[OS] Un parc, des fleurs ? Inutile.

        Voici donc le fameux parc naturel de Johto.
Une douce brise à la senteur florale s'aventure doucement à travers les allées. La traversée ne me coûtera certes, que quelques minutes car je coupe la réserve dans sa largeur, ce qui raccourci considérablement le chemin. Voir toute de même autant de verdure, de fleurs ainsi que de soit-disant belles choses, ne fait que m’écœurer au plus haut point.

De nombreuses personnes animent le parc, des gamins courent en tout sens, talonnés par de minuscules pokémons. Les adultes discutent, sur un banc, assis dans l'herbe ou alors en se promenant. Est-ce cela d'avoir un vie normale ? Vivre avec son compagnon et avoir des enfants. Couler des jours ennuyeux et banals, en préparant minutieusement ce qui se déroulera le lendemain. Pathétique.
Les hautes herbes implantées un peu partout trahissent la présence de sauvages, impossible à capturer bien évidemment vu qu'il s'agit d'un lieu protéger. Du moins en théorie. Tout en traversant l'allée principale, je tombe nez-à-nez avec une immense fontaine. Elle doit bien être large de cinq bons mètres et quelques geysers supérieurs alimentent le bassin d'une eau pure et agitée. Je cligne des yeux tandis qu'un reflet brillant attire mon regard au fond de l'eau. Des pièces, de nombreuses pièces de monnaie reposent ici. Le paradis des voleurs la nuit, ça. Tss, je hausse un sourcil devant la futilité humaine.
Bon, quoi qu'il en soit, la carte de Wolsey a été d'une très grande utilité, le parc naturel était le dernier lieu a arpenter avant de gagner Doublonville. Au delà de la cime des arbres, je commence d'ailleurs à apercevoir le pic des grattes-ciels de la grande ville. Hum, implantés dans un lieu qui n'est pas des moindres, les affreux. Je replace correctement mes lunettes de soleil rondes avant de reprendre la marche, rangeant ma carte dans la petite poche avant de ma parka. Un groupe de jeunes hommes passent devant moi, riant aux éclats sans la moindre discrétion. Je déteste écouter aux portes mais là je dois me rendre compte qu'il est difficile de passer à côté.

« ...ellement incompétents ces gens là ! Un groupe de bas échelle qui ose rivaliser avec nous .. M'enfin, on leur a bien rabattu leur caquet. Je commence à dresser l'oreille, bien interloquée par leur discussion qui commence à me coller à la peau. Suis-je parano ? Pense pas. Si t'verrais les deux gamins là, ils croient qu'ils vont les rejoindre mais, en plus, ils pensent être en "prison", c'est à se tordre de rire d'après le patron !

Je grince des dents amèrement tandis qu'une poussée d'adrénaline s'empare de mon corps, j'aperçois le marquage des rockets sur l'épaule de l'un, visiblement il pensait le cacher mais cela ne passe guère inaperçu. Je réprime toute impulsivité avant de stopper la marche. La prison. L'indice simple qu'il me fallait.
Je rejoins le groupe d'une démarche féline et les accoste avec un grand sourire aux lèvres, abaissant mes lunettes de soleil. Les sbires de Johto ne me connaissent pas, ils ne savent pas qui je suis et je ne compte pas leur rafraîchir la mémoire, cependant ...

« Oh, pardonnez mon impertinence, messieurs.. mais voyez-vous, j'ai cru entendre le mot "prison" dans votre conversation. Je dois rendre visite à un ami là-bas, si vous voyez ce que je veux dire .. Un sourire charmeur naît aux coins de mes lèvres tandis que je mordille la branche des mes lunettes de soleil. Malheureusement pour moi, je ne suis pas d'ici mais à la vue de gentlemans dans votre genre, je me suis dit que vous pourriez peut-être m'y escortée ... »

Je regarde chacun de ces trois sbires dans les yeux tours à tours, doucement. Qu'est-ce que c'est amusant de manipuler ... Malgré tout, je déteste charmer et me servir de ces choses-là, seulement, pour atteindre mon but, cela semble être la seule manière. La façon dont l'un d'eux a insisté sur le mot prison, me pousse à croire qu'il s'agit d'une mascarade. Les deux zigotos doivent sûrement se croire en taule mais à mon avis .. cela doit être plus compliqué que cela.
Deviner la pensée d'un homme est si simple. Ils croient pouvoir m'amener à leur soit-disant prison, profiter ensuite de la puissance numérique pour renverser les choses et se servir d'une pauvre jeune femme. Ignoble. J'essaie de calmer mes nerfs pour ne pas alerter la face sombre de mon être. Ils hochent ensuite la tête, sourire aux lèvres avant de me proposer de les suivre. J'attrape délicatement la fiole de poison et la sarbacane pour les placer sur le devant de ma poche, facilitant l'accès. Je tâte ensuite mon élastique dans les cheveux afin de m'assurer que les aiguilles intoxiquées se trouvaient bien là.. parfait.

Spoiler:

Validé.

B.