Un cowboy dans la ville [Reservé par Romeo]

Le champ de bataille ressemblait à un véritable chantier. D'abord Gruikui avec son mini séisme, attaqua son adversaire, blessant au passage sa grosse vache d'alliée. Celle-ci put néanmoins se soigner grâce à la capacité Lait à Boire... Alors que le cochon allait charger le renard, le pudding volant se plaça sur sa trajectoire et lui fit les yeux doux, l'empêchant de frapper. Il en profita pour mettre en place un autre mur lumineux. Cette fois, ça allait être dur de faire des dégâts...
Marty se reprit finalement et recommença à galoper vers le renard. Il le percuta violemment mais fut vite renvoyé d'où il venait. Zoroark profita même de son lancer de porc pour toucher Daisy. Sans interruption, il utilisa Feinte sur le porcelet, ce qui l'envoya aux pieds de son dresseur.

Ca va p'tit gars ?
Grui !

Lentement, mais sûrement, Cochonou se releva et retourna aux côtés de la génisse. Sa haine envers le pokémon Illusion le motivait : pas question de le laisser s'en sortir comme ça !

Daisy, va plutôt t'ccuper d'grand moche !

Ces mots ne parurent pas plaire au cochon. C'était SON adversaire ! Seulement, la vache s'était déjà placée devant lui. Il allait devoir s'occuper de la boule verte ? C'était beaucoup moins amusant mais tant qu'il continuait à taper les méchants...

Modération:

Aux yeux du porcelet ou de la génisse, un Zoroark paraissait déjà être un ennemi de taille. Il dépassait d'une cinquantaine de centimètres Daisy, qui pourtant était la plus grande de l'équipe. Et pourtant... il avait l'air tellement ridicule face au monstre que les hommes en noir venaient d'envoyer. Cette grosse bête, comparable à un bœuf entouré d'une petite tempête de sale personnelle, était bien loin des bébés que trimballait Easter. Pourquoi avaient-ils envoyé un troisième pokémon ? Voulaient-ils un combat trio ? Avant que le fermier ne puisse réagir, il sentit le sol sous ses pieds trembler. Et cette fois, ce n'était pas la petite Ampleur de Marty, s'était un gros Séisme qui fit se fissurer les murs des immeubles de la rue. Sans grande surprise, l'Ecremeuh et le Gruikui y succombèrent. En un instant, ils s'écoulèrent, K.O.. Un des hommes s'approcha alors à grands pas du blondinet avant de le plaquer au mur encore une fois. Même si notre paysan était plutôt grand, ce type là l'était encore plus... pas très rassurant.

Ce mec est chelou, embarquez le, on va lui tirer les vers du nez.

Easter ouvrit la bouche, tentant de protester, mais vu la tournure des choses, il n'y avait pas grand chose à dire. S'il ne suivait pas ces types, il risquait de passer un sale quart d'heure... si encore il survivait un quart d'heure. Ils auraient très bien pu le donner en pâture à la créature des sables. Il ne pouvait qu'obéir, aussi rappela-t-il ses pokémon avant d'appeler le "bébé Ecremeuh" à le suivre. Voilà une escapade qui commençait bien...

Spoiler:

Easter n'avait jamais autant marché en une seule journée. Même lorsqu'il fallait partir à la recherche d'un Wattouat égaré, il ne partait jamais bien loin. Tous les allers-retours entre les arbres fruitiers et le grenier n'étaient rien par rapport à tout le bitume qu'il avait piétiné ce jour là à cause du Zorua... en plus de ça, il avait fallu que ces hommes lui fassent faire le double pour le mener Arceus savait où. Au lieu de passer dans les avenues principales, ils se faufilaient dans de petites rues où le fermier passait à peine. Seuls les Chacripan passaient par là... où est-ce que ce renard allait emmener le paysan ?
La réponse me paraît évidente : les égouts, Tutafeh. Dans cette ville étrange, il semblait plutôt facile d'y accéder : il suffisait de descendre un petit escalier et de passer par une porte en bois. Et après, ça se plaint des campagnards qui laissent trainer le fumier dans les champs... Et d'ailleurs, sous la terre, ça puait bien plus que du compost. C'était à se demander ce que les citadins pouvaient bien jeter là d'dans. Sûrement pas des roses. Ce n'était pas par plaisir que les types en uniformes menaient Easter par là : il cachaient leur nez dans leur col pour ne rien sentir. Les petites natures... ils avaient le nez en coton ou quoi ?

Oui, c'ets lui Papa ! C'est lui, j'en suis sure l'avoir vu courir après le Zorua ! Puis c'ets lui qui s'est moqué de moi !

Cette voix était un peu familière aux oreilles du blondinet. Il l'avait entendue le jour-même, un peu plus tôt, lors de son combat contre le Chinchidou... c'était sa dresseuse ! Qu'est-ce qu'elle pouvait bien fiche ici ? Et comment avait-elle pu le voir courir après un Zorua puisque celui-ci s'était déguisé en Vivaldaim le temps de la course poursuite ? Ça ressemblait bien à un mensonge pour le mettre dans la merde.

Eh bien, puisque c'est ainsi nous allons régler ca a l'amiable. Si tu me gagnes, alors je passerais l'éponge, et tu repartiras te balader en ville. Si par contre je gagne, tu me diras tout ce que tu sais sur le Zorua, et tu seras a ma botte jusqu'a la fin de tes jours.

Il envoya là-dessus ses pokémon. Et ceux-là, c'étaient pas des petites bêtes mignonnes comme le chinchilla, le Nucléos... ou même le Zoroark. Un énorme papillon de feu et un flocon de neige géant apparurent. Même l'inconscient Easter eut un instant d'hésitation. Cependant, travailler pour ce type jusqu'à la fin de ses jours... ça faisait beaucoup ! Surtout qu'il n'avait pas l'air du patron qui offre un pot à ses employés le week-end.

C'est c'qu'on va vouér ! À vous les ptiots !

Pour le moment, Daisy et Marty étaient dans un sale état, ils ne risquaient pas de réussir à combattre. C'était bien regrettable, puisque le vacher aurait bien compté sur eux face à des monstres pareils. Il ne lui restait que trois autres pokémon. Walter étant un poltron-né, Stefano et Lizz rempliraient seuls cette mission.

J'compte sur vous le chtiots ! 'crasez-les !

Modération:

Une grande surprise attendait Easter, alors qu'il appuyait sur les boutons de ses pokéballs. Comme chaque fois, des taches de lumière en sortirent, prenant peu à peu la forme des pokémon qui étaient à l'intérieur. Un cheval et une chèvre pour le coup. Mais, cette fois, les silhouettes étaient un peu différentes, plus grandes que d'habitude. Se pourrait-il que... ?
Le fermier était choqué, et observait, les yeux grands comme des soucoupes, ses compagnons de la ferme. Il semblait même plus étonné que l'adversaire de voir surgir de si grosses bêtes. Un Galopa et un Chevroum ! Quand est-ce que ces deux-là avaient-ils évolué ? Le blondinet n'en avait strictement aucune idée et ça ne l'empêchait pas de se réjouir. Avec ces monstres de son côté, il était sûr de gagner ! Le bouc s'élança le premier. Se mettant en boule, il roula à toute allure vers le papillon et le toucha deux fois de suite. L'insecte, secoué, ne put répliquer directement, il se contenta d'exécuter une drôle de danse semblable à celle des Apitrini.  L'effet de surprise fonctionnait bien du côté de la licorne aussi : elle donna quatre bons coups de sabot au flocon, qui au lieu de contre-attaquer, affuta ses angles contre les murs et cracha une brume qui recouvrit le terrain.

C'parfait mes grands ! Z'allez l'écraser, pour sûr !

Modération:

Du brouillard à couper au couteau, Easter connaissait bien. Le matin à Amaillide était souvent brumeux, en particulier avant six heures. Il avait bien du apprendre à poser un pied devant l'autre sans y voir plus loin que le bout de son nez. Cette brume là ne volait pas haut. Pas pour lui, tout du moins, mais ses pokémon étaient presque invisibles. La crinière du Galopa permettait de le localiser, mais le Chevroum ne se faisait remarquer que par un bruit de roue qui se cognait de temps en temps à un objet, à un mur, à un ennemi, à un genou... De quoi semer la confusion. Les adversaires paniquaient et encaissaient une Roulade avant de comprendre ce qui se passait. Le papillon eut tout juste le temps de cracher quelques flammes sur le bouc avant que celui-ci ne l'écrase. Un ennemi K.O. sur les deux, c'était parfait.
Malheureusement, la licorne elle aussi craignait les mouvements plus ou moins hasardeux de son coéquipier. Son type Feu ne supporterait pas une Roulade au quatrième tour. Aussi sursautait-elle régulièrement en entendant le bruit similaire à celui d'une roue de charrette qui se rapprochait. Elle était si hésitante que le flocon en profita : un rayon de glace atteint Lizz à l'encolure. Malgré l'avantage de type, le froid fit ressentir à la jument une sensation des plus désagréables. Bien décidée à ne pas encaisser un autre coup, elle se rua sur Hexagel et l'écrasa du mieux qu'elle le pouvait son son sabot avant de lui cracher une gerbe de flammes au "visage". Le Pokémon Glace était dans un bien mauvais état à présent.

Va pas falloir s'moquer des braves gens d'la campagne ! C'qu'ils sont forts ces ptits gars !

Un sentiment de fierté envahissait le garçon de ferme alors qu'il prenait l'avantage. Qu'aurait-il fait si le miracle de l'évolution n'avait pas touché Cabriolaine et Ponyta ? Il n'aurait pas pu sauver sa peau et celle du Zorua. Tout allait se jouer maintenant. Encore une attaque de chaque Pokémon, et le tour était joué. Comment cela pourrait-il mal tourner ?

Modération:

Les deux pokémon le chargeant semblaient être un immense troupeau de Frison enragés pour Hexagel. Tétanisé, il se contentait se suer des glaçons et les boomerangs bleu glace qui pouvaient s'apparenter à ses yeux frémissaient en attendant l'impact. Naturellement plus agile que son ami bouc, Lizz arriva la première devant le flocon géant. Elle ralentit dans sa course et s'arrêta à quelques centimètres de sa victime. Alors que celui-ci, impuissant, tremblait de peur, elle cracha une minuscule Flammèche qui eut raison de lui. Entendant le dernier soupir de l'adversaire ainsi que le son de sa chute sur le sol, Stefano quitta sa position "boule" et se rétablit sur ses quatre sabots. La jument et la chèvre, fiers de leur performance, lancèrent un regard à leur maître, espérant recevoir un sourir, ou un pouce levé vers le ciel. Cependant, Easter était bien trop occupé à comprendre ce qui se passait autour de lui.
Son adversaire, après avoir rappelé son compagnon de glace, applaudit lentement, non sans un air frustré. Ses hommes étaient tout aussi surpris que le fermier. Premièrement parce que celui-ci avait emporté la victoire, secondement, parce que leur boss ne leur avait pas demandé de faire la peau au vainqueur. L'un après l'autre, tels un beau troupeau de Wattouat, commencèrent à timidement taper une main dans l'autre.Le perdant s'avança vers le vacher. Lorsqu'il fut à trois ou quatre pas de lui, les yeux d'Easter fuirent la silhouette de l'homme pour se poser sur ses pokémon. Une brume (verte autour de Chevroum, crême autour de Galopa) les entourait. Elle disparut assez vite, laissant place à une déception. Ils avaient rétréci, Stefano était redevenu mignon et la corne sur le front de Lizz avait disparu. Comment était-ce possible ? Intrigué, Easter passa une main dans la paille qui lui servait de cheveux.

Excuse moi ma puce mais pour cette fois je vais devoir le laisser s'enfuir ... De toute manière ce Zorua n'est pas plus important que les autres.

Zorua ! Évidemment ! Fier de ses déductions, Easter-Sherlock frappa son poing droit dans sa main gauche, les yeux illuminés par une étincelle d'intelligence. S'en suivit une dispute père-fille que le fermier ne daigna pas écouter. La pouliche et le chevreau s'étaient approchés de lui, tout sourire, et il s'était senti comme obligé de répondre à leur demande de câlins. Il frotta la tête de Stefano entre les cornes et caressa doucement l'encolure de Lizz. Il était encore sous le choc : comment des si petites bestioles avaient-elles pu battre des monstres pareils ? C'était évident : elles sont robustes les bêtes de la campagne ! Plus que les petites créatures fragiles des citadins, pour sûr ! Mais les superhéros aussi ont besoin de repos. Ils acceptèrent facilement de retourner dans leurs Pokéballs.
Un poids sur son épaule fit sursauter Easter. Il reconnut vite la fourrure noire et rouge du renardeau. Il eut à peine le temps de se relever que son champ de vision se teinta de noir. La texture de l'obstacle sur son visage était celle d'un tissu. On lui aurait bandé les yeux ? Pourquoi faire ?

Allez paysan ! T'as passé assez de temps avec le boss, retourne te balader et ne reviens plus trainer dans le coin !

Ledit paysan sentait Zorua trembler. Le pauvre était encore terrifié par ces hommes. Pas une grande surprise : ils avaient capturé sa mère, et il s'était retrouvé seul, poursuivi par une armée entière de sous-fifres. Et si le blondinet ne voulait qu'il lui arrive la même chose, il avait intérêt à obéir. Pendant une dizaine de minutes, il marchait maladroitement, poussé avec amour et douceur par ceux qui l'escortaient. Lorsqu'on lui débanda les yeux et qu'on repartit en courant dans la cachette des égouts, Easter dut se réhabituer à la lumière du jour. Même si la rue était sombre, elle l'était bien moins que les souterrains puants de Volucité. Au moins, cette sale histoire était terminée ! Pour sûre, cette affaire n'était pas du tout louche et il serait tranquille pour toujours !
Comme pour le contredire, le canidé descendit de son perchoir d'un bond gracieux et commença à mâchonner le pantalon et tirait vers l'arrière. Il voulait encore être suivi ? Qu'avait-il en tête ? Peut-être avait-il encore besoin d'aide. Le cowboy ne pouvait voir une bestiole aussi triste sans l'aider. Encore une fois, il allait devoir courir après Zorua.

Modération: