Prendre le bateau pour cueillir de vieilles fleurs [OS Clémenti/Carmin]

Aller de Mérouville à Clémenti-ville avait été assez rapide : la route été aisément praticable, et par un coup de chance que je ne saurais ignorer, rien ni personne ne m'avait entravé, ni même ralentit, que ma paresse. Car oui, j'avais purement et simplement flâné, prenant mon temps pour voyager, pour une fois. Presque tout mes déplacements, jusqu' alors, avaient été une sorte de course contre la montre, et je n'avais pas eu envie que cela se reproduise encore : après tout, les Lilias n'auraient normalement pas encore quittée la zone, de toute façon. Et je ne l'avais pas regretté.

Clémenti-ville était vraiment un joli coin, et le port ne faisait pas exception au calme ambiant. En revanche ... parler de "port" est sans doute un peu abusé. En effet, quiconque s'y intéresse un peu découvre rapidement qu'il n'y a pas de port à proprement parler à Clémenti. En revanche, un peu plus à l'ouest sur la route, il y a bien un dépôt de quelques bateaux, appartenant à quelques pêcheurs d'âges variés.

Il fallut débourser un peu, mais il semblait que l'ambiance générale, détendue, jouait en ma faveur. Je me retrouvais bien vite à bord d'une embarcation de taille modeste, mais assez solide pour traverser l'océan jusqu'à Kanto. Et c'est ainsi, de fait, que je me rapprochai de Carmin-sur-mer. Mon timonier était bien peu bavard, aussi profitais-je sans grand soucis du paysage, regardant les goélises et les poissons de surface s'ébattre joyeusement. Pourtant, alors que mes yeux se posaient sur la mer, c'est vers des profondeurs qu'ils ne pouvaient percer que j'aurais voulu les tourner.

Car dans ces profondeurs vivaient peut-être quelque Relicanth, et pourquoi pas un banc de Kabutos nomades. Ou même quelconque autre merveille. Les fonds océaniques étaient, après tout et selon moi, un monde à part entière, un peu trop isolé sans doute de celui que nous connaissions et arpentions habituellement. Mais si je voulais avoir une chance de récupérer un des Lilias qui étaient apparus près de Lavanville, je n'avais pas le temps d'en explorer les profondeurs : aussi me résolus-je encore une fois à remettre tout cela à plus tard.

Puis un mot du marin me sortit de ma torpeur. Il pointait une direction à l'horizon, et bien vite il m'apparut à mon tour que nous nous approchions de notre destination : l'un des ports de Kanto, Carmin-sur-mer. Un nom qui dit ce qui a à l'être, pour le coup. Je débarquai en remerciant le marin, avant de me diriger vers le magasin le plus proche.

J'avais une expédition qui pouvait éventuellement durer plusieurs jours à préparer, ces Lilias ne se débusqueraient pas si aisément : je devais faire des provisions et prévoir un peu de matériel. Quoique pour le matériel, je n'étais pas certains de ce qu'il me faudrait emmener : je doutais que des cordes ou autres fournitures de ce type soient très utiles, mais je n'était pas certains que quoique ce soit d'autre puisse réellement faire l'affaire, au final.