Thelos s'étira avec un gémissement sonore.
Il marchait depuis la matinée, mais pour une fois, prenait son temps. En sortant du centre Pokemon de Clementi-Ville à la suite de la journée épuisante et de la nuit qui l'avait suivie, le jeune homme aux cheveux blancs s'était dit qu'il fallait absolument faire revivre Anorith. Il avait presque une impatience puérile de gamin attendant les cadeaux au pied d'un sapin de Noël, une espèce d’excitation qui lui collait deux centimètres de sourire aux lèvres.
Merouville déployait devant lui ses lampadaires et sa route pavée de pierres taillées. Ca avait toujours été une ville riche et qui se voulait chic, l'entreprise Devon apportait pas mal d'argent à la ville. Elle était le centre d'innovations technologiques qui avait rendu de fiers services aux dresseurs de la région. Le Pokenav, par exemple, était une de leurs perles. Une autre était leur possession de machines trèèèès pratiques permettant de faire revenir à la vie des Pokemon à partir du fossile qu'ils auraient laissé derrière eux comme preuve de leur existence. Et c'était précisément la raison du voyage de Thelos.
En entrant dans le bâtiment de la Devon Sarl, Thelos fut accueilli par une douce climatisation qui n'était pas de trop. Sur ce continent tropical, la chaleur atteignait de solides pic en été, et bien qu'on y soit pas encore, elle promettait d'arriver sous peu. Tarsal sur ses talons, il s'engagea dans les escaliers et les grimpa quatre à quatre. Le Pokemon Psy l'attendait déjà en haut, s'était téléporté sans mal jusque là. Un second escalier monté et on y était.
L'endroit regorgeait de scientifiques derrières leurs ordinateurs, mais un panneau annonçait celui en question. En quelques pas, Thelos le rejoignit et fut à ses côtés. Il lui expliqua l'affaire, et sortit de son sac la boite en plastique que l'agent Jenny lui avait remise. Avec des précautions infinies pour ne pas l'abîmer, il fit sortir le fossile du coton qui l'enveloppait et le tendit au scientifique. Celui ci eut un sourire connaisseur et se leva avant de disparaître dans une sale adjacente. Quelques minutes passèrent, et quand il revint, il tenait une Pokeball dans sa main. Il tendit la sphère bicolore à Thelos, qui l'accepta avec un sourire, et s'en fut hors du bâtiment d'un pas joyeux. Ca y était. Dix Pokemon, et quels Pokemon ! La Pension allait pouvoir ouvrir. Thelos avait choisi la ville de Clementi-Ville pour l'accueuillir, et il pensait à un chouette emplacement, à savoir un peu avant le Bois Clementi. Ca lui permettrait d'être à la fois protégé par les arbres, un peu isolé du reste du monde, tout en permettant aux Pokemon de se développer dans une environnement sain et à leur disposition. Ca allait sûrement être une grande réussite.