Dark Moon Rising

Le temps poursuivait son cours. Inexorablement. La nuit était trop courte et défilait trop vite quand on venait de commettre un meurtre... Bien que j'essayais de me concentrer sur autre chose, c'était la seule sur laquelle je revenais toujours. La scène était encore parfaitement présente dans ma tête : Je venais de finir ma phrase, la main fouillant dans mon sac... J'avais saisi le revolver d'une main ferme. Puis, alors qu'il allait peut-être se justifier, j'avais décidé de ne pas lui laisser cette chance. J'avais tendu l'arme vers lui, armée, prête à tirer, et j'avais pressé la gâchette. Le coup de feu était parti, déchirant la nuit... Et la chute du corps de ce type.
Il avait fallu faire vite, très vite. J'ai chopé son sac et tout ce qui pouvait avoir de l'intérêt, et j'ai fichu le camp vite fait bien fait. J'ai quitté la ville par une petite route, bien connue des habitants des quartiers pauvres. Je savais qu'elle menait droit aux Bois aux Chênes, et j'avais marché, marché... Sans jamais me retourner. J'étais littéralement obsédé parce que je venais d'accomplir : Ma revanche, mais aussi et surtout un meurtre. Des vols, des bagarres, des deals, tout ça, je connaissais très bien. J'étais né et j'avais été élevé dans cet environnement. Mais cet acte était bien au dessus de cela : C'était la seule chose qui, en dépit de tous les efforts du monde, ne pouvait être réparée. Et j'avais commis cet acte sans la moindre hésitation, j'y avais presque pris du plaisir. Puis, après le tir, j'avais littéralement eu un temps d'arrêt. Je n'avais aucune idée du pourquoi. Mais j'étais resté planté là pendant quelques instants, complètement sonné et immobile. Puis, tout aussi soudainement, j'étais revenu à moi. Et les vieux réflexes avaient repris le dessus : Dépouiller la victime avant de prendre la poudre d'escampette. Mais même maintenant, je ne pouvais que constater un truc : Je n'avais absolument aucun regret. Et si j'étais de nouveau dans cette position, je savais que je décrocherais une deuxième balle... Sans hésiter.

La forêt était enfin en vue. De là, personne ne pouvait me suivre sans attirer l'attention. Mais ma destination se trouvait un peu plus loin dans la forêt, quelques sentiers plus loin. A gauche... puis encore à gauche... La destination arrivait en vue. A peine visible, mon Farfuret observait discrètement depuis un des arbres environs. Et son œil ne m'avait pas quitté depuis qu'il m'avait vu. En même temps, je lui avais demandé de garder cet endroit, afin d'être au courant si des intrus étaient venus fouiller. Farfuret étant un pokémon assez intelligent, et il était capable de me différencier d'un autre humain qui viendrait ici, intentionnellement ou par erreur. D'habitude, les Farfurets jouaient des tours à leurs dresseurs, mais le mien était un peu différent. En effet, son ancien dresseur l'avait abandonné suite à un combat qu'il avait perdu. Affaibli par le combat et laissé à l'abandon, le pokémon allait certainement mourir. Mais je l'avais ramené dans cette vieille cabane de chasse, qui me servait (et sert encore) de maison. Quelques baies récupérées par-ci par-là avaient suffi à préparer un remède. Combiné à du repos, ces quelques soins avaient remis le Farfuret sur pied. Et depuis, nous nous étions liés d'amitié. Aussi ne me faisait-il pas ses habituelles farces. Ce qui était relativement convenant, car il était vraiment très doué pour repousser les intrus, aussi bien pokémons sauvages que dresseurs égarés. La poignée de la porte me tendait les bras. Enfin à la maison...
La vielle cabane de chasse abandonnée était relativement confortable. Un vieux canapé et quelques oreillers étaient présents, ainsi qu'une cuisinière assez vieille qui faisait aussi office de cheminée en hiver. A côté de ça, un petit frigo qui fonctionnait grâce à une prise électrique. Je ne savais pas qui payait les factures, peut-être les communes de Doublonville ou d'Ecorcia. Peut m'importait. Ce confort était rudimentaire, mais me suffisait amplement. De toute manière, je n'avais pas l'intention de revenir ici avant un bon moment. Le confort des centres pokémon était mieux, et aussi et surtout gratuit pour les dresseurs pokémon. Et techniquement, c'était ce que j'étais... D'ailleurs, il me semblait que dans le sac piqué à ce type, il y avait une pokéball. Autant fouiller un peu pour voir précisément le butin... Du fric... Des pokéballs vide... Quelques objets de soin... Et une dernière pokéball. Et celle-ci contenait un pokémon... Pour le moins bizarre. C'était un Malosse, je le reconnaissais... Mais sa fourrure était d'une couleur complètement improbable ! Elle était pâle, non pas noire d'encre, comme un Malosse normale... Encore une bizarrerie de la nature. J'allais pas chercher à comprendre pourquoi ce Malosse avait une peau différente des autres, peut-être qu'il s'était simplement roulé dans la cendre. Pour l'instant, la seule priorité à mes yeux était d'enfin me lancer dans un nouveau voyage. J'avais plus envie de rester dans cette ville énorme, je comptais bien faire le tour de la région de Johto avant de passer à autre chose. Quoi, j'en savais rien. Et c'était justement pour trouver la réponse à cette question que je me tirais d'ici. Peu importait les obstacles sur le chemin. Ma décision était prise, je devais aller de l'avant et me faire une vie à moi. Mais avant de quitter la "maison"...

• J'ai besoin d'une clope, bordel.

Introduction du Malosse de la loterie à l'équipe ? Paragraphe numéro 4.
Rencontre avec un pokémon sauvage ? Si le dé marche, ce sera... Spiritomb 8D.