[OS]On est pas encore partit...

Après la journée désastreuse passée la veille, je me réveillai donc, toujours allongé sous l'arbre près duquel je m'étais endormit. Le soleil semblait à peine levé et autant le dire, j'avais très mal dormit. Je n'avais pas l'habitude de dormir à la belle étoile. Qu'est-ce que je racontais ? Bien sûr que si, j'en avais l'habitude. Mais cette fois ci, quelque chose était différent. En me réveillant ce matin là, j'avais comme qui dirait oublié tous mes problèmes. Sur le dos, regardant le ciel, j'observais son bleu éclatant dès le matin. Il y avait une très légère brise qui me caressait doucement le visage. Les gens ordinaire dirait que la journée commençait bien. Pour moi, le ciel était bleu pâle, le vent était trop froid, et être allongé sur le dos était désagréable. Me redressant légèrement, je compris alors ce qui n'allait pas. Non loin de moi, Riolu était allongé, toujours en train de dormir. Contre le tronc de l'arbre, se trouvaient mes affaires avec tous les pokémons capturés la vieille. J'avais décidément trop de pokémons. Le problème, c'était l'énorme sac posé à côté de mes affaires. Et aussi... J'avais l'impression que quelque chose appuyait sur mon ventre. Des ronflements parvinrent soudainement à mon oreille. Tournant légèrement la tête, je vis le vieux Pascal allongé quelques centimètres plus loin, respirant extrêmement fort, ronflant même. Ah oui, il était une des causes de mes problèmes de la vieille, et de mes futurs problèmes. Et alors, j'identifiai enfin cette pression sur mon ventre que je ressentais depuis mon réveil. Elle était là, allongée juste à côté de moi, la tête posée sur mon ventre, ayant probablement bougé pendant son sommeil. La petite-fille de Pascal, Alice.

- Oh !

Cette exclamation m'avait échappé. Par contre, ceux qui m'entouraient l'avaient perçu. Le vieux sursauta en poussant un petit "Hein" de surprise, tout en se relevant brusquement. Riolu se réveilla doucement et la fillette commença à ouvrir les yeux. Non, hors de question qu'elle ouvre les yeux maintenant. J'étais juste au dessus d'elle, en train de la regarder. Mais impossible de se dégager, elle était à moitié sur moi. Saleté de gamine... Riolu vint me dire bonjour et fût étonné par cette scène. Pas de mal entendu s'il te plaît. Si Riolu venait à se faire des idées, ce serait encore pire. Je n'aimais pas les gosses, et ce n'était pas aujourd'hui que ça allait commencer.

- Gamin, t'as une sale gueule dès le matin.

Hein ? Oh, c'était la voix du vieux. Il venait de m'insulter dès le réveil. Il pouvait bien parler de ma "sale gueule", s'il voyait la sienne. Mais bon, ce genre de choses ne m'atteignaient pas, il en fallait bien plus pour me blesser, et j'avais plutôt bien cerné le caractère du personnage. Le genre à faire des vannes minables toutes les cinq minutes. Et à cet instant, alors que je reposai mon regard sur la fillette, elle ouvrit les yeux, et nos regards se croisèrent. A moitié endormit, elle ne bougea pas. Moi, je ne savais pas quoi faire. Et puis, elle finit par réaliser. Se levant d'un bond, elle s'inclina légèrement en signe d'excuse, mais je n'y prêtai déjà plus attention. L'ignorant complètement, je me relevai enfin, m'étirai, et récupérai mes affaires, prêt à partir. Alice attrapa son petit sac et en sortit une sorte de brosse à cheveux avant de commencer à se coiffer comme beaucoup de filles le matin. Le vieux, lui, semblait penser à quelque chose. Moi, j'étais adossé contre l'arbre, et j'attendais. Après réflexions, il m'arrivait beaucoup de choses en ce moment. Depuis mon arrivée à Kanto, je n'avais pas eu le temps de souffler un seul instant. Et puis, finalement, pourquoi étais-je venu ici ? Ma région d'origine était Johto, et ça ne changerait pas. Même si j'avais décidé de ne plus y mettre les pieds après cet incident il y a dix ans. Depuis, j'avais vécu à Unys, mais j'avais ressentit le besoin de bouger jusqu'à Kanto. Finalement, ce n'était peut-être pas une bonne idée. Quoiqu'il en soit, Alice avait finit de se préparer. Il devait être huit heures du matin. Nous allions pouvoir partir. Le vieux restait assis, regardant le ciel. J'allais l'appeler quand soudain...

- Ah !

Comment ça "Ah" ? Non, pas "Ah". Je n'aimais pas ce "Ah". Je savais déjà que ce qu'il était sur le point de dire n'allait pas me plaire mais bon, j'étais bien obligé d'écouter.

- J'ai oublié que je devais passer récupérer mon pokémon au centre pokémon aujourd'hui ! Heureusement qu'on a pas vraiment quitté Safrania, hein gamin ?

Non. Ce vieillard sénile... Et il me disait ça avec le sourire en plus. Il était en gros en train de me dire que nous avions passé la nuit dehors pour rien, puisque nous devions retourner à Safrania récupérer son pokémon. Il le faisait exprès pas vrai ? Se levant, il poussa soudainement un gémissement de douleur. Se plaignant d'avoir mal au dos, il me confia son sac pour le trajet jusqu'à Safrania. Il m'exploitait complètement. J'avais envie de lui dire le fond de ma pensée, mais je devais rester calme, surtout devant la gamine.

Et nous étions donc repartit, enfin, vu que nous n'avions déjà pas vraiment quitté Safrania, y revenir ne fût pas bien difficile. Portant toujours le sac de Pascal, je me rendis compte qu'il était extrêmement lourd finalement. Et là, il m'annonça que finalement, il n'avait pas besoin d'une partie des affaires dans son sac, et me demanda d'aller les rapporter chez lui. Cette fois, c'en était trop. Je n'étais pas patient, et je n'avais pas envie de l'être. Posant le sac par terre, je lui jetai un regard noir et prit la direction du centre pokémon.

- Assez perdu de temps. Dépêchez vous de récupérer votre pokémon qu'on puisse reprendre la route !

Passant à côté de lui, je lui parlais, certes un peu sèchement, mais clairement afin qu'il puisse comprendre mes intentions. Combien de temps encore allait-il me prendre pour un idiot ? Marchant vite en direction du centre, j'entendis le vieux faire un effort pour récupérer son sac. Il n'avait qu'à pas prendre autant d'affaires s'il n'était pas capable de les porter. Ouvrant la porte du centre, l'infirmière me salua comme hier, et je fis de mon mieux pour répondre poliment avant d'aller m'assoir dans un coin. Au bout de dix minutes, le vieux n'était toujours pas là. Je remarquai alors de drôles de machine au fond de la salle. Curieux, je m'approchai pour voir à quoi elle pouvait bien servir. Il s'agissait des portails vers le Terminal Mondial, lieux d'échange entre dresseurs venus de toutes les régions. Apparemment, en passant par ces téléporteurs, on pouvait se rendre dans un lieu reliant toutes les régions entre elle et échanger des pokémons avec d'autres dresseurs. Échanger des pokémons ? Parfait, moi qui me plaignais justement d'en avoir trop en ce moment. Une infirmière me montra un genre d'ordinateur sur lequel on pouvait voir différentes annonces. Parfait, proposant mon Héricendre, je trouvai finalement très vite un échangeur. L'un de mes Héricendre allait partir, contre un Magby. Il fallait varier, avoir trois Héricendre ne m'avançait à rien. Déjà qu'en avoir un. Mais j'étais impressionné par les avancés technologiques de notre époque. Le vieux n'était toujours pas là, et j'avais un peu de temps. Soit, faisant signe à Riolu d'attendre ici, je pénétrai donc dans l'un des appareils afin de me rendre au Terminal Mondial. Le pokémon aura n'aurait qu'à dire au vieux de m'attendre, ça allait le changer pour une fois, d'attendre les autres.