Cicatrices

        Des courbes à moitié floues s'enchaînaient rapidement, la plupart du temps elle traçaient le contour d'une forme verdâtre, sûrement car il s'agissait d'une forêt. Le paysage s'animait derrière la fenêtre et filait rapidement, comme s'il cherchait à échapper à la capture de notre œil. Un arbre est un être vivant, c'bien ce qu'on dit après tout. Pourquoi ne serait-il donc pas parcouru de telles idées, huh ?

Le trajet avait été long .. ou peut-être pas à vrai dire, je n'ai guère la notion du temps. Assise sur ce siège et dans cette même position depuis mon embarcation à Doublonville, j'entends d'une oreille égarée que nous approchons rapidement de Safrania, ma destination. Les vertiges s'étaient relativement calmés enfin tant que je n'esquissais aucun geste. Autant dire que lorsque je me lèverai, je tiendrai une tout autre langage. Du bout de l'index, je viens effleurer lentement le long pansement qui recouvre la cicatrce future que je porte au dessus de l'épaule gauche, barrant ma clavicule jusqu'en haut de ma poitrine. Je crois avoir mal, oui. Enfin, peut-on appeler cela comme de la douleur ? J'imagine. Cela me lance franchement. Quant à mon bras droit, lui qui était déboîté s'est plutôt bien remis, même s'il m'empêche d'effectuer des mouvements brusques pour le moment. Peut-être restera t-il à jamais abimé ? En tout cas cela sera invisible extérieurement, le contraire de ma cicatrice, parfaitement à découvert malgré le fait que je ne ressentirai plus aucune douleur. Ce sont les risques du métier, ces balafres témoignent de mes aventures alors ce n'est pas plus mal au fond. On pourrait croire que mes 25 ans ne me permettent pas d'être prise au sérieux, seulement, mon expression ainsi que ma dégaine générale ne laisse plus aucun doute sur mon milieu et mes occupations.

Le train perd petit à petit de l'allure tandis qu'un grondement rauque et saccadé s'échappe de ses rails qui freinent sans ménagement. Les yeux toujours perdus à travers le vitrage de la cabine, je n'avais guère l'envie de me lever et pourtant, il le fallait. Prenant de l'avance, je tentais de me lever lentement. Une fois debout, je fus parcouru d'un vertige qui me fit perdre mon équilibre, je me cramponnais avec hargne au coin de la table jusqu'à ce que cela se passe. Déposant ma parka en bandoulière, je déposais de l'autre main les quelques poussières du tabac noirci de ma cigarette avant de la reprendre en bouche, l'expression du visage toujours aussi froide. Le train finit par s'arrêter tandis qu'une voix féminine et robotique clama la gare de Safrania. Je descendis d'une démarche lente, respirait une bouffée d'air en sortant. Mon regard balaya ensuite les environs, un long quai s'élançait de tout son long tandis qu'une masse de silhouette en tout genre s'animait dans les environs. Mon regard rouge sang cibla et finit par se dérouiller. Ma marche se fit cette fois-ci, bien plus décidée. Me postant devant un homme d'une grande taille, doté d'un haut de forme et d'une paire de lunettes de soleil, je le fixais sans mot dire. Il abaissa sa paire de correction et son regard se focalisa sur ma balafre sur l'épaule. Il grimaça avant de comprendre ce qu'il m'était arrivé.

« Nous pourrions rentrer à la base afin de soigner ces blessures ...
— Inutile Wolsey, j'ai déjà reçu différents soins et je ne désire pas me retrouver shootée aux médicaments.
—  Bien. Toutefois.. Comme je vous en ai fait part précédemment, nos scientifiques ont réussi un exploit. Ils veulent que vous essayez cette merveille technologique inspirée des outils policiers les plus perfectionnés. »

Je vois. Les Chaos disposent de quelques scientifiques dans leurs rangs, même s'ils sont principalement constitués de sbires, les premiers cités sont dotés de grandes capacités et voici donc que leur talent est montré au grand jour. Voilà un bon moment qu'ils sont sur cette fameuse trouvaille et elle est enfin réalisée. Un sourire en coin satisfait se ferma sur mes lèvres.

C'est suite à cela que je me retrouva avec une machine positionnée sur mon bras droit. Un système d'une technologie poussée qui permet à son possesseur de subtiliser les pokémons pourtant déjà capturés. Cette merveille est le fruit d'une dure labeur et j'en suis aujourd'hui le cobaye, j'adore ça. Je caresse du bout de doigts la partie métallique qui couvre mon épaule, une sorte de couvre-épaule en métal légèrement bombé, recueillant en son intérieur le mécanisme. Cette dernière est reliée d'un tube de la même matière qui suit la morphologie de mon bras jusqu'à mon poignet, enfermé dans un gant métallique que je pris soin de dissimuler d'un gant rouge pour ne point attirer les regards curieux. Mon épaule est cachée de même sous les larges manches de mon Kimono, laissant une sorte de tissu découpé pour rendre cela plus esthétique. Mon bras qui était condamné suite aux blessures trouve enfin une utilité, voilà qui arrange bien les choses. Mon regard rouge sang se pose sur le miroir miniature que me tend Wolsey, je m'attarde sur la finalité du projet. Un sourire cette fois-ci carnassier parcourt mes lèvres tandis que mon esprit s'imagine déjà l'élan de possibilités qui s'offrent à moi.

Quelques jours se sont écoulés depuis que je suis à Safrania. Le snatcheur ne me gêne aucunement dans mes mouvements, ne changeant guère de mes gestes modérés suite au déboitement de mon bras. Le pansement de mon ancienne plaie à vif a été retiré, dévoilant désormais une longue cicatrice encore rougeoyante. Cependant, l'entrainement était désormais au rendez-vous, mes pokémons avaient bien trop chômé durant ma convalescence. Je crois me trouver à la sortie de la ville, là où de nombreux dresseurs viennent s'affronter.

Spoiler:

Là, près d'un étang, une jeune demoiselle est en train de lustrer gaiement ses pokeballs à l'ombre d'un arbre en sifflotant. A côté d'elle, ce drôle d'oiseau fait le clown en la faisant rire tandis que barbote ce poisson dans cette étendue aquatique. Lorsque vos regards se croisent, elle emet un petit sourire amical et se lève pour vous faire face, les deux pokeballs dans la main, laissant tomber son chiffon tel un mouchoir de début de course, tandis que ses pokemons cessent de s'amuser pour se tenir prêts.

B.

Safrania doit sûrement être réputée pour son beau paysage. Les connaisseurs doivent dire qu'elle est une cité fleurie et propice pour couler des jours paisibles et heureux, entouré d'une famille. Ce mot ...

Ma marche se voit lente et pourtant dosée, je n'ai guère pour habitude d'opter pour celle-ci d’ordinaire. Cependant, j'ai appris à devenir bien plus douce avec moi-même ces derniers temps, faut-il dire qu'après s'être vue couverte de plaies en tout genre et d'un bras déboité, je ne risquais pas de danser jovialement ? M'enfin, je m'en suis remise. Cela m'a même permis de porter cette merveilleuse technologique qu'est mon snatcheur .. j'en ai payé le prix. Quoi qu'il en soit, voir cette nature luxuriante suite à ma convalescence ne me fait pourtant ni chaud ni froid. La seule chose que j'apprécie grandement reste l'air pur et frais qui s'infiltre doucement dans mes poumons. Je ferme les yeux quelques instants tout en longeant un sentier caillouteux. Il me faut de l'entraînement et des combats si je compte améliorer la forme physique de mes pokémons.
Un léger clapotis d'eau vient danser au bord de mes oreilles, comme s'il cherchait à m’appeler. Je quitte donc le chemin afin de me rabattre dans l'herbe fraîchement tondue. J'aperçois non loin de là un Poissirène faire quelques bonds en sautant hors de l'eau, à côté de l'aquatique siège une jeune femme qui semble occupée, assise sur un banc de pierre blanche. Lorsqu'elle m'entend arriver, elle ne semble pas perturbée par ma dégaine qui sort pourtant de l'ordinaire et au contraire, elle sourit. Je ne daigne pas lui rendre cette futilité et à la vue de ses deux balls en main, j'attrape celles que je convoite, bien déterminée à entraîner mes outils. L'insecte orangé est aussitôt talonné par le géant de pierre.


« Paras, utilise spore sur Poissirène et enchaîne avec une poudretoxik sur Canarticho. Quant à toi ma belle Onix, armure suivi d'éboulement. »

Spoiler:

Le combat s'engage rapidement. Les quatre pokémons se placent sur le terrain et jaugent leurs adversaire du regard, prêts à en découdre. Mon camp est assez étrange à vrai dire.. Un géant de pierre au côtés d'un suppositoire orangé ... En attendant, l'insecte est plus qu'ignoble en combat double, grâce à ses inombrables changements de statuts : empoisonnement, paralysie, confusion et bien sûr endormissement. Je suis franchement bien contente de l'avoir celui-la, au final. Oui, autant dire qu'aux premiers abords, il me paraissait frêle et inutile. Mais il a su m'impressionner et faire clairement sa place dans les rangs de mes précieux serpents. Il sait tout de même qu'il n'a pas le droit de me décevoir ou il sera recalé.

Paras se reçoit de nombreuses attaques en pleine poire, ce qui ne l'enchante guère. Lui qui est vulnérable contre les vol, le voici servi sur un plateau aux bordures d'argent. Onix laisse s'abattre une pluie de pierres qui blessent les ennemis, en particulier le canard, bien sensible aux roches. En revanche, les statistiques se voient rapidement annulées à cause de capacité inverses.

Ce match va sûrement se jouer au quitte ou double et il vaudrait mieux prendre soin de le faire tourner en sa faveur, et vite. Qu'adviendra t-il des faiblesses et avantages de chaque ? Pour l'instant, le canard me semble bien plus dangereux que son acolyte aquatique.

« Paras, para-spore sur Canarticho et enchaîne avec une tranche, toujours sur lui. Onix de ton côté, double éboulement. »

Spoiler:

L'insecte commence donc par saupoudrer son adversaire à plumes d'un assaisonnement paralysant, empêchant ainsi l'oiseau de battre des ailes et de s'envoler, réduisant de ce fait, ses tentatives échappatoires et son esquive. Bon point. Paras enchaine de suite par une belle tranche qui cisaille Canarticho, lequel se venge avec un direct toxik qui touche de plein fouet l'insecte orangé, il n'apprécie guère. Le volant s'ébroue pour lutter contre la paralysie, cherchant frénétiquement à battre des ailes, effrayé. Ses traits affolés se durcissent lorsqu'il aperçoit l'Onix, géant rocheux, faire s'abattre sur lui une pluie de féroces pierres qui signent son départ du combat.

L'insecte devant moi, résistait grâce aux dernières forces qui lui restait, tâchant de tenir sur ses petites pinces qui faiblissaient. Il haletait et fermait à moitié un œil tant l'effort était grand. Il tenta même de parer l'offensive de l'aquatique mais n'y parvint pas, se faisait trouer par les pics pics vengeurs du Poissirène. Reste désormais la roche face à l'eau, match up pas très avantageux tout de même. Le poisson bicolore en profite pour rendre confus la belle Onix. Hum, très bien. À force d'éboulements et même en n'ayant plus toute sa tête, de nombreux débris finiraient par tomber et blesser l'adversaire.

« Onix, éboulement, recouvre-le sous tes pierres ma belle. »

Spoiler:

Le combat s'était rapidement engagé et il avançait bien vite aussi étant donné que deux pokémon se trouvaient K.O en si peu de temps de bataille. Un éliminé dans chaque camp, laissant l'affrontement se transformer en un duel opposant un attaquant à un seul autre. Très bien, pourquoi pas. Le nombre m'importe guère. La seule chose que je vois n'est autre que l'avantage de type en faveur de mon adversaire mais cela est loin de m'embêter. Disons que cela rend les choses un peu plus épicées au lieu d'être plate et monotone. Bien simple à achever.

Le colosse fait de pierre brute laisse s'abattre sur son ennemi un éboulement qui entraîne avec lui une nuée d'épaisse poussière qui pèse et finit par planer sur le terrain durant une bonne minute. Cela n'empêche pas le type eau de fendre l'obstacle pour asséner à ma belle Onix une série de pic pic. Sans se mentir, mon serpent ne remarque pas immédiatement l'assaut et cela semble plus le chatouiller qu'autre chose. Quoi de plus normal lorsque de petits coups de bec viennent érafler une surface aussi dure que la roche brute.

« Onix écoute-moi. Tu vas venir bloquer l'adversaire avec une étreinte et le conserver en l’oppressant tout contre toi. Une fois bloqué, laisse tomber un jet-pierres à bout portant sur le Poissirène. »

Spoiler:

Eh bien, confusion deuxième chapitre, retour à cet état plus que pervers.
Comme ordonné, l'Onix toisa d'un dur regard son petit adversaire et vint l'étreindre fortement avec sa poigne de fer. Le petit poisson doit sûrement passer un sale quart d'heure entre les pattes du titan de roche. Au même moment, Poissirène ne trouve autre défense que de rendre
son ennemi confus. Et c'est ainsi que ma belle Onix du replonger dans cet état. Seulement, elle réussi à placer un dur rocher en plein sur le crâne du poisson. Contrairement à mes attentes, il ne finit point assommé. Je plisse les yeux en visualisant la situation avec du recul. Ce combat promet d'être long si Onix ne parvient pas à toucher son adversaire et que ce dernier ne réplique qu'avec un pic pic dévastateur.

Bien, je pourrai demander à Onix d'harceler l’ennemi d'éboulement de sorte à ce qu'il puisse - en quelque sorte - parer la confusion. Les pierres n'ont, à la base, pas besoin d'une grande précision. Donc si elles s'affaissent un peu partout, cela ne me semble guère grave.
Soudain, mon regard s'empourpre d'avantage et je sens qu'une irrépressible pression s'empare de moi. C'est relativement étrange et j'espère au moins qu'il ne s'agit point de ... Non, impossible, mes excès d'humeur ne se manifestent seulement lorsque je suis énervée à souhait ..! Se pourrait-il que mon état s'empire ..? Je me mords la lèvre inférieure lorsqu'une nouvelle pression se loge cette fois-ci au centre de ma poitrine et me force à fermer les yeux. J'essaye de respirer doucement et régulièrement afin de me canaliser. Seulement, ça ne suffit pas et je sens des frissons parcourir mon dos tandis que des fourmis s'emparent de mes doigts. Mes yeux virent de gauche à droite tandis que je cherche une impasse, je n'ai plus le contrôle dans ces moments là, mêlant une faiblesse à une grande puissance .. dangereuse. Mon regard grand ouvert se braque sur mes mains tremblantes et mes yeux se ferment lentement.

Un court instant se passe sans que je n'esquisse le moindre geste. Sur le terrain, Onix attend les ordres, légèrement surprise de ma passivité au combat. Mon adversaire en revanche, est bien étourdie par mon comportement, je sais pertinemment qu'elle me fixe des yeux.
Un étrange sourire naît sur mes lèvres. Large, inhabituel et surtout terrifiant. Mes prunelles rouges finissent par s’entrouvrirent, dévoilant un visage loin d'être accueillant et donnant plutôt envie de le fuir. J'aime cet état. Mon poing se ferme et se serre tandis que mon cou réalise un rond afin de m'étirer. Ma main possédant le snatcheur se relève tout en dépliant lentement les doigts, le regard toujours planté dans celui de la jeune femme que j'avais pour adversaire. Je réalise un léger cercle, en tournant en rond d'une démarche lente, ricanant amèrement.

« Ça va roxer ma poule. »

Tout en prononçant ces paroles, je m'approche de plus en plus de la dresseuse, un sourire carnassier sur le bout des lèvres, mon regard rouge sang pétillant. Je détache délicatement une aiguille de l'élastique logé dans mes cheveux et la place entre mes lèvres. Un léger rire s'échappe de ma bouche tandis que j'aperçois la jeune femme commencer à paniquer, ne comprenant guère ce qui lui arrivait. Sang.

« Onix, ma magnifique ! Continue de serrer fort le Poissirène avec l'étreinte, mais le plus intéressant reste à venir. À l'aide d'une frénésie, tu vas me le secouer correctement en l'aplatissant férocement contre le sol. Joue avec cette chose. »

Un nouveau sourire sadique se dessine sur mon visage. Je stoppe ma marche, me laissant le loisir d'assister au spectacle que me prépare mon pokémon. Que cela soit bon ou mauvais peu m'importe en cet instant, j'ai juste envie de regarder quelque chose, de voir souffrir quelque chose.

Spoiler:

Je penche la tête sur le côté une première fois, rapidement suivi d'un deuxième cran. Les yeux ronds paraissent d'autant plus effrayants à cause de leur couleur rouge foncée. Pas. État. Non. Normal. Je les plisse ensuite, dévisageant toujours la jeune femme qui me servait d'adversaire. Elle était .. de plus en plus apeurée, recroquevillée, impuissante. Cela m'arrache un nouveau sourire.

Au tour de moi, j'ai l'impression que le paysage est étrange, qu'il ondule légèrement au rythme de ma vision. Mais peu m'importe, ma proie est ciblée et facilement invisible, prise dans les filets que je m’apprête à lancer. Elle pourra fuir si cela lui chante, je la rattraperai.

Onix exécute les ordres sans trop se poser de questions, malgré le fait qu'elle se rend bien compte que sa dresseuse est bien plus qu'étrange et loin d'être dans son état normal. Cependant, l'animal de pierre pure a déjà assisté à ce phénomène donc cela ne lui est pas si étranger. Cependant, le pokémon est loin d'être idiot et il se doute bien que s'il n'obtempère pas, il risque de lui arriver un soudain .. malheur.
C'est ainsi que le titan usa d'une violente frénésie afin de secouer son adversaire en tous sens, déjà emprisonné entre l'étreinte rocheuse et souffrant durement. Les chocs l'empêchent de répondre et elle se contente donc de geindre faiblement sa douleur. Au final, elle ne perd guère de dégâts mais est bien amochée tout de même.

« Continue sur cette lancée Onix, libère des éboulements sur Poissirène. Assome-la un bon coup. »

Spoiler:

Onix continue d'exercer une douloureuse pression à l'encontre du poisson. En l'étreignant toujours aussi fort autour de sa poigne rocheuse, il laisse ensuite tomber une nuée de pierres sur l'aquatique. Un éboulement aussitôt suivi d'un autre le laisse réduit à l'impuissance totale, il ne parvient qu'à répliquer d'un léger pic pic qui effleure à peine la surface dure du titan. Poissirène à bien du mal à résister aux assauts et sa forme décline bien rapidement, passant rapidement à faible, il halète faiblement, piégé entre l'étreinte adverse.

De mon côté, je sens que l'on va réellement s'amuser. Commencer. Amuser. De jolies perles scintillantes germent aux coins des yeux de la dresseuse qui me sert d'adversaire. Le fait de voir son pokémon souffrir à ce point semble la faire trembler de tous ses membres et elle préfère fermer les yeux plutôt que d’apercevoir la réalité, laissant les larmes perler le long de ses joues rosées. Je plisse les yeux, la dévisageant d'un visage fermé et ténébreux. L'alternance entre cette aspect et l'autre, bien plus hystérique et arrogant reste tout de même terrifiant et .. incontrôlable. Pourquoi ne regarde t-elle donc pas ce spectacle que je lui offre ? Cela. M’exaspère.

Tapant fermement du pied sur le sol, j'entrouvre légèrement les lèvres de sorte à laisser percevoir une belle rangée de dents blanches, animalisant ma personne. Mais n'était-ce point ce que je suis dans cet état ? Non. Non. Pourtant si. Mais non. Je ferme les yeux un instant avant de les rouvrir en grand, ordonnant immédiatement à ma belle Onix de renchérir.

« Laisse tomber deux jet-pierres afin de l'envoyer au tapis Onix.
— ARRETE ! Je t'en pris ... je t'en supplie, arrête ... »

Je fais volte-face en me contentant de la dévisager durant de longues secondes, visage fermé et de marbre. Au lieu d'être surprise par cette acclamation, mes traits s'ouvrent lentement, laissant dévoiler des yeux fous couplés à un large sourire. Supplication ... Je m'approche d'elle bien trop rapidement pour qu'elle ne s'en rende compte. Je me poste dans son dos afin de lui murmurer quelques mots à l'oreille, ce qui la fait sursauter de stupeur et rouvrir les yeux alors qu'elle était tête baisse. Un voix mielleuse s'échappe de ma bouche tandis que je m'amuse avec une de ses mèches de cheveux.

« Ohla, doucement boucle d'or, doucement ... Il serait dommage que ton ami ne souffre d'avantage à cause de tes supplications, ne crois-tu pas ?

Je clôture ces lentes paroles d'un ricanement léger et succin. Je ne quitte pas mon poste afin de dissuader ma proie de s'enfuir trop loin de moi ... Mais aussi pour qu'elle ne perde aucune miette du spectacle devant ses yeux. Qu'elle me supplie encore un peu, j'apprécie cela.

Spoiler:

Le délicieux spectacle se poursuivait lentement sous mes yeux étincelants. Le Poissirène continuait d'être enserré autour de la puissante étreinte occasionnée par le titan de pierre. Le pauvre poisson tente de se tortiller afin de s'échapper enfin de cette terrible torpeur qui fait trembler le moindre de ses membres. Seulement, je ne compte pas laisser un adversaire à moitié terminé, c'est loin d'être dans mes principes. Onix laisse donc une première et lourde pierre s'abattre sur l'ennemi strié de rouge, le choc l’assomme quelque peu et il n'a point le temps de retrouver ses esprits qu'il reçoit un nouvel assaut. Seulement, cela l'envoie définitivement au tapis et c'est un poisson rouge qui tire sa révérence en fermant lentement les yeux, se laissant choir au sol lorsqu'Onix desserre sa prise.

La dresseuse qui me faisait face est dans le même état psychologique que son cher pokémon. Elle baisse la tête en fuyant mon regard qui cherche pourtant le sien afin de déceler cette peur qui illumine ses jolies et rondes prunelles bleues ... Que j'aime apercevoir ce sentiment chez mes victimes.. Tremblements incontrôlés, yeux fuyants, sanglots retenus voir larmes aux coins des yeux, sans oublier les supplications. Un sourire satisfait se dessina sur mes lèvres en me délectant de l'effet occasionné à ma proie. Je plaque ma main sur son épaule avant de lui relever le menton, plongeant cette fois-ci mon regard sanglant dans le sien désolé.

~ ~

Je grommelle tout en m'étirant lentement, prenant soin de faire craqueler le dos de mon dos ainsi que les os de mes bras. J'essuie le léger filet de sang qui coule de ma lèvre tout en ressassant dans ma tête le dernier soupir de ma victime, délicieux ... Comme à mon habitude, j'ai évidemment prit soin de signer le corps de ma victime d'un grand R, rouge sang. Vieille coutume qui perdure depuis mes jeunes années en tant que Rocket.

Reprenant mon visage habituel et perdant peu à peu ce visage terrifiant et névrosé, je me rendis compte que mon état second s'estompait lentement. Mes traits se refroidissent lentement tandis que j'aborde une facette de marbre, tâtant mon poignet recouvert par mon snatcheur.

Spoiler:

        Tranquillement entrain de défroisser la longue manche de mon kimono qui descend de mon poignet et qui couvre ainsi mon snatcheur, je vins m'assoir sur une large pierre plate, au beau milieu d'une étendue herbeuse en bordure de forêt. Mon regard se pose au delà du paysage qui s'offrait à moi et je pouvais dors et déjà commencer à percevoir le soleil déclinant à l'horizon, laissant une trainée orangée sur son sillage, se mêlant avec la blancheté des nuages. Je soupire. Ce n'est parce que mon âme est tâchée que je n'ai pas le droit de m'abandonner à la contemplation d'un panorama idyllique et bien plus pur que moi. Enfin, quelque part si, je ne devrais pas. Tout bonnement car il me faut rester chaque seconde sur le qui-vive, d'autant plus lorsque la nuit menace de s'abattre. Je n'ai pas l'habitude de me laisser aller sans être sûre d'être hors de vue et bien évidemment, cela me porte préjudice lorsque je broie les règles durant quelques minutes. Une branche qui craque, des mouvements furtifs mais perceptifs. Ma tête s'oriente immédiatement vers la source du bruit tandis que je me lève d'un bond en faisant volte-face, mes cheveux mi-longs fouettant l'air avec force.

Je plisse les yeux un instant, tâchant de repérer l'adversité au beau milieu de cette obscurité naissante. Debout mais légèrement voutée, de sorte à pouvoir s'enfuir à la moindre seconde, je scrute et balaye les environs jusqu'à entrevoir une silhouette à l'uniforme blanchâtre accompagnée d'une autre personne, plus sombre. Cibles localisées, je me redresse légèrement et ne les quitte pas des yeux. Je ne prononce aucune parole. L'un d'eux s'avance furtivement et tandis qu'il se fraye un passage entre les branchages au sol, je repère rapidement la lettre qui borde son T-shirt.. Un grand "R" rouge, aucun doute. Je serre les dents tout en redressant légèrement la lèvre supérieure, signe de mon animosité à l'égard des Rockets. Un reflet se dessine nettement sur l'objet qu'il tient à cause du soleil déclinant, j'en déduis qu'il doit s'agir d'une lame. Je plisse les yeux à nouveau lorsqu'un deuxième personne s'avance et que le premier se poste. Un flic ..? Je hausse un sourcil, surprise que l'agent se montre autant amical avec le sbire. Hum.. Après tout, les Rockets prétendaient posséder une prison - en réalité leur QG - il doit sûrement s'agir d'un déguisement ou que sais-je encore. Et beh, c'est qu'ils collent aux semelles ces parasites. Le fait que l'un de leur membre ne connaisse désormais ma présence n’est pas un bon présage, il me faudra le négocier, ce que je ferai .. plus par envie que nécessité. ~

Le sbire Rocket semble me dévisager lentement jusqu'au moment où ses prunelles s'agrandissent et qu'il ouvre grand la bouche, se retournant vers son acolyte le "flic". Il bégaye quelques mots.

« M-.. Mais c'est .. Hang... La baronne du Chaos ! Rei ! La fille d'Hangame ! »

Le balourd d'à côté semble peser les paroles de l'autre avant de me dévisager à son tour. Je profite de leur réflexion pour lentement sortir le léger bocal de poison et celui de somnifère afin d'être apte à me défendre. Mon visage reste de marbre et mon attitude stoïque, je ne compte pas me laisser avoir par deux minables vermines dans leur genre, cependant .. leur faire croire pourrait être amusant.

« ... Celle qui a volontairement fait péter une partie du QG de Doublon ? Belle prime si on la choppe, Foster ... »

Je ne peux m'empêcher de laisser paraître un mince sourire en coin sur mon visage tandis qu'ils commencent à s'approcher, armés d'une matraque ainsi qu'une lame. Ils attrapent deux pokéballs et c'est un Nosferalto accompagné d'un Caninos qui me font face. Bien. Étant donné que ma belle Onix n'a guère eu le temps de se dégourdir les jambes face à l'autre poisson, elle va retourner faire un joli combat face à ces zigotos. Je demande ensuite à mon serpent violet de venir tenir compagnie au rocheux. De mon côté, je recule d'à peine une dizaine de centimètres afin de m’agripper à une branche basse d'un arbre et y grimper, profitant de la surprise au niveau de l'apparition de la gigantesque Onix afin de les distraire. Me voici désormais perchée dans un arbre et prête à mener ce combat tout en étant capable de malmener mes ennemis s'ils tentaient des coups.. pour le moins fourbes. J'attrape une aiguille déjà imbibée du fameux poison dont je suis spécialiste, je glisse le bout sain de l'arme au coin de ma lèvre tout en regardant le combat à venir.

« Ma belle Onix, commence par les ensevelir sous un éboulement, un jet-pierres sur Nosferalto par la suite. De ton côté Arbok, intimidation sur Caninos. Boue-bombe sur le chien de feu lorsqu'Onix réalise l'éboulement, de sorte à l'engluer de poussières et débris. »

Spoiler:

Le titan rocheux lève bien haut la tête tout en laissant onduler son corps et lâcha un cri rauque et sourd. Un éboulement éclata une seconde plus tard sur l'équipe adverse, les engloutissant en dessous des pierres pointues. Les yeux du serpent violet aux différents motifs se mirent à étinceler d'une brillante jaunâtre tandis qu'il fixa le chien de feu. Ce dernier se vit immobilisé par la paralysie qui s'empara de ses membres, l'empêchant de répliquer. La chauve-souris géante laisse ensuite filer une tranch'air qui s'abat sur mes deux combattants, infligeant des dégâts tout de même considérables. Alors que mon double type tentait de frapper Nosferalto avec un jet-pierres, ce dernier parvint à se hisser hors de l'éboulis et éviter ainsi le second assaut. Cependant, cet effort le fit haleter durant quelques minutes, incapable de reprendre le fil du combat.

De l'autre côté, le duel serpent contre chien donnait un avantage certain pour mon poison. Ce dernier profita du fait que l'adversaire soit emprisonné sous les débris rocheux pour lancer une belle boue-bombe droit sur lui, ce qui l'expulsa tout en lui infligeant de lourds dégâts. Le type feu s'ébroua difficilement, chassant la poussière qui nimbait son beau pelage. Après avoir repris son souffle, il percuta Onix à l'aide d'un close combat que le rocheux sentit passer. Hum, cette attaque donne ensuite de beaux malus au lanceur, de quoi équilibrer la balance.

Décidément, ces pots de glus promettaient d'être collants. Je plisse les yeux tandis que je distingue leurs silhouettes qui tentaient de se rapprocher de mon perchoir surélevé, laissant le combat faire rage. Un petit sourire en coin ainsi que des prunelles brillantes étaient significatifs de leur désir de me capturer. Cela a le don de me faire pouffer au ridicule. Toujours assise de côté sur une branche solide, je laisse mes jambes pendre dans le vide, un bon mètre au dessus d'une taille humaine. Mes pokémon attendent mes ordres tandis qu'ils dévisagent et tentent d'intimider les adverses. Je lâche un léger sourire tout en toisant du regard les deux rockets tout en murmurant une indication à ma belle géante de pierre.

« Onix, ils commencent à me taper sur le système ces deux là, lance un piège de roc autour de l'arbre sur lequel je suis perchée, de sorte à faire tournoyer des pierres tranchantes comme protection. Au niveau du combat en cours, éboulement à nouveau sur les deux adversaires et quand à toi, Arbok, focus sur le chien avec une double boue-bombe sur lui. »

Spoiler:

La stratégie visant à contrer les deux zigotos qui voulait ma peau s'avère fructueuse. Onix laissa planer de nombreuses pierres tranchantes tout autour de mon arbre alors qu'ils étaient sur le point d'y grimper. Ils reculent vivement tandis qu'un des cailloux manquait de leur trancher la gorge. Ils haletèrent avant de me regarder tout en grimaçant, visiblement plus que déçus. Et oui les gars, vous ne croyiez tout de même que j'allais me laisser choper sans la moindre réaction ? Tss, je ne porte pas des cicatrices pour rien. D'ailleurs, celle de mon épaule gauche semble être totalement refermée, laissant juste apercevoir un épais tracé qui ne s'estompera jamais.

Le combat face à moi fait rage, lorsque mon regard se reporte à lui, je peux voir un Caninos rendu impuissant face à la paralysie, laissant tomber un genoux à terre quelques secondes tant la douleur le parcourait à l'intérieur de tous ses membres. Suite à cela, il se reçoit une belle boue-bombe bien efficace sur ce type de pokémon. Arbok susurre doucement tout en savourant les dégâts qu'il inflige. Mes deux pokémons se font ensuite et à nouveau, secoués par une tranch'air occasionnée par la chauve souris bicolore.

Caninos semble se reprendre assez rapidement, ses yeux s'ouvrent en grand tandis qu'il bondit droit sur le titan de pierre pour lui faire encaisser un nouveau close combat qui laisse le type roche dans un sale état. Cependant, elle laisse s'abattre un nouvel éboulement qui envoie sèchement le chien de feu au tapis, laissant Arbok enchaîner avec une boue-bombe qui file droit sur le volant. Ce dernier résiste bien grâce à son avantage de type et en profite pour rendre confus mon serpent empoisonné. Bien, l'affrontement final est proche.

« Tiens-bon ma beauté, laisse s'abattre un bel éboulement sur le volant ! Arbok, intercepte les éventuelles attaques de Nosferalto s'il tente de viser Onix et bombarde-le de bombe acide. Onix, jet-pierres sur celui qui ne va pas reçevoir d'aiguille, le gros balourd dresseur du Caninos. »

Alors que je sentais la victoire approcher, j'aperçus mes adversaire humains me lancer un regard noir et emplis de mépris avant de le poser sur mes deux combattants. Ils s'approchèrent lentement d'eux. Je grommelais avant de montrer les dents, envahie d'un désir protecteur envers mes pokémons, que je ne considérais désormais plus comme de simple et inutile outils mais bel et bien comme de forts atouts. J'attrape l'aiguille au préalablement calée dans le coin de ma lèvre avant de la tremper dans le poison de mon précieux bocal. J'attrape ensuite ma sarbacane alors que les deux imbéciles étaient trop concentrés à essayer de faire du mal à mes pokémons. Je vise le plus aventureux, le Rocket qui était le plus près de ma belle Onix et prépare mon souffle avant de reproduire le geste tant réalisé qui file droit sur son cou.

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