En avant [OS Autéquia-Lavandia]

De retour à Autéquia, un Zorua en moins et une CT en plus. Et surtout, une colère sourde dans la poitrine. De quel droit cet espèce de mioche s'était-il permit de me juger ? C'est mon travail de capturer et de vendre des pokémons ... Enfin, la plus grosse partie de mon travail. Je n'ai pas le temps de m'inquiéter du sermon d'un gamin qui ne savait rien de la vie pour me dire comment faire ce travail. Zorua ne comprenait pas trop l'origine de ma colère, même si, du coup, il avait le poil hérissé en permanence. Il faut dire que s'il avait cette vilaine balafre sur l’œil, c'était parce qu'il m'avait attaqué en suivant le même raisonnement que mon client. Un raisonnement qui devait très bien marcher dans le monde des bisounours : mais nous n'y étions pas, et je devais gagner ma vie.

Non, mon but, c'était Unys. Je n'avais que peu d'infos sur l'endroit où était mon contact, cependant je savais déjà que nombre de pokémons intéressants pour moi s'y trouvaient. Je ne renflouerai peut-être pas forcément mon étal, mais mon équipe, sûrement que si. Bien, un coup d’œil à la carte, et me voilà partie pour Lavandia. Plein est, puis au sud, rien de bien sorcier. Je n'y arriverai probablement que dans la nuit, cependant, vu que la matinée était déjà bien passée quand j'étais partie.

Le chemin ne fut pas particulièrement rude, ni trop aisé : Il se mettait à pleuvoir par intermittence, ce qui rendait la route peut praticable, et les bicycles qui passaient près de moi ne faisaient rien pour arranger la situation. C'est donc dans un état déplorable que, à l'orée de la nuit, je me présentais à l'entrée de la ville.

J'étais recouverte de boue, et la fatigue pointait doucement son nez. Ho, il en eut fallut bien plus pour me faire me sentir misérable : une après-midi de marche calme dans la boue, pensez bien que j'avais vu autrement pire dans ma vie, ne serait-ce qu'à l'entraînement du commando. Cependant, ce n'était pas une raison pour rester aussi malpropre. Je vis avec joie un service de toilettage, et y laissais mes pokémons (qui avaient eux aussi besoin de retrouver un peu de fraîcheur), avant de me rendre au centre pour réserver une chambre et prendre une bonne douche.

Le temps de me changer, je retournais chercher mes coéquipiers. Je fis taire les protestations du toiletteur (j'étais en retard, ce qui le forçait à fermer plus tard), en lui laissant un généreux pourboire. Je n'aimais pas avoir recours à ce genre de méthode, et je ne roulais pas sur l'or, pourtant c'était bien le moins que je puisse faire. Et puis, il l'avait mérité. Je rentrais finalement au centre bien tard, pour m'écrouler sur le lit de la chambrette : la situation s'y prêtant, je réfléchis.

Mon équipe était faible, très faible. Le nombre ne suffirait pas à m’assurer la victoire, et les pokémons sauvages n'étaient pas tous sans défense. L'épisode avec le Reptincel me l'avait bien fait comprendre. Le jour où je me serais refait un nom, j'aurais l'occasion de me trouver face à des policiers, des rangers, et toute sorte de justiciers. Je devais me donner les moyens de leur faire face.