquille, je n'avais vraiment pas besoin de ça. Ce fût déjà un supplice d'accepter que Riolu me suive, je ne pouvais décemment pas me rajouter une charge supplémentaire. Et maintenant, en pleine après-midi, je me fais accuser d'avoir bousculé un type que finalement je n'ai pas touché. Enfin si, mais les rôles sont inversés, il est celui qui m'a bousculé, et non l'inverse. Cela dit, ce point fait controverse. Mais bon, le gars semblait s'en foutre. Je l'avais ignoré pour continuer mon chemin, mais lui ne semblait pas de cet avis. J'entendis des bruits de course derrière moi, puis on me saisit l'épaule, me retournait, et me flanquait un bon coup de poing au visage.

- Salop va, ça t'apprendra à faire attention où tu marches !

J'avais la tête qui tournait. Il avait frappé relativement fort le bougre. Tout cela n'allait pas arranger mes affaires. Je titubai et me rattraper tant bien que mal contre un inconnu auprès duquel je m'excusai dans la seconde qui s'en suivit. Le type me fixait d'un regard mauvais. Le genre de regard qui montre qu'il n'est là que pour me faire chier, et que cet incident prend des proportions plus grandes que ce qu'il ne devrait prendre. Je ne voulais pas non plus que ça parte en combat au corps à corps. Franchement, même si j'avais de la technique, je n'avais absolument pas la carrure requise pour faire ça. Et je n'en avais plus l'énergie, me battre contre le type de ce matin m'avait juste épuisé. Dans certaines situations, il fallait savoir se calmer et prendre sur soi. Le gars s'avança, affichant toujours un air provocateur. Je tentai d'oublier ce mal de crâne qui tambourinait dans ma tête et levai la tête vers lui. Je m'inclinai légèrement en avant et m'excusai simplement.

- Je m'excuse pour t'avoir bousculé. Dorénavant, je ferai plus attention. Pardon pour le dérangement.

Certes ce n'était pas de ma faute, mais le fait est que je n'avais vraiment pas envie de perdre mon temps avec ce type, et que je me foutais royalement de l'avoir bousculé ou non. S'il voulait des excuses, voilà, il les avait. J'aurais peut-être dû mettre un peu plus de sincérité mais qu'importe. Tournant une fois de plus les talons, je continuai mon chemin en me tenant la tête, espérant que ce mal de crâne allait passer vite.

Modération:

Spoiler:

La bonne nouvelle, c'est que le type qui me cherchait des noises depuis tout à l'heure avait laissé tombé. En revanche, mon mal de crâne, lui, ne semblait pas décidé à me laisser tranquille. Peut-être ferais-je mieux de retourner me reposer au centre pokémon. Après tout, marcher toute la journée comme j'étais en train de le faire n'allait pas me faire grand bien. Mais bon, je pouvais me permettre de continuer encore la promenade quelques instants maintenant que j'avais la paix. Je passai alors près d'un petit parc dans lequel le calme semblait régner. Bonne nouvelle, enfin un endroit où j'allais pouvoir me balader tranquille. Et en effet, le parc était vraiment calme. On entendait vaguement quelques petits cris de pokémon, mais rien de bien dérangeant. Continuant ma route, je passai près d'un banc sur lequel se trouvait un petit pokémon rose et rond. Intrigué, je m'arrêtai pour lui faire face. A ses côtés, sur le banc ou allongé sur l'herbe tout autour, des gens et des pokémons étaient en train de dormir. Cela ne fût pas bien difficile pour moi de deviner qui était cet étrange pokémon: un Rondoudou évidemment. Je connaissais peu de pokémon rose et rond avec des gens endormis tout autour de lui. Ses deux grands yeux rond semblaient m'analyser de part en part. Quant à mon mal de tête, il était devenu extrêmement violent.

♫ Ron...DouRonDoudou, Rondoudou, Rondoudou ♫

Qu'est-ce que c'était ? Une chanson ? Oui, le petit pokémon rose s'était mit à chanter, et je savais ce que cela signifiait. Par ailleurs, cette chanson était étonnamment apaisante et balaya mon mal de tête en un instant. Comme subjugué, je ne parvenais pas à m'extraire de l'emprise du pokémon rose. M'avançant lentement vers l'herbe se trouvant près du banc, je tombai à genoux, puis sur le dos, levant les yeux au ciel. Tournant légèrement la tête, j’aperçus une dernière fois Rondoudou, avant que mes yeux ne se ferment, sa chanson résonnant dans ma tête...

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Oh ! J'ouvris brusquement les yeux. Il semblerait que je me sois assoupi. Cela dit, j'aurais juré être dans un parc. L'endroit où je venais de me réveiller était bien plus clair, les murs blancs immaculés m'aveuglant légèrement. J'étais assis sur une chaise, les yeux vers le sol, à moitié assoupi. Regardant à droite, je remarquais que j'étais loin d'être seul dans cette salle. Plusieurs chaises se trouvaient là, et pas mal de personnes étaient assises ici également. Certains semblaient assez mal en point d'ailleurs. M'enfin bon, ce n'était pas mon problème. Où étais-je ? Sur la porte de la salle, qui était ouverte, on pouvait lire "Salle d'attente". J'étais donc dans une salle d'attente, et bizarrement, cet endroit m'étais familier. Finalement, en regardant par la fenêtre, ça me semblait clair. Je me trouvais actuellement dans un hôpital. La question était pourquoi ? Il y a quelques secondes j'étais dans le parc, et à présent je me trouvais dans cet hôpital qui m'était familier. Puis une infirmière entra dans la pièce. Alors tout bascula. Je la regardais sans pouvoir détourner mon regard... Cette infirmière... C'était...

- Haiko Naraku ?

Elle m'appelait. C'était donc mon tour. Mais mon tour de quoi ? Qu'étais-je supposé faire ? Et surtout, pourquoi elle. Je n'arrivais pas à bouger. Derrière moi, j'avais vu une silhouette se levait. Devant moi, une vieille dame s'était levée aussi pour se rassoir dans l'instant. Et moi je n'y arrivais pas. Je la fixais obsessionnellement. Comment était-ce possible ? J'aurais juré. Il fallait que je le sache...

- Tu es Jul...
- Juliette !

Le type qui s'était levé derrière moi l'avait dit. Cette infirmière était bien la femme que je pensais. La même femme que j'avais vu pour la dernière fois il y a de cela dix ans. Elle n'avait pas du tout changé. Mais qui l'avait appelé si ce n'est moi ? J'avais reconnût ma voix. Me retournant d'un coup, je fis face à la personne qui avait crié son nom. Mes yeux s'écarquillèrent. Mon corps tout entier se mit à trembler. Je reculai lentement à la vue de cette personne. Environ 25-26ans, cheveux noir, manteau noir. Cette personne... C'est moi.
Qu'est-ce que cela signifiait ?! Une infirmière ressemblant trait pour trait à Juliette, portant son nom, et ayant le physique qu'elle avait il y a dix ans. Un double de moi même, identique à celui que j'étais il y a dix ans. Cet hôpital... Tout me revint rapidement en mémoire. Ce moment, je l'avais déjà vécu. C'était le jour où, blessé à la cheville lors d'une intervention pour le SIT, j'avais revu Juliette pour la première fois depuis son départ de Kanto. Mais je ne comprenais pas. J'avais déjà vécu tout ça. Mon autre moi s'avança dans ma direction. En vérité, j'étais juste sur le passage entre lui et Juliette. Et là, comme pour signifier que je n'existais pas, il me traversa. Comme si je n'étais pas réel, comme s'il ne m'avait pas vu, mon autre moi me traversa !

- Juliette, c'est bien toi, je ne rêve pas !

Je tombais à genoux. J'avais totalement oublié ce moment. Ce souvenir si remplit d'émotions avait été complètement effacé de ma mémoire. En y repensant bien, j'avais beau me souvenir du drame qui s'est produit il y a dix ans, je n'ai pas énormément de souvenir des trois années passées au SIT. La douleur était si forte que je les ai oublié de moi même après l'incident. Comment ai-je pu... Comment... Mon autre moi et Juliette se mirent en route et sortirent de la salle. Me levant d'un bond, je les suivis, pénétrant dans le couloir auquel était reliée la salle d'attente. Mais ils n'étaient plus là. L'hôpital n'était plus là. J'étais allongé, dans l'herbe, au milieu du parc... Avec quelques larmes au bord des yeux.

M'asseyant, je fixais le Rondoudou, toujours debout sur le banc. D'autre personnes étaient venues faire un petit somme visiblement. Le soleil avait bien tourné et je supposais donc qu'il devait être entre 16h et 17h. Mais pas le temps pour tout ces détails. J'étais curieux. Pour la première fois depuis dix ans, je ressentais une énorme excitation. Mon âme s'était embrasée. J'avais besoin de connaître la suite de cette histoire. Sans trop réfléchir, je me levai, et fit face au Rondoudou.

- J'ai besoin de toi. Alors... Tu vas venir avec moi.

Je n'avais jamais réalisé en dix années qu'il me manquait toute une partie de moi même, dans ce sens où je ne me souviens de rien du temps où j'étais au SIT. Comment quelque chose d'aussi important avait-il pu m'échapper ? Évidemment, le choc émotionnel m'ayant tout fait oublié, il aurait été difficile de me rappeler de ça sans ce rêve. Pourtant, je n'en suis pas certain, mais il me semble bien que je n'ai jamais fait de rêve au cours de ces dix dernières années. Tout du moins, je n'ai aucun souvenir des rêves que je fais. Ce pokémon... Il a fait remonté un vieux souvenir enfouit. J'ai besoin de lui pour faire remonter les autres. Parce que... je veux connaître la suite de cette histoire. Et c'est pour cela... Que de gré ou de force, je l'emmène avec moi !

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A ma grande surprise, le Rondoudou afficha un large sourire et décida de me suivre sans broncher. Je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'il accepte ma proposition. Mais cela m'arrangeait, car je n'avais aucun pokémon pour lui faire face et il aurait pu m'endormir en quelques secondes. Je fouillai dans ma poche et en sortis une pokéball vide. Je la regardai pendant de longues secondes avant de la poser sur le banc près du Rondoudou. C'était la première fois que j'allais capturer un pokémon de mon plein gré. Mais après tout, j'avais besoin de lui. Sa mélodie allait me transporter au plus profond de mon subconscient et me montrer les souvenirs enfouis au fond de ma mémoire. Finalement, la boule rose posa une patte sur la ball et entra à l'intérieur. Après avoir bougé très légèrement pendant un petit moment, la pokéball s'immobilisa, signe que la capture était une réussite. Je ramassai la pokéball et la mis dans ma poche. Seulement, je n'avais pas prévu que cela allait m'attirer la colère des habitants du coin. En effet, ceux qui dormaient paisiblement autour du banc s'étaient réveillés et m'avaient vu capturer Rondoudou. Et apparemment, cela ne leur plaisait guère. Ils étaient tous face à moi, criant pour que je leur rende Rondoudou. Apparemment, ce Rondoudou était une sorte de célébrité locale et il apaisait souvent les gens du coin avec sa douce mélodie. Mais moi, j'avais sans doute encore plus besoin qu'eux de ce pokémon.

- Rends nous Rondoudou ! De quel droit tu l'embarques comme ça ?!
- Ouais, rends le nous ! Rondoudou nous berce avec sa chanson chaque jour, c'est un véritable bonheur de l'avoir !

Ils étaient tous en train de répéter la même chose. Qu'ils insistent, je n'allais pas leur rendre Rondoudou pour autant. Que ça leur plaise ou non, j'allais l'emmener avec moi, car j'avais besoin de lui. Malheureusement, tout cela allait sans doute très vite mal tourner. J'avançais pour partir du parc mais un des hommes de la foule me prit par l'épaule et me bloqua la route. Il voulait se battre, j'en étais certain. Mais je n'avais pas du tout envie de m'impliquer dans un combat. Aussi essayais-je de passer en force, en écartant l'homme qui me barrait la route. C'est à ce moment là qu'il essaya de me donner un coup de poing. Obligé de me défendre, j'arrêtai son bras et l'immobilisai en le passant dans son dos. Une technique de combat assez simple que l'on apprend au SIT. Je le poussais à terre afin qu'il dégage le passage, mais trois de ses collègues se jetèrent sur moi. J'esquivai le premier, donnai un coup de poing dans le ventre du second pour lui couper le souffle et immobilisai le troisième comme j'avais fait à l'instant. Mais déjà d'autres arrivaient. Un homme arriva derrière moi et m'immobilisa en me tenant les bras en l'air. Un de ses amis arriva devant moi et me colla un bon coup de poing dans les côtes. Même deux, trois, quatre, avant que je ne riposte en lui donnant un coup de pied là où ça fait mal. Utilisant ma tête pour donner un coup de boule au gars qui me tenait, je parvenais enfin à m'extirper, mais avec une forte douleur au niveau des côtes. Mais ceux que j'avais "vaincu" tout à l'heure revenaient déjà à la charge. L'un d'eux essaya de me frapper, je l'immobilisai de nouveau, et alors que tous ses amis se jetaient sur moi, je....

- Ça suffit !

Tout le monde s'arrêta. J'ignorai qui venait de donner cet ordre, mais je reconnus aisément la voix d'une personne plutôt âgée. Les autres hommes avaient cessé de se jeter sur moi, et j'avais donc lâcher le type que je venais d'immobiliser. Un vieillard émergea alors de la foule de gens qui observaient le combat. Apparemment, toutes les personnes qui m'avaient agressés le reconnurent. L'homme devait avoir un peu plus de 80ans. Il avait une canne mais semblait plutôt en forme pour son âge. Le premier homme à m'avoir barré la route tenta de se justifier. Il appela le vieillard "Monsieur le doyen", et lui expliqua la situation, à savoir que j'avais capturé le Rondoudou sans tenir compte des sentiments des autres et du bonheur que pouvais leur apporter le pokémon. J'entendis vaguement le vieux dire qu'il allait voir avec moi, toutefois, je n'avais pas que ça à faire que d'écouter ces explications. Aussi avais-je quitté le parc dès l'arrivée du vieil homme afin de me diriger vers le centre pokémon et de quitter la ville. Franchement, ce Rondoudou était un pokémon sauvage après tout. Je l'avais trouvé, capturé dans les règles, enfin plus ou moins, et maintenant il m'appartenait, qu'importe ce que les autres pouvaient en dire, ce n'était plus mon problème. Il devait être au moins 18h vu le temps que j'avais perdu au parc, plus le temps pour revenir au centre pokémon. Riolu attendait juste à l'entrée du bâtiment. Ah oui, c'est vrai que je l'avais légèrement contrarié tout à l'heure. J'en avais déjà oublié la raison. Ah oui, les Héricendre, que j'avais totalement oublié également. Je m'approchais de Riolu qui semblait toujours contrarié et sortit la pokéball de Rondoudou.

- Tiens, tu peux être content, tu as désormais un nouvel ami avec toi. C'est un Rondoudou. Quant aux Héricendre... Nous en prendrons un, et nous donnerons ou échangerons les autres. J'espère que ça te va comme ça.

Je n'avais pas vraiment écoute sa réponse, mais j'avais vaguement entendu un petit cri joyeux venant du pokémon. Pendant que j'entrais dans le centre, j'avais fait sortir Rondoudou pour qu'il fasse connaissance avec Riolu. J'avais lu quelque part qu'il valait mieux que tous les pokémons d'une équipe se connaisse et s'entendent bien. Je ne faisais pas cela pour qu'ils soient plus efficace en combat, juste pour que je puisse voyager tranquille sans qu'il n'y ait de problèmes. La cage contenant les deux Héricendre avait été ouverte et les deux étaient libre. Quant au troisième, celui que j'avais arraché des mains du bandits, il attendant patiemment qu'on vienne le chercher. J'allais prendre celui là. L'infirmière Joëlle me souhaita rapidement une bonne journée et je pus sortir du centre pokémon, en compagnie des trois Héricendre. En y repensant bien, je n'avais même pas officialisé leur capture. Ben, j'allais le faire dans quelques instants de toute façon. Rondoudou et Riolu jouaient dehors, ils semblaient bien s'entendre, et c'était une bonne nouvelle. Je m'approchais d'eux et présentait réciproquement les Héricendre à Riolu et Rondoudou, puis Riolu et Rondoudou aux Héricendre. Bon maintenant, je devais m'assurer qu'ils viennent avec moi.

- Bon voilà l'idée. J'ai besoin de l'un de vous trois, en l'occurrence toi. J'aimerais donc que tu viennes avec moi et que tu deviennes mon pokémon. Les deux autres, j'aimerais que vous veniez avec moi également, je vous trouverai très vite un autre dresseur et tout le monde sera content. Ça vous va ?

Sur ces mots, je sortis donc trois pokéballs que je posais face aux trois Héricendre. Je me sentais mal de leur demander de devenir mes pokémons. Je me souvins alors de ce que j'avais dit à Riolu il y a dix ans lorsqu'il m'avait rejoint. Je lui avais dit que s'il devenait mon pokémon, il risquait de disparaître, car tout ce que j'avais sur cette terre finissait toujours par disparaître. Et me voilà en train de recruter un autre pokémon, et d'en prendre deux autres temporairement. Sans compter le Rondoudou. Je suis vraiment devenu un monstre finalement...

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Les trois pokémons ne mirent pas longtemps avant de donner leur réponse, et celle ci était positive. Deux d'entre eux entrèrent immédiatement dans leurs pokéballs. Le dernier, celui que je voulais intégrer à mon équipe, n'entra pas tout de suite. Non, il me lança un regard étrange que j'avais du mal à comprendre. Après un instant de réflexion, je finis par en deviner la signification. Il voulait qu'on se batte pour que sa capture soit officielle. Il me lançait un défi. Malheureusement pour lui, je n'étais pas du genre à perdre mon temps avec ce genre de chose. D'autant qu'il entra juste après dans sa pokéball. Parfait, ça, c'était réglé. Je ramassais les trois pokéballs que je rangeais dans ma poche quand une voix s'éleva derrière moi.

- Et bien, quel pokémon traditionaliste.

Me retournant, j'aperçus un vieillard que je connaissais déjà. En effet, il m'avait "aidé" quelques minutes auparavant lorsque les habitants de Safrania voulait me reprendre le Rondoudou. Je pouvais le remercier, grâce à lui, j'avais pu échapper à cette foule qui me poursuivait. Toutefois, j'ignorai complètement le vieil homme pour me concentrer sur quelque chose de capital: mes pokéballs. En effet, j'en avais acheté environ cinq ce matin, et 4 étaient déjà utilisées. Cette simple pensée me déprima. Baissant la tête, Riolu, lui, m'adressa un grand sourire. Bien, il fallait que je décide de notre prochaine destination. Un simple coup d’œil à la carte suffit pour me décider. Enfin, ça aurait été le cas si j'avais eu une carte. Scrutant les alentours, je remarquais un panneau indicateur pointant vers l'ouest et qui signalait la ville de Céladopole. Montrant le panneau, je fis signe à Riolu que nous allions partir vers cette ville. Mais alors que nous reprenions la route, le vieil homme donna quelques coups de cannes sur le sol afin d'attirer mon attention. Je me retournai pour lui faire face. Il attendait quelque chose de moi, ça s'était certain. Mais je n'avais pas de temps à perdre avec un vieillard.

- Que me voulez-vous ? C'est le Rondoudou qui vous intéresse ?

Bien entendu, si tel était le cas, il n'était pas près de le récupérer. J'en avais bien trop besoin pour le lui laisser. Mais il ne semblait pas intéressé par le pokémon, bien qu'il ait promis à toutes les personnes du parc qu'il allait s'occuper de cette histoire.

- Ne t'inquiètes pas, le Rondoudou ne m'intéresse pas. Dis moi gamin, tu vas bien à Céladopole ? Cela t'ennuierait-il d'escorter un vieil homme jusque là-bas ?

Gamin ? Pour qui se prenait-il ce vieux ? Certes, j'étais plus jeune que lui, mais ce n'est pas comme si j'attendais quoique ce soit de sa part qui nécessite qu'il m'appelle gamin, comme si j'étais son élève ou je ne sais quoi. Ensuite, oui, cela m'ennuierait énormément de me trimbaler un vieillard jusqu'à la prochaine ville. Il était hors de question que je m'encombre de ce genre de personne. Malheureusement, le bonhomme insistait. Il disait vouloir entendre mes explications à propos du Rondoudou car selon lui, en tant que doyen, il avait le droit de savoir. Putain de vieux...

- Je n'ai aucun compte à vous rendre. Sur ce, si vous voulez bien m'excuser.
- Ne sois pas aussi renfermé gamin ! Aller c'est parti, direction Céladopole ! Arg, mon dos...

En réalité, il se fichait complètement de mon avis. Le vieux avait déjà ses affaires dans un sac qu'il portait sur son dos et avait déjà commencé à me suivre. Je ne pouvais pas m'en débarrasser. Qu'importe ce que je pouvais dire, il était sourd dans ces moments là. Et je ne pouvais pas frapper un vieil homme. Et nous étions donc partit, moi, Riolu et le vieux. Cette histoire m'avait mis de mauvaise humeur. Je n'étais déjà pas souvent de bonne humeur, alors si en plus quelqu'un venait m'emmerder pendant ces moments là, je n'avais aucune chance de rester positif. A peine avait-on commencé à marcher que le vieux se présenta. C'était une bonne idée, le vieux n'étant pas un nom très flatteur et commode. Le type s’appelait Pascal. Âgé de 82ans, il était considéré comme un grand sage ici, à Safrania. Enfin, il connaissait énormément de choses sur les pokémons et dans cette ville, tout le monde le respectait. Cela expliquait en partie le fait qu'il ait pu arrêter les conflits lorsque j'ai emporté le Rondoudou. Nous allions quitter Safrania quand...

- Ah ! J'ai oublié de te dire que ma petite-fille vient avec nous ! Il faut qu'on passe la chercher. Tu verras, elle a 9ans, et elle est adorable. Allez en route gamin, sa maison est par là !

Si c'était une blague, j'allais avoir du mal à en rire. D'abord un vieux, et maintenant une gosse ? C'était hors de question. Je m'opposai immédiatement à l'idée d'entraîner une gamine avec nous, que ce soit sa petite-fille ou pas. Sérieusement, il me prenait pour un babysitteur ou quoi ? Même si je n'avais pas vraiment d'objectif, perdre mon temps avec ce genre de personnes m'irritait au plus haut point. Pascal me promit que j'aurais le droit à un café en arrivant chez son fils. La belle affaire. Je me fichais pas mal de son café. Complètement même. Mais bon, j'étais forcé d'accepté, en plus, nous étions déjà presque arrivé, je ne pouvais plus vraiment rebrousser chemin.

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Finalement, je ne pus rien faire pour empêcher le vieux de m'emmener chez son fils. Nous arrivâmes devant une maison traditionnelle de style japonaise. J'étais bien obligé de reconnaître que c'était là une bien belle maison. M'enfin, qu'importe, je ne comptais pas y entrer de toute manière. J'avais assez perdu de temps comme cela. Tout du moins, je pensais en avoir assez perdu, mais le vieux allait faire en sorte que j'en perde d'avantage. En effet, après avoir sonné, ce dernier m'invita à entrer le premier lorsque son fils vint nous ouvrir. Son fils... Il semblait légèrement plus âgé que moi, d'une dizaine d'années sans doute. Nous suivîmes donc le fils, appelé Charles jusqu'au living-room. Un living-room bien traditionnel avec juste une petite table au milieu. Il y avait également un futon dans un coin de la pièce, endroit où quelqu'un avait sûrement dormit il y a peu. Le vieux me fit signe de m'installer et ordonna à son fils de me servir à boire. Il aurait sans doute mieux valu me demander si j'avais soif avant de me servir. Car en effet, je n'avais pas soif. Il était donc absurde de me servir à boire dans ces conditions. Finalement, je fus bien obligé de boire un café en restant silencieux. Charles semblait mal à l'aise, il attendait sans doute que je dise quelque chose. Mais je n'avais rien à dire. Je n'avais pas envie de lui parler. Je bus rapidement mon café avant de me lever pour me diriger vers la sortie. Malheureusement pour moi, le vieillard était rapide. Mais finalement, c'était juste moi qui avait mis du temps à boire mon café. Pascal avait désormais un gros sac sur son dos. J'avais presque pitié de lui. Un corps si fragile portant une charge si lourde... Mais bon, qu'il se démerde, je n'allais pas en plus lui portais ses bagages. A ses côtés se tenait sa petite-fille. Je lui lançai un regard, qui visiblement l'effraya, car elle se cacha immédiatement derrière son grand-père. Je ne savais vraiment pas y faire avec les enfants. La gamine portait également un sac, moins imposant que celui du vieux, et tenait un ours en peluche dans ses bras. Son doudou sans doute ? C'était bien un truc de gosse ça, se rattacher à une vulgaire peluche comme si c'était ce que l'on avait de plus précieux. Si je lui enlevais sa peluche, cette gamine se mettrait sans doute à pleurer, pensant que ce serait pour elle la fin du monde. Pitoyable fillette. Lorsque tu perdras tout, tu comprendras vraiment la valeur des choses. Un instant, pourquoi étais-je en train de m'énerver après cette gamine ? C'était normal pour un enfant innocent d'accorder de l'importance à son doudou. Voilà sans doute pourquoi je n'étais pas doué avec les enfants, je les détestais. Finalement, après une trentaine de minutes, nous sortîmes enfin de la maison de Charles. Le vieux posa alors une main sur mon épaule.

-Hum gamin, tu vois je vais à Céladopole pour vendre le contenu de mon sac, c'est des objets ayant une certaine valeur et je ne me sentais pas serein d'y aller seul, surtout avec ces histoires de vols et de crimes qu'on a pu entendre, c'est pour cela que je veux que tu viennes avec nous, je pense que tu peux bien faire ça non ?

Non, je ne peux pas. Voilà ce que j'avais envie de lui répondre. Seulement, il ne m'avait même pas laissé le temps de répondre. Il était déjà partit en direction de Céladopole. J'avais vraiment envie de partir. J'allais appeler Riolu pour que nous partions mais malheureusement, tournant la tête vers lui, je m'aperçus qu'il n'était pas là. Mais alors, où était-il ? Et bien il s'avère qu'il se trouvait en ce moment dans les bras de la gamine. Elle serrait mon pokémon comme si c'était un jouet, tandis que Riolu tenait son ours en peluche. Par ailleurs, ce dernier ne semblait pas dérangé par la situation, bien au contraire, il aimait se faire câliner. Et bien entendu, ce n'était pas mon style. Nous étions donc partit, direction Céladopole. Je marchais aux côtés du vieux silencieusement, tentant de retenir ma colère. La fillette marchait gaiement devant nous, sautillant dans tous les sens aux côtés de Riolu, et agitant son ours en peluche dans les airs. Le vieux prit encore la parole. La fillette s'appelait Alice, âgée de 9ans, elle allait encore à l'école primaire. Il m'explique qu'Alice avait perdu sa mère très jeune, à l'âge de 5ans, et qu'elle n'en a que peu de souvenirs. Son père a tout fait pour surmonter cette rude épreuve et parvient à l'élever encore aujourd'hui, bien que ce soit difficile. Je me sentis alors extrêmement coupable. Car entendre cette histoire me rendait bien plus heureux que triste. J'étais soulagé de voir que je n'étais pas le seul à souffrir. Je n'étais pas le seul à avoir perdu quelque chose de très important. Mais eux, ils n'étaient pas seul. Moi, par définition, je ne pouvais être entouré de personnes pour me soutenir. Finalement, à la sortie de Safrania, nous décidâmes de faire une pause. D'ailleurs, Pascal était stupide. Pourquoi avions-nous pris la route en soirée ? Heureusement, l'excitation de la gamine semblait la maintenir éveillé. Il devait être 20h30, et aucun de nous n'avait mangé. Voilà pourquoi nous nous étions arrêtés sous un arbre.

- Ah, mince ! J'ai oublié quelque chose à la maison ! Ne bougez pas, je reviens tout de suite !

Le vieux se leva d'un coup, laissa son sac près de l'arbre, et se mit à courir en direction de Safrania. Etait-il vraiment obligé d'y retourner cet idiot là ? Me voilà donc seul avec Alice. La fillette fouilla dans son petit sac et en sortit un paquet de chips ainsi qu'un sandwich. Elle se mit alors à manger silencieusement. Moi, je m'aperçus alors que je n'avais rien à mangé. Ben qu'importe, j'étais habitué à sauter des repas, c'est d'ailleurs pour cela que j'étais plutôt maigre. Riolu, lui, s'approcha de la fillette avec une expression voulant tout dire. S'il souhaitait réclamer, autant qu'il le fasse. Mais je n'étais pas le genre de dresseur qui apprenait les bonnes manières à son pokémon. Je n'étais même pas un dresseur d'ailleurs. Je m'adossais contre le tronc de l'arbre et levai les yeux vers le ciel. La lune commençait déjà à dominer les cieux. Formidable... Les étoiles envoyaient leur lumière dans mes yeux sombre. Finalement, j'étais un peu fatigué. Cela me faisait penser qu'il fallait encore que je test le Rondoudou que j'avais capturer aujourd'hui. J'étais assez pressé, mais dans ces conditions, je ne pouvais rien faire. J'étais vraiment tenté de partir, mais je ne pouvais pas laissé la fillette toute seule ici au milieu de la nuit. En parlant d'elle justement, elle s'approcha de moi, et me tendit son ours en peluche.

- Je te présente Teddy !

Voilà ce qu'elle me dit. Me criant dans les oreilles et agitant son ours en peluche devant moi. Super, qu'est-ce qu'elle attendait de moi ?

- C'est... C'est un bel ours...
- Dis bonjour à Teddy !

J'en avais déjà plus qu'assez de cette gamine. Qu'est-ce que j'en avais à foutre de son ours en peluche ? Et puis, lui dire...bonjour ? C'était une des raisons pour laquelle je détestais les enfants, ils étaient incompréhensibles. J'allais utiliser ma tactique habituelle, à savoir prendre une cigarette et la fumer devant le gosse en question. Malheureusement, je n'avais plus de cigarette. La faute à l'autre type qui m'avait agressé ce matin... La fillette continuait d'agiter son ours en peluche devant moi, elle m'énervait... Et elle insistait en plus... Si bien que je finis par craquer.

- Arrête d'agiter celle saloperie d'ourson fichue gamine !

D'un revers de la main, je donnai un coup dans l'ours qui voltigea un peu plus loin dans l'herbe, et lançai un regard sévère à la gamine. Cette dernière fût assez surprise. Elle s'immobilisa et me regarda. Riolu s'élança pour récupérer l'ourson. Soudain, la lune illumina le visage d'Alice. Et ce fût le choc. Devant moi, les larmes aux yeux, se tenait une fillette qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à... Elle lui ressemblait vraiment. En plus jeune bien évidemment, mais elle ressemblait à Juliette lorsque je l'avais rencontré à l'orphelinat. J'étais choqué, incapable de faire quoique ce soit. La gamine était sur le point de pleurer lorsque Riolu lui ramena son ourson. De la voir comme ça m'énerva excessivement. Pourquoi lui ressemblait-elle autant ? Riolu me regarda et commença à me crier dessus. Je l'ignorai complètement, reportant mon regard sur la gamine qui semblait attendre quelque chose de moi. Au même moment, le vieux rappliqua. Les larmes qu'elle avait au coin des yeux ne semblaient pas vouloir couler. C'était malheureux, mais rien que la regarder était une souffrance. Elle me rappelait trop l'orphelinat, et tout ce que j'avais perdu. Elle commença à tendre de nouveau son ours vers moi. Elle était déterminée. Pascal arriva et lui mit une main sur l'épaule, faisant signe "non" de la tête. Il ne me restait plus qu'à clore cette petite altercation. Plongeant mon regard dans celui de la fillette, je déclarai sèchement:

- Ne m'adresse plus la parole. Je n'ai vraiment pas envie de te parler. Bonne nuit.

Me retournant, je m’allongeai sur le côté et fermai les yeux, tentant d'oublier tout ce qui venait de se passer...

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