Adieux et Volte-Face

Je m'étais sans nul doute laissé emporter bêtement. Après avoir "engueulé" notre adversaire, je remarquai que Yuki semblait pensif. Il devait se dire qu'il était inutile de s'énerver comme je le faisais. En effet, jusqu'à maintenant, lui était resté calme en toute circonstance. Ou tout du moins, il ne laissait pas transparaître ses émotions aussi facilement. Le jeune mafieux prit alors la parole et demanda une fois de plus, mais de façon plus poli, quelles étaient les intentions de notre interlocuteur. Par ailleurs, Yuki ne semblait pas très motivé par l'idée de passer en force notre adversaire. C'était dans un sens compréhensible, puisque nous n'avions que peu de chances de réussir. Mais pour moi, c'était la meilleure des solutions. Et alors que je pensais déjà à la prochaine attaque, l'inconnu bougea. Il leva la tête vers les cieux et sembla scruter les nuages. Je fis de même, mais c'était difficile de voir quoique ce soit avec tout ce brouillard. Et puis, pour la première fois, il prit la parole.

« La parole est d'argent, mais le silence est d'or... Toutefois, il arrive que l'argent soit plus précieux que l'or.

Pour répondre à ta première question, jeune Yonde, sache que je ne travaille pas pour Tony, comme tu l'appelle, même s'il fait parti de mes connaissances. »

Sur le coup, j'avais sans l'ombre d'une hésitation pensé que nous étions stupide. Certes, cet inconnu connaissait le fameux Tony, mais contrairement à ce que nous pensions, il ne travaillait pas du tout pour lui. Bon ben, ça aurait pu être le cas...Mais finalement non... L'inconnu marqua une courte pause. Visiblement, il n'avait pas l'intention de nous renseigner plus de détails. Tant pis.

« Je dois également dire que tu es plutôt perspicace. Cependant, tu n'as pas tout à fait vrai. Je ne suis pas ici pour tester vos Pokémons. Mais pour vous évaluer, vous. Et mes observations m'ont laissé assez pensif. »

Nous évaluer nous ? Qu'est-ce que tout cela signifiait ? Ses réponses apportaient plus de questions qu'elles n'en résolvaient. Et puis c'était une assez courte évaluation qui ne nous laissait que peu de possibilités...

« Cette discussion est terminée. Laissez moi cependant vous donner deux conseils, avant de partir. Le premier est simple : Vos poursuivants vous rattrapent. Il vaut mieux pour vous de disparaître au plus vite. »

Évidemment ! Enfin, c'est ce que j'avais envie de lui dire après cette déclaration. Il nous faisait perdre du temps depuis tout à l'heure. Alors certes, nous n'avions perdu qu'une dizaine de minutes, mais ce laps de temps m'avait paru être une éternité... D'un autre côté, tant que le Manaphy ne quittait pas le port, je pouvais me dépêcher autant que je le voulais, ça ne changerait rien à ma situation... Sauf qu'il y avait sans doute des cachette dans le navire. Enfin, il était inutile de trop y penser de toute manière. Nous ne pouvions rien y faire.

« Pour ce qui est du second, il s'adresse à toi, Axel Rivers. Lorsque tu sera à Sinnoh, cherche une personne nommée Elensar. Il t'aidera. »

- Hein ?

Ce deuxième conseil m'avait totalement tiré de mes pensées. Le fait que l'individu s'adresse directement à moi m'avait bien surpris. Et qui plus est, si j'avais bien compris son conseil, il tentait de m'aider ? En effet, il venait de me donner le nom d'une personne capable de m'aider et qui se trouvait à Sinnoh. M'aider à quoi d'ailleurs ? A me cacher ? Elensar était le nom de cette personne. Autant dire que ce n'était pas courant, mais dans un sens, des centaines de personnes dans le pokémonde avaient des noms quelques peu extraordinaires... Alors là, je ne comprenais plus rien. Ce type était donc vraisemblablement de notre côté. Mais pourquoi vouloir nous évaluer alors ? Et soudain, la silhouette d'un genre d'oiseau apparût au milieu des nuages et entama une descente rapide avant de ralentir juste au dessus de l'homme encapuchonné. C'était un pokémon. Je n'en avais jamais vu, mais mon pokédex m'indiqua qu'il s'agissait d'un Guériaigle auquel l'homme s'accrocha.

« Il est temps pour moi de partir. Vous feriez mieux d'en faire autant. Et... Bonne chance. »

Sans attendre une quelconque réponse de notre part, l'homme décolla et disparût en quelques secondes. Et puis, tout redevint silencieux. Il ne restait plus que Yuki et moi-même, ainsi que nos deux pokémons. Je rappelai Gruikui après lui avoir signalé qu'il s'était bien débrouillé. Jetant un regard à Yuki, ce dernier semblait pensif également. Qui était donc ce mystérieux individu...

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Deux heures s'étaient écoulées depuis notre rencontre avec l'homme au manteau noir. Le brouillard qui recouvrait la ville s'était dissipé et cette dernière était désormais bien plus animée. Les rues étaient de nouveau emplies de monde et des dizaines de personnes se pressaient en direction du Manaphy. En effet, il serait partit d'ici quelques minutes, emportant tout ses passagers en direction de Sinnoh. Il fallait que je monte à bord moi aussi. Cela dit, Yuki m'avait fait remarqué un détail qui ne m'avait même pas effleuré l'esprit. Normal, je n'étais pas habitué à agir comme un criminel. Il m'avait donc dit que maintenant que j'étais recherché, monter à bord du Manaphy allait être compliqué, d'autant que Ghunter avait dû lancer un avis de recherche la veille ou dans la nuit, enfin, s'il était toujours en vie... Bref, sitôt la passerelle permettant de monter à bord passée que je me ferai déjà arrêter. Cette idée ne me plaisait guère. De ce fait, il fallait que je trouve une solution pour monter à bord. Seul problème... Il n'y avait aucune entrée possible sur le navire, si ce n'est la passerelle reliant ce dernier au port. Bref, le passage obligatoire devant les contrôleurs auxquels il faut donner son ticket. Il fallait donc trouver une solution pour que je puisse passer. Comme nous avions pas mal de temps, je m'étais rendu dans une petite boutique non loin de là et j'avais acheté quelques vêtements de rechange. Étant donné que j'avais toujours les mêmes vêtements que la veille, j'aurais été remarqué assez facilement. J'avais également mis une casquette histoire de ne pas me faire remarquer. Avec ce déguisement, j'avais moins de chance de me faire repérer. Cela dit, je n'avais aucun ticket. Du coup, j'avais intérêt à être discret si je voulais monter à bord. M'approchant de la passerelle, je me retournai vers Yuki.

C'était l'heure des adieux. Enfin, peut-être n'était-ce qu'un aurevoir. Mais ça, il m'était impossible de le savoir. Yuki m'avait aidé alors que nous ne nous connaissions même pas. C'était peut-être une simple mission pour lui, mais entre temps, nous étions devenus amis. Nous avions même échangé nos pokémons. Nous avions bu un verre ensemble. Nous étions des camarades. Je sentais déjà les larmes me remontaient aux yeux. Yuki avait raison. Je n'étais qu'un pleurnichard. Et puis j'avais décidé de changer, même si on ne peut pas changer son comportement comme ça du jour au lendemain. Chassant les pensées négatives qui m'envahissaient l'esprit, je fis face à Yuki.

- Bon et bien... C'est ici que s'achève notre voyage. Et le mien à Unys du coup. On ne se connaît que depuis 24h, mais malgré tout, j'ai l'impression que ça fait beaucoup plus longtemps que ça. Même si c'était une mission, merci d'être venu m'aider et d'avoir délivrer mes pokémons. J'espère vraiment qu'on se reverra quand je reviendrai à Unys. Ce ne sera sans doute pas avant un moment cela dit... J'espère que tout se passera bien pour toi aussi. Prends bien soin d'Ursaring.

Après un bref silence, Yuki répondit à ma déclaration. Sa réponse me fit sourire pour je ne sais quel raison. Peut-être étais-je juste heureux d'avoir rencontré un ami. Même au fond de l'enfer, s'épanouit la noble fleur de l'amitié [référence à OP ~]...

- A bientôt...Mon ami. Prends soin de toi.

Après avoir serré la main de Yuki, je me tournai donc vers le bateau. Me glissant discrètement au milieu de la foule, j'espérai ne pas être repéré. C'était le dernière ligne droite. Allais-je être arrêté maintenant ? Après tout, nos poursuivants seraient bientôt là. J'espérais que Yuki ne se ferait pas attraper. Quant à moi....Je...

Modération:

Spoiler:

Le membre 'Axel Rivers' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Le dé Shiney' :
Adieux et Volte-Face - Page 2 FAILED_4

Yuki tapait du pied au sol, d'un geste nerveux. Il commençait sérieusement à s'impatienter, et ca, c'était bien la faute de son interlocuteur. Ce type masqué, qui avait bloqué la route du jeune Yonde et d'Axel, qui s'amusait à tester les capacités des pokemons des deux jeunes hommes... Ce même type, qui d'une façon on ne peux plus énervante, ne parlait pas lorsque l'on lui parlait. Qu'il masque ses traces avec ses vêtements et cette poudre de charbon, c'est une chose. Mais qu'il refuse absolument de répondre, sans même laisser voir si il regarde ou non ses interlocuteurs... C'était énervant au possible. Pour Yuki du moins. Parler à un mur, bien que cela soit une distraction rare, se révélait surement moins énervant.

L'individu en noir, le "Men in Black", leva les yeux au ciel, comme si il voulait percer la brume. Enfin du moins, il leva sa tête, donc on va supposer qu'il lève aussi les yeux. Il était pensif... Et non pas curieux, comme semblait le supposer Axel. Ce dernier venait en effet de lever également les yeux, cherchant sans doute quelque chose à regarder... Quelle naïveté amusante. Cela fit sourire Yuki... Mais ce n'était pas la seule chose qui le fit sourire. Car enfin, une voix s'élevait du tas d'haillons aux couleurs de la nuit devant lui. Une voix rauque... heureusement, d'ailleurs. Cela aurait brisé tout si l'inconnu c'était vu affublé d'une voix guillerette.

Il se mit à sortir une belle expression sur la valeur du silence... et Yuki s'en foutait éperdument. Ca l'avait énervé, point. Mais cet énervement fût bien vite remplacé lorsque le type poursuivit ses paroles. Celles ci étaient directement adressées au mafieux, lui déclarant en quelques sortes qu'il connaissait Tony, mais ne bossait guère pour lui... Intéressant. Très intéressant. Ainsi, ce type n'était pas l'espion que Yuki recherchait. C'était tant mieux, car il aurait été difficile de bien lui faire comprendre que cela ne lui plaisait guère, sur le quais de la plus grande ville régionale...

Cependant, si il connaissait Tony mais ne bossait pas pour lui, cela amenait d'autres questions. Tony n'était donc pas le plus haut maillon de la région. Yuki s'en était douté lorsqu'il avait remarqué qu'il avait reçu pour mission de faire évader Axel, mais c'était maintenant confirmé. Il allait donc devoir trouver qui est le chef de ce réseau de l'ombre, la mafia d'Unys. M'enfin, pour l'instant, l'urgent était l'autre question soulevée par la réponse de l'inconnu, question qui subsistait depuis le début : Qui était-il ?

Il n'avait pas l'air de vouloir y répondre, à cette question. Il éclaircissa cependant un peu la raison de sa venue, au grand plaisir des deux jeunes hommes. Il ne leur était pas hostile, il voulait les évaluer... eux. Yuki et Axel. Si cela enlevait une épine colossale de leurs pieds, Yuki regarda Axel qui semblait tout aussi interrogatif que lui : Pourquoi ? Pourquoi les tester ? Si il était là pour Axel, si cela avait un rapport avec ses ennuis au musée, pourquoi le tester lui, Yuki ? Et si cela avait un rapport avec le réseau mafieux, pourquoi tester Axel ?

Ce point resterait obscur, tout comme tant de choses encore autour de cet individu. Il leva alors son bras, à la manière d'un fauconnier, en lâchant deux conseils : Celui de ne pas trainer pour éviter de se faire attraper par "leurs poursuivants", et un autre, à Axel : Celui de trouver un type. Eléazar, ou je ne sais quoi... Bref, deux choses dont Yuki se fichait un peu. C'était important pour Axel, mais pour lui, le deuxième conseil ne servait à rien... d'ailleurs, le premier non plus. Il était évident que les forces de l'ordre se ramènerait, et qu'Axel ne devait pas trainer dans le coin. Quand à Yuki, il n'avait normalement pas trop de soucis à se faire. Les flics ne pouvaient pas avoir son identité. Ils avaient tout au plus ses empreintes, si ils avaient pensés à les prendre dans le commissariat... Si ces blaireaux de poulets, en se réveillant, n'avait pas posé leurs gros doigts partout.

Ils savaient aussi que l'individu possédait un Tiplouf... Mais ce n'était pas suffisant pour arrêter Yuki. Après tout, le fait qu'il possède ce pokemon ne prouvait en rien qu'il était impliqué... Preuves insuffisantes. Et ils n'allaient de toutes manières pas vérifier chaque pokeballs de la ville. Mais alors que Yuki soufflait, se remémorant les précautions qu'il avait pris, une forme sortit de la brume, un aigle à l'allure grandiloquente, sortant droit des cieux. Il vint se poser sur le bras de l'inconnu... Ce dernier s'en alla alors, emporté par le pokemon. Il avait lâché un "Bonne chance" en partant... Un éventuel allié, en réalité ? Intéressant... Après ce Kyogi, c'était maintenant le "Men in Black" qui rejoignait le bon côté de la force...

~

... mais cela ne durerait pas. Deux heures c'étaient écoulées depuis cette rencontre, et la brume c'était levée, révélant un beau ciel bleu, comme la veille. Une masse de personne inouïe parcourait maintenant la ville, tandis que nombre de personnes se pressaient devant les portes du Manaphy. Celui ci ne tarderait guère à partir désormais. Axel avait acheté des fringues de tout les jours, ainsi qu'une casquette. Son plan, c'était de se la jouer incognito. Il voulait passer en douce dans le bateau, sans se faire remarquer. Quoi de plus normal, il n'avait guère payé et devait être à l'heure actuelle recherché dans toute la région. Il devait sans doute y'avoir un policier à l'entrée de ce bateau. Aussi con soient ils, les poulets devaient se douter que le jeune homme allait chercher à mettre les voiles, même si grâce à la téléportation du Alakazam de Kyogi, ils ne pouvaient guère savoir où se trouvaient désormais les jeunes hommes.

Une technique bien naïve, mais c'était après tout la marque de fabrique d'Axel. Ce dernier allait embarquer d'une minute à l'autre, et était arrivé le temps des adieux. Ou des au revois ? Personne ne peut le savoir. Le jeune homme comptait revenir, mais plus tard... Où serait alors Yuki ? A la tête de la mafia Unysienne ? Mort ? Beaucoup de cas étaient envisageables...

- Bon et bien... C'est ici que s'achève notre voyage. Et le mien à Unys du coup. On ne se connaît que depuis 24h, mais malgré tout, j'ai l'impression que ça fait beaucoup plus longtemps que ça. Même si c'était une mission, merci d'être venu m'aider et d'avoir délivrer mes pokémons. J'espère vraiment qu'on se reverra quand je reviendrai à Unys. Ce ne sera sans doute pas avant un moment cela dit... J'espère que tout se passera bien pour toi aussi. Prends bien soin d'Ursaring.

Tsss. Yuki ne pût s'empêcher de dessiner un sourire sur le coin de ses lèvres. Il n'avait pas tort, ce crétin... Cela ne faisait que 24 heures ? Tant de choses c'étaient passées en 24 heures... Trop. C'était donc là que commençait ce qu'on qualifiait d'amitié. Et là, après ces naïves (on a l'habitude) paroles sur la santé d'Ursaring, Yuki devait sortir à son tour une sérénade d'adieux ? Il n'avait jamais fait, alors il ne voyait guère ce que cela pouvait donner... Voyons voir...

- Ursaring ? Il aura de quoi se défouler va. Et t'en fait pas pour moi non plus, ca devrait le faire... J'ai Onix. Non, toi par contre, fait gaffe à toi. Et surtout, affirme toi... sinon, si tu dois pleurer à chaque malheurs dans ta vie, t'as pas fini de te faire marcher dessus. Une fois à Sinnoh, essaye de trouver de la compagnie, ca te consolide je trouve. Et trouve ce type là, ...Etendard...?

Pour des premiers adieux, Yuki aurait pu faire pire. Il serra alors la main d'Axel, qui s'apprêtait à monter sur la passerelle, menant au bateau.

- A bientôt...Mon ami. Prends soin de toi.

- A bientôt. On buvera à ton retour à Unys lorsque tout ca sera calmé. En attendant... bonne chance de ton côté. Et oublie pas : Maintenant, tu restes fort.

C'était sans doute la chose dont il avait le plus besoin : Rester solide face à ses soucis. Il avait dit qu'il le serait à l'avenir, et bien soit. Axel se retourna vers le bateau, et se faufila dans la foule, tête baissée, tirant la visière de sa casquette vers le bas. C'était insensé, comme manouvre... Mais après tout, il allait devoir suivre ses idées maintenant... Yuki esquissa un sourire, avec une désagréable sensation au cœur en le voyant s'éloigner avec la foule : Tsss... C'était donc ca, ce sentiment étrange des adieux ? Il comprenait de mieux en mieux pourquoi il c'était fermé au sentiment dans sa jeunesse...

Axel :

Sur la plateforme d'embarquement, la foule est dense, et très hétéroclite. On trouve des hommes et des femmes, jeunes ou vieux, enfants ou adultes. certains portent des tenues très formelles, genre costard cravate ou tailleur de secrétaire, tandis que d'autres flânent avec un short à fleur et une chemise arborant les mêmes motifs. Au vu de cette cohue, il n'y a aucun doute : Sinnoh est une destination très prisée, et ce, pour beaucoup de raisons. Travail, vacances, voyage, retour au pays, ou, au contraire, exil...

Bref, tout cela pour dire que parmi cette foule, votre déguisement plutôt commun est loin d'être remarquable. Et pour une fois, votre petite taille est en effet un atout. Serré entre un homme d'affaire très occupé à hurler des ordres au téléphones, et une petite fille à l'air ensommeillé, vous avancez petit à petit vers l'entrée du navire. Et à la même allure, l'anxiété croit en vous. Allez-vous réussir à passer ? A l'heure actuelle, il vous est impossible de le prévoir.

Pour vous rassurer, néanmoins, vous lancez un coup d'oeil en direction des deux contrôleurs qui gardent la porte. Ceux-ci ont l'air fatigués, mais font tout de même leur travail avec assiduité. Les passagers s'arrêtent docilement devant eux et présentent leur billet d'embarquement, avant de recevoir l'accord pour monter à bord. Il semble que cela sera plutôt difficile pour vous... Mais la cohue vous empêche de faire demi-tour. Vous n'avez plus que deux options : Embarquer, ou vous faire attraper. Quoiqu'il en soit, le moment où l'une d'elle sera choisie par le destin arrive bientôt. La foule vous a en effet poussé à deux passagers de l'entrée.

Soudain, un hurlement retentit devant vous. Un gros choc suit le cri, puis le silence. Un homme vient de s'évanouir sur la plateforme, au moment où il voulait présenter son ticket. Aussitôt, les deux gardes s'activent, et commence les gestes de premier secours. Tous les regards sont dirigés vers la scène, et plus personne ne fait attention à son voisin : c'est votre chance !

Jouant des coudes, vous frayant un chemin, vous prétendez vouloir vous rapprocher de la personne inanimée, comme n'importe quelle badaud ferait. L'un des deux vigiles jette alors un regard à la ronde, regardant toutes les personnes présentes, et demandant si un médecin était présent. Attendez... Est-ce votre imagination, ou son regard s'est-il vraiment attardé sur vous un peu plus longtemps que sur les autres ? Quoiqu'il en soit, il ne vous regarde plus, maintenant.

A l'intérieur du bateau, juste à la sortie, une foule s'est également formée, observant la réanimation de l'homme. Et encore une fois, cela joue en votre faveur. Car vous réussissez à vous mêler à ce nouveau groupe, puis à en atteindre l'arrière. Vous-y êtes ! Ne reste plus qu'à trouver une cachette... La première chose qui vous vient à l'esprit, c'est bien naturellement les cales; Et bien soit, c'est ici que vous irez.

Après plusieurs minutes d'attente, à l'abri dans la soute du bateau, vous entendez bientôt une annonce, comme quoi le bateau partirait dans quelques minutes. Et en effet, vous entendez bientôt le ronronnement du moteur qui se met en branle, et le bateau qui commence à bouger. Visiblement, l'équipage a fini par résoudre le problème qui était survenu à l'embarquement. Que s'est-il passé, exactement ? Eh bien, on s'en fiche, nan ?

Un bruit très puissant se fait alors entendre, la sirène du bateau. Ce son, il restera à jamais gravé dans votre mémoire. Le son d'un nouveau départ...

Yuki :

Après être resté quelques instants à observer l'embarquement, vous finissez par vous retourner pour revenir vers le cœur de la ville. Plus rien ne vous retient au port, désormais. Et puis, si votre mission est terminée, d'autres projets commencent pour vous, n'est-ce pas ?

Quelques minutes plus tard, alors que vous atteignez le centre-ville, vous entendez le klaxon d'un bateau qui retentit. Lorsque vous vous retournez vers l'océan, c'est pour voir la silhouette du navire qui s'éloigne progressivement, jusqu'à disparaître de votre champ de vision. Seule la fumée rémanente au-dessus du port témoigne de la récente présence du Manaphy.

« Nostalgique, uh ? Ça ne te ressemble pas, Yuki. »

Cette voix... Lorsque vous vous retournez, c'est pour faire face à une personne que vous ne connaissez que très peu, mais qui, elle, vous connaît beaucoup trop. Tony se tenait là, le dos appuyé contre un mur, une clope au bec et un briquet à la main, tentant d'allumer sa cigarette. Lorsqu'il eut réussi, il aspira une longue bouffée de fumée, et la recracha dans les airs.

« Mission Complete, comme dirait Kahn, l'un de mes lieutenants. Pas mal, vu la difficulté de la mission.»

Une pause. Le mafieux reprit une bouffée de fumée, contemplant toujours le ciel de ses yeux aux reflets métalliques. Il semble pensif, ou peut-être... Nostalgique, lui aussi ? Qui sait... En tout cas, cela n'explique toujours pas sa présence ici même.

« J'suis juste venu te dire de faire gaffe. Avec vos exploits d'hier, les flics sont partout. Je sais que tu prévois de retourner vers Maillard, maintenant que l'autre gamin est en sécurité. Mais j'ai encore besoin de toi, alors tâche de pas crever, ou pire, te faire chopper.

Quoiqu'il en soit, dès que tu auras fini ce que tu auras à faire, reviens ici. Tu me rejoindras au café de la ville. J'aurais un nouveau boulot pour toi. »

Et sans plus de cérémonie, votre boss décolle son dos du mur, et s'en va d'un pas nonchalant. En quelques secondes, il se mêla à la foule, et disparut de votre vision...

...

Spoiler:

Reo

Quant à moi je...Je...J'étais dans la merde. A mesure que je me rapprochais de "l'entrée" du Manaphy, le stress me gagnait de plus en plus. Par chance, et comme on pouvait s'y attendre, il y avait énormément de monde sur la plateforme d'embarquement. C'était une chance pour moi, mais cela ne suffisait pas à me rassurer pour autant. Alors que j'avançais progressivement en direction des contrôleurs, j'en vins à me poser des questions stupide du genre: est-ce qu'il y a quelqu'un d'autre qui, comme moi, essaye d'embarquer discrètement ? Peu de chance. J'avais placé Pikachu sous ma veste et avais pris soin de bien coller mon sac contre moi pour me faire le plus petit possible. Pour une fois, ma taille serai un atout ! A ma gauche se trouvait un homme d'affaire qui ne prêtait aucune attention à ce qui se passait autour de lui. Il beuglait au téléphone des ordres incompréhensibles. Je n'étais pas un businessman après tout. A ma droite, une petite fille qui semble sur le point de s'endormir. Je pensais être plutôt bien caché, mais malgré cela, l'anxiété ne cessait de monter alors que nous nous rapprochions de plus en plus des contrôleurs. Inquiet pour la suite des évènements, je jetai un rapide coup d’œil en direction des deux bonhommes qui vérifiaient les billets. L'air assoupi. Pendant un instant, je me surpris à fantasmer sur le fait qu'ils pourraient miraculeusement s'endormir. Mais la réalité était tout autre... Aussi endormit qu'ils aient l'air, ils faisaient leur travail avec un grand professionnalisme. Mince... Je fus soudain pris d'une certaine panique. Si j'avais pu, je me serai sans doute enfuit, mais avec toute cette foule derrière moi, c'était désormais impossible. De toute façon, je ne pouvais pas fuir après être arrivé jusqu'ici. Prier était tout ce qu'il me restait.

* Pitié, faîtes que je ne me fasse pas attraper...*

Et là, comme pour répondre à ma prière, un miracle se produisit. Un hurlement stoppe net toute la foule qui continuait d'avancer, bien que très lentement. De là où je me trouvais, et dû en partie à ma petite taille, il m'était difficile de voir ce qui se passait. Je parvins tout de même à placé ma tête de façon à observé entre les interstices séparant les différentes personnes se trouvant devant moi. Un homme était au sol, juste devant les deux contrôleurs. Il avait visiblement perdu connaissance à en juger par ce que disait les personnes devant moi. Les deux contrôleurs s'attelaient à lui appliquer les premiers soins. C'était trop beau pour être vrai. Non pas que je me réjouissais de ce qui arrivait à ce pauvre homme, mais il fallait bien reconnaître que ça tombait à pic. Je devais profiter de cette chance pour me rapprocher. Poussant à coup de coude les personnes qui se trouvaient devant moi, je me rapprochais de la scène, et surtout, de l'entrée du Manaphy. Un des deux contrôleurs scruta alors la foule à la recherche d'un médecin. Son regard se posa alors sur moi avant de passer sur un autre, mais étrangement, j'eus l'impression qu'il m'avait regardé pendant de longues secondes. Etait-ce mon imagination ? Oui, forcément. Je devenais un peu paranoïaque avec toutes ces histoires. Soudain, un autre groupe arrive pour observer la scène. Il s'agit des personnes déjà présentes sur le bateau. Le moment de vérité. Extrêmement tendu, je jouai alors des coudes pour tenter de me mêler à ce nouveau groupe. Et enfin... Enfin j'y étais. Me cachant de nouveau et me faufilant, je parviens à ressortir du groupe. J'y étais. Sur le bateau. J'avais réussit à monter sur le Manaphy !

Il me fallait maintenant une cachette. La cale me semblait être le bon endroit. Pas de temps à perdre. Je me mis donc à courir tant que la foule était encore occupé, et après 2-3 minutes de recherches, j'atteins enfin ma cachette. Planqué dans la soute entre deux caisses de nourriture, je m’asseyais donc et commençai à reprendre mon souffle et à me calmer. J'y étais. J'avais réussit. Je "libérai" Pikachu de ma veste et le laissai se dégourdir les jambes. Quelques minutes passèrent. Et puis, une annonce prévint les passagers que le bateau allait partir. Et en effet, quelques secondes plus tard, j'entendis le moteur se mettre en marche. D'où j'étais, je pouvais ressentir quelques tremblements, mais ça n'avait pas d'importance. Et puis, finalement, le bateau se mit à bouger. Une sirène retentit. Résonnant dans mes oreilles comme le glas de la libération... J'aurais aimé voir la région d'Unys s'éloigner lentement, mais malheureusement, c'était impossible. Il n'y avait aucun moyen de voir ça depuis la cale, si ce n'est un petit hublot, mais bien trop proche de l'eau pour que je puisse voir quoique ce soit. C'était d'ailleurs la seule source de lumière. J'aurais pu demander à Pikachu d'utiliser Flash si il avait eu cette technique. Le bruit de la sirène cessa. Cette fois, nous étions partit. Je m'assis alors plus confortablement contre une caisse, faisant signe à Pikachu de venir à côté de moi.

Et puis, tout naturellement, je me mis à repenser à tout ce qui s'était passé, ici, à Unys. Cela me semblait plutôt logique de faire un bilan à un moment pareil. L'arrivée à Unys me paraissait maintenant bien loin. Pourtant, cela ne faisait pas si longtemps. Moins de deux mois en tout cas. Et pourtant, il c'en était passé des choses en deux mois. Je me souvins de mon arrivée à Renouet. A ce moment là, tout était calme. Nous avions rencontré un scout mais à part ça, rien de particulier. J'avais aussi capturé Poichigeon sur le chemin menant à Arabelle. Depuis, il avait évolué en Colombeau et il était devenu plus fort. C'était le premier pokémon que j'avais capturé ici, à Unys. Le premier pokémon que j'avais capturé de toute ma vie d'ailleurs, puisque Pikachu s'était joint naturellement à moi dans la forêt de jade il y a de cela dix ans. Et puis les ennuis avaient commencés à Arabelle. Nous avions rencontré Noctis pour la toute première fois avec son Rhinocorne. Tout le monde avait souffert de ce combat. Noctis avait faillit tuer Pikachu. Ces souvenirs... Je ne voulais pas y repenser. Mais je n'avais pas le choix. En y repensant maintenant, je ne pouvais que me dire que si seulement j'étais plus fort, j'aurais vaincu Noctis depuis longtemps. Mais bon, cette rencontre avait aussi était bénéfique. Un inconnu m'avait donné la pokéball de Zorua, un pokémon finalement très rare. Puis nous étions partit pour Ogoesse.

Fouillant dans mon sac, je sortis une autre pokéball. Celle de Vipelierre. Et oui, nous l'avions rencontré en allant vers Ogoesse. Et lui, ce n'était pas un pokémon facile à aborder. Dès le début il s'était foutu de moi. Et même après l'avoir capturé, à l'arène d'Ogoesse, il avait continué d'agir de son propre chef, ignorant bien souvent mes ordres. Cela dit... Un sourire se dessina sur mon visage alors que je regardai la pokéball de Vipelierre. Cela dit, j'avais toujours pu compter sur lui. Que ce soit à l'arène ou au musée, chaque fois que j'ai eu vraiment besoin de lui, il a toujours accepté d'obéir à mes ordres. Je me demandais ce qui allait bien pouvoir nous arriver après ça, mais j'espérais que notre relation allait s'améliorer à Sinnoh. En attendant, je rangeai sa pokéball et repensai à l'arrivée à Maillard. Entre temps, j'avais récupéré Ursaring que je n'ai finalement que peu utilisé... Ce fût à Maillard que tout commença. Jamais je n'aurais pensé que les choses prendraient une tournure si dramatique. Repensant à tout ça, je sortis alors mon étui à badge. Il n'y en avait qu'un. Et à l'heure actuelle, il m'était impossible d'obtenir les sept autres. J'étais venu à Unys pour devenir maître pokémon et retrouver mon frère. Finalement, j'avais échoué dans mes deux objectifs. Pire que tout, devenir maître m'était désormais impossible. Je ne savais pas ce qu'en pensais les autres champions, mais pour Aloe, il était évident qu'elle ne voudrait jamais m'affronter. Je ne pourrais donc jamais rassembler les huit badges. Fin de l'histoire.

Je laissai échapper un profond soupir. Je n'avais même pas envie de rejouer dans ma tête les évènements des dernières 24h. J'avais déjà passé la nuit à les revoir en boucle donc ça ne servirait à rien d'y penser maintenant. En tout cas, j'avais eu beaucoup de chance. D'abord de croiser Kyogi, puis Yuki. Et puis il y avait ce mystérieux individu que nous avions croisé ce matin. Décidément, j'avais croisé plus de personne en une journée que je n'en avais croisé depuis mon arrivée à Unys. Il y avait aussi Ghunter et Tektiv. Finalement, s'ils ne m'avaient pas pourchassé, on aurait pu bien s'entendre. Il y avait une personne que j'aurais bien aimé croisé. Malheureusement, il semblerait que je n'y sois pas parvenu. Mon frère. Que pouvait-il bien faire pendant que moi je risquais ma vie ? Il devait sans doute se la couler douce quelque part. Je ne l'avais pas vu depuis un bon bout de temps, mais déjà quand on était petit, il n'était pas trop du genre à s'occuper énormément des autres. Enfin, d'un autre côté, c'était plutôt normal. C'est pas comme s'il me surveillait 24h/24. Heureusement d'ailleurs...

Bon. Plutôt que de ressasser le passé, il fallait maintenant que je pense à mes plans pour le futur. Je repensai alors à ma dernière conversation avec Yuki:

- Ursaring ? Il aura de quoi se défouler va. Et t'en fait pas pour moi non plus, ca devrait le faire... J'ai Onix. Non, toi par contre, fait gaffe à toi. Et surtout, affirme toi... sinon, si tu dois pleurer à chaque malheurs dans ta vie, t'as pas fini de te faire marcher dessus. Une fois à Sinnoh, essaye de trouver de la compagnie, ca te consolide je trouve. Et trouve ce type là, ...Etendard...?

Je ne pus m'empêcher de pousser un léger rire en repensant à la façon dont Yuki avait déformé le nom de la personne que je devais trouver à Sinnoh.

* Pas Etendard, Elensar, idiot...

Non, vraiment, je ne pouvais m'empêcher de sourire en repensant à Yuki. C'était donc ça d'avoir des souvenirs avec un ami ? Ca pouvait paraître complètement stupide, mais vu que Yuki était un de mes premiers amis, même cette simple discussion revêtait une importance particulière à mes yeux. Quoiqu'il en soit, Yuki m'avait donné des conseils. Il m'avait dit de m'affirmer, et de trouver de la compagnie. Dans un sens, ces mots me choquaient. J'avais passé les dix dernières années à errer seul dans tout Kanto. En arrivant à Unys, l'idée de voyager en groupe ne m'avait même pas traversé l'esprit. Pourtant... C'était quand même cool de voyager avec quelqu'un, même si on a bien cavalé... Bref, Yuki n'avait pas tort. J'y songerai, trouver d'autres amis pourrait être une bonne idée. D'un autre côté... Je ne voulais pas impliquer plus de gens dans toute cette histoire. Si je venais à rencontrer des gens, si on venait à sympathiser, est-ce que la police allait les considérer comme des criminels eux aussi ? Si tel était le cas, alors je resterai seul. Enfin, il fallait tout de même que je trouve ce fameux Elensar. Cela dit, l'individu encapuchonné aurait pu me donner plus de détails... Sinnoh était une région extrêmement vaste. Devoir le chercher sans aucune indication ne serait pas une mince affaire. Franchement, je sentais que les problèmes n'étaient pas finis pour moi. Et puis, à force de penser à tout ça, je finis par m'endormir lentement. Un sommeil léger, certes, mais qui je l'espérais, pourrait être réparateur. Pikachu aussi s'était endormit. Pour la première fois depuis 24h, je me sentais vraiment serein. En quittant Unys, je laissai tous ces problèmes dernières moi. Je savais qu'il me faudrait revenir les affronter un jour. Mais pour l'heure... J'allais rester ici et dormir un peu...

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Un grand bruit. Je me réveillai alors en sursaut. Quelle heure était-il ? Je n'avais pas de montre, donc difficile d'en juger. Observant les faibles rayons de lumières passant par le hublot, je devinai qu'il faisait encore jour, mais le soleil avait bien changé de position. Plusieurs heures devaient s'être écoulées. Concernant ce bruit... Cela ressemblait à un cri de pokémon provenant de je ne sais où. En tout cas, cela m'avait bien surpris. Commençant à tenter de me rendormir, j'entendis soudain un autre bruit. Bien plus inquiétant que le cri d'il y a quelques minutes. Des bruits de pas. Venant vers la cale. Mince ! Je n'avais pas du tout prévu ça ! Puis des voix. Impossible de savoir ce qu'elles disent cependant. Puis les pas se rapprochèrent, et les voix également.

« Il est ici. J'en suis sûr. Je l'ai vu monter à bord, mais à cause de l'urgence qu'on a eu, je n'ai pas eu le temps de l'arrêter. »

« D'accord, mon gars. Laissez-moi faire »

Pas le temps de réfléchir. Je ne me souciais même pas des voix. Et puis de toute manière, je n'avais pas compris la moitié de ce qu'elles disaient. Rassemblant toutes mes affaires dans mon sac, je me mis à réfléchir le plus vite possible (bien que je viens de dire que je n'avais pas le temps de réfléchir). Seulement, c'était déjà trop tard. La cale était petite. Les pas s'arrêtèrent. Je n'osais pas lever la tête. Je voulais nier l'évidence. Les contrôleurs m'avaient-ils retrouvés ? Ou bien un autre membre du personnel ? Un voyageur ?

« Trouvé, mon gars. »
- Ah....Mon....gars....

Ce n'était pas les contrôleurs. Ni un membre du personnel. Ni un voyageur. Non, c'était le pire que j'aurais pu imaginer. Quoique, non, il y avait bien une autre personne que je ne souhaitais surtout pas rencontrer, mais déjà là, c'était plus que suffisant pour me glacer le sang et répandre une profonde terreur en moi. Lentement, comme si j'aurais pu être abattu à chaque seconde, je levai la tête et regardai l'homme qui se trouvait face à moi. Mes yeux s'écarquillèrent. Aucune surprise, je l'avais déjà reconnu à sa voix. Je savais déjà qui il était. Je ne savais plus quoi faire. J'étais complètement pétrifié.

- C...C'est pas vrai... Comment....?

Tektiv se tenait devant moi. Sur le coup, je pensai bien bêtement qu'il n'avait pas changé. Rien de plus normal, je l'avais aperçu pour la dernière fois il y a moins d'une journée. Quoique avec le temps que j'avais passé à dormir dans la cale, peut-être cela faisait-il pile 24h ? Le veille, je l'avais affronté avec l'aide de Yuki. Nous n'avions ni perdu, ni gagner, puisque nous avions fuit avant. Tektiv était en vie. L'attaque Draco Météore avait ravagé toute la zone normalement. Quoique l'épicentre était surtout là où se trouvaient Kyogi et Ghunter. Malgré tout, Kyogi nous avait téléporté pour nous permettre de fuir mais aussi pour nous protéger de l'attaque. Si Tektiv était en vie, il y avait de forte chance que "lui" aussi le soit. La stupeur m'empêchait de faire quoique ce soit. En réalité, je n'en revenais pas. Comment avait-il pu me retrouver...

« T'aurais jamais dû tenter de t'enfuir, mon gars. Tu as aggravé ton cas, et il n'était déjà pas terrible. Alors soit raisonnable, cette fois, et rend-toi sans résistance. »

Il n'avait pas tort concernant la première partie. J'avais effectivement aggravé mon cas en fuyant, mais je n'avais pas le choix. Cela dit, même si je parvenais à prouver mon innocence concernant le musée, le fait est que mon évasion ne pourrait pas m'être pardonnée. Mais ce n'était pas le moment de penser à ça. Il fallait que je trouve une solution. Mais très vite, je compris. Il n'y avait pas de solutions. C'était bel et bien terminé. J'avais fuit à travers tout Maillard, à travers la forêt d'Empoigne, à travers la capitale d'Unys, j'avais même réussit à m'infiltrer sur ce bateau. Et finalement... Alors que j'étais dans cette cale, le seul endroit duquel je ne pouvais pas bouger, Tektiv m'avait retrouvé. Comment avait-il su que j'étais ici ?! Je sentis la colère monter en moi. Au même moment, je repensai au regard du contrôleur lorsque j'étais monté dans le bateau. C'était donc ça... Je ne m'étais pas assez méfié. Quel idiot. Mais quel idiot ! Je m'en voulais énormément. Yuki avait prit des tonnes de risques pour moi, Kyogi s'était même sacrifié pour que je puisse fuir. Et moi... J'allais tout gâcher, en me faisant attraper ici. Ainsi donc, dès que Yuki n'était plus là, je redevenais un bon à rien ? Mais ça ne servait à rien d'y penser. C'était finit. Game Over, et pour de bon cette fois. Je me retournai et saisissais Pikachu qui était encore endormit avant de me relever, rebaissant la tête. Puis je murmurai, tout bas...

- Désolé...Yuki...Finalement, je n'aurais pas été capable de fuir convenablement... Après tout ce que tu as fait pour moi...
- Et oublie pas : Maintenant, tu restes fort.

Les paroles de Yuki me revinrent en mémoire. Et au moment où j'entendis ses paroles résonner en moi... Je me mit à courir. Sans trop réfléchir, je percutai l'inspecteur Tektiv qui tomba à la renverse. Alors que j'arrivais à sa hauteur, et quelques secondes avant de le percuter, je lui dis simplement:

- Je suis vraiment désolé inspecteur. Mais... Je ne peux vraiment pas abandonner maintenant. Se serait trahir tout ceux qui m'ont aidé jusque là ! Alors vous pouvez penser ce que vous voulez de moi, mais je ne me rendrai pas !

Tout cela, c'était grâce à Yuki. Décidément, combien de fois m'avait-il sauvé ? Même quand il n'était pas présent, ses mots continuaient de me faire avancer. Je ne pouvais pas me faire avoir maintenant. J'avais eu beaucoup de chance jusqu'à maintenant, il m'en fallait juste encore un peu. Portant toujours Pikachu endormit dans mes bras, je continuai de courir. Mais... Courir où ? Après avoir percuté Tektiv, je réalisai bien vite à quel point la situation était désespérée. C'était bien beau de vouloir se battre mais il n'y avait aucune issue. Alors bien sûr, les escaliers étaient une option, mais il devait sans doute y avoir un paquet de flics en haut. Donc non, ce n'était pas une option. Que faire alors ? Que faire ? Et puis, un rayon de lumière vint me frapper au visage. Il y avait bien une solution. Le hublot. Non. A quoi est-ce que je pensais ? Je venais pendant un instant de songer à sauter dans l'océan. C'était la mort quasi assurée. Même si je savais nager, le fait est qu'on devait être au beau milieu de l'océan à l'heure qu'il était. Il me serait impossible de nager jusqu'à la terre. A moins que par miracle une île se trouve à proximité. Hum... Dans un sens, une île déserte ne serait pas mieux que mourir au fond des flots. Que faire ?

- Bon et bien... Advienne que pourra !

Je l'avais compris. Je n'avais pas le choix. Je venais de dire que je ne me rendrai pas. Alors la seule solution était de sauter. Sinon c'était finit. Alors que je m'élançais vers le hublot, je réveillai Pikachu d'une petite tape sur la tête. Je n'avais pas envie qu'il lance par inadvertance une attaque Éclair en se faisant réveiller par surprise une fois dans l'eau. Là aussi ça aurait été la mort assurée. Ouvrant légèrement les yeux, la souris me regarda d'un air encore endormit mais interrogatif. Pas le temps de lui expliquer. Arrivé au hublot, je l'ouvris d'un coup. Tout de suite, un air frais s'engagea dans la cale. Super, en plus il faisait froid. Je n'avais même pas songé au fait de mourir par hydrocution. Finalement, y avait-il ne serait-ce qu'une seule chance que je survive à ça ? Le temps que je m'approche de cette "issue", Tektiv avait commencé à se relever et me gueulait dessus.

- Faîtes pas de connerie mon gars ! Si vous sautez vous y survivrez pas !
- Je le sais bien !!

J'avais hurlé. Avec le hublot ouvert, peut-être que d'autres m'avaient aussi entendu. Tektiv me lança un regard interrogatif.

- Je sais bien que c'est sans espoir ! Et alors ?! Je ne veux pas finir en prison pour un crime que je n'ai pas commis ! Puisque vous ne me croyez pas, il faut que je reste en liberté pour retrouver le vrai coupable ! Je suis vraiment désolé pour ce que j'ai fait. Et bien entendu, je sais qu'il ne suffit pas de s'excuser pour effacer ses erreurs. Mais... J'ai des objectifs moi aussi. J'ai des rêves. Je ne peux pas me permettre de m'arrêter maintenant. Tout ceux qui m'ont aidé à m'enfuir... Je ne peux pas leur faire l'affront de perdre ici ! Alors je suis désolé, mais je préfère sauter plutôt que de me faire attraper ! Tektiv... Je ne peux pas vous convaincre de toute manière. Quoique je dise, les faits sont contre moi. Mais je reviendrai. C'est une promesse. Je vous montrerai la vérité, même si je ne sais pas comment.

J'avais le temps de parler bien évidemment. Tektiv ne bougeait plus, étant donné que je pouvais passé par le hublot à chaque instant. Je mis ma main dans mon sac et en sortis une pokéball, celle de Colombeau, que je lançais à mes côtés. Ça pouvait paraître stupide, mais j'avais dans l'idée de faire comme l'homme encapuchonné et de demander à Colombeau de me soulever après le saut. C'était un pari risqué mais je n'avais pas le choix.

- J'suis désolé mon gars, mais vous pouvez dire ce que vous voulez, ça change rien pour moi. Je vous l'ai déjà dit à Maillard. Si vous vous rendez pas, je ferai mon boulot. Vous savez, ce n'est pas à un inspecteur comme moi de décider qui est coupable ou non. Moi, mon devoir est de suivre les ordres mon gars. Sinon, "il" risque de faire passer un sale quart d'heure.

Finalement, j'aimais bien Tektiv. C'était vraiment un chic type. Lui non plus n'appréciait pas la situation. Je l'avais compris lors de notre face à face à Maillard. A l'époque j'avais étais prit d'une certaine assurance face à lui. Enfin, "à l'époque", c'était hier mais bon.

- Je suis désolé. J'espère que vous n'aurez pas d'ennuis à cause de moi. Portez-vous bien...Tektiv.

Pourquoi s'excuser ? En effet, c'était un acte complètement stupide. J'étais dans un sens en train de m'excuser de ne pas m'être laissé attraper. Mais bon, je savais qu'il risquait d'avoir des problèmes à cause de ça, et comme je venais juste de le dire, j'aimais bien ce gars là. Tektiv était quelqu'un de bien. Me retournant vivement vers le hublot, je fis sortir Colombeau en premier. Pikachu, qui entre temps avait réalisé ce que j'allais faire, commençai à se débattre.

- Prêt pour un petit plongeon ?
- Faîtes pas le con mon gars !

Tektiv se mit à courir dans ma direction. Je resserrai ma prise sur Pikachu. Vu la façon dont je m'exprimais, on aurait pu pensé que j'étais confiant. Enfaite, c'était tout le contraire. J'étais terrorisé. Mais si je ne sautais pas maintenant... Si je ne suivais pas mes convictions jusqu'au bout, j'allais le regretter. Alors, sans hésitation, je fis un pas en avant, me baissai, propulsai mon corps en avant, et sautai à travers le hublot avant d'être happé par la main de Tektiv. Tout se passa très vite. Colombeau m'attrapa immédiatement. Malheureusement... Comme je m'en étais douté, ce fût complètement inefficace. Il parvint à me retenir à peine trois secondes, le temps que je le rappelle dans sa pokéball, comprenant bien que je n'avais aucune chance de m'envoler grâce à lui. Et puis, tenant toujours fermement Pikachu, nous tombâmes. Pendant très peu de temps, car le hublot était bien évidemment très proche du "sol". L'eau allait bien vite nous engloutir. Je n'y avais pas encore pensé, mais avec les remous provoqués par le bateau, est-ce que j'allais pouvoir nager ? Il faudrait d'ailleurs que je lâche Pikachu. En tout cas, il y avait de forte chance que je passe sous le bateau, voir même que je me fasse écrasé par ce dernier. Tous ces détails me vinrent à l'esprit seulement maintenant. C'était trop tard. J'avais déjà sauté. Je fermai les yeux. C'était stupide. Cette action allait sans doute augmenter mes chances de mourir de façon dramatique. Je serrai Pikachu plus fort contre moi. Je n'y avais pas pensé, mais mes pokémons risquaient de mourir aussi. Bon sang mais, enfaite, je n'avais pensé à rien du tout ! J'étais vraiment un crétin ! C'est pour ça que je ne pus m'empêcher de souhaiter intérieurement de l'aide...

* A l'aide !!*

Etait-il possible de penser aussi rapidement ? Un instant. Une seconde. Semblable à une éternité. Etait-ce parce que j'allais mourir ? Je n'avais toujours pas touché l'eau. Je l'avais vaguement aperçu avant de fermer les yeux. Elle paraissait si sombre. Si glacial. Mon corps tremblait d'avantage. Un instant. Une seconde. Semblable à une éternité. Allais-je mourir ? Durant cet instant... Je perdis le fil de mes pensées et ma conscience commença à s'évaporer...

Modération:

Spoiler:

Des épines vous transpercent soudainement la peau, puis les os. Vous avez fini par entrer en contact avec l'eau glacée. Les vagues violentes vous bringuebalent dans tous les sens, s'abattant sur vous avec force, vous sonnant presque. Régulièrement, vous êtes submergés par l'eau, avant de remonter à la surface au grée de la marée. Lors des rares moment où votre tête est hors de l'eau, vous pouvez voir Tektiv penché par le hublot, vous regardant, impuissant.

Et puis soudain... Une énorme vague apparaît à l'horizon. Prenant de la vitesse et de la hauteur, la vague gigantesque approche de vous... Et s'abat.

*****

Depuis le bateau, Tektiv observe en silence, l'air grave. Des larmes commencent à couler sur ses joues. Il n'a rient pu faire pour sauver ce jeune homme. Certes, il était probablement un criminel, mais il n'avait pas mérité ce sort. Et lui... Il n'avait pas pu l'aider. Il l'avait laissé mourir...

De rage, l'inspecteur frappe la vitre du hublot, qui explose en mille morceau. Le verre entaille le poing du policier, et du sang se met à couler des plaies.

« Quel idiot ! Pourquoi a-t-il fallut qu'il s'enfuit ?! Pourquoi ne s'est-il pas rendu ?! Il n'avait aucune chance, depuis le départ... Pourquoi ?! Pourquoi... n'ai*je rien pu faire ...? »

Pendant quelques minutes, aucun autre son que celui des vagues n'est audibles. Puis finalement, l'inspecteur fait volte-face, et annone à son escouade :

« Organisez immédiatement des recherches à l'endroit où il a sombré. Maillet, je vous laisse organiser cette opération. Quant à moi... Je vais devoir faire mon rapport à Ghunter. »

Tektiv ainsi qu'une partie de sa troupe remonte alors jusqu'au pont extérieur du bateau, où les attendent un hélicoptère. Avant de monter dans le véhicule, le flic fait de nouveau face à la mer, puis murmure :

« Désolé, mon gars. Je vais essayer de te faire innocenter à titre posthume. »

*****

Le cri du Pokémon vous réveille. Bon. Vous n'êtes pas mort, quoique la douleur qui parcourt votre corps pourrait vous faire penser le contraire. Enfin... La douleur n'est-elle pas une preuve de vie, en fait ? Humm... Bon, laissons ça de côté. L'important c'est que vous pouvez respirer.

Vient le moment d'ouvrir les yeux. Euh... Vous seriez pas sous l'eau, là ? Ben si. Sous la flotte, mais quand même capable de respirer. Il ne vous est pourtant pas poussé de branchies... Ce n'est qu'à ce moment que vous vous rendez compte que vous êtes allongé sur le dos. Et que vous avancez. Tout en étant sous l'eau. Le mystère se creuse, et pourtant, la solution est simple : redressez-vous.

Un massacre d'abdos à cause de l'effort plus tard, vous parvenez finalement à vous asseoir, pour vous rendre compte... Que vous êtes sur le dos d'un Milobellus. Tout s'explique : Celui-ci a utilisé Plongée pour vous transporter sans vous noyer

Celui-ci tourne sa tête vers vous et émet un doux son apaisant. C'est sûr, il ne vous veut aucun mal, et il semble même vous emmener là où vous souhaitez. Mieux vaut le laisser avancer jusqu'à destination sans le déranger. Fatigué par les événements récents, vous vous rendormez dans un véritable sommeil.

Quelques heures plus tard, Milobellus vous réveille une nouvelles fois. Cette-fois, il (ou elle ?) est immobile, et vous regarde. D'un simple regard, elle vous indique que vous êtes arrivé : plus qu'à émerger, et vous serez sur la plage. Ce qu'elle fait en quelques secondes, remontant près de 20m de profondeur en à peine 30 secondes.

La nuit est tombée depuis un moment lorsque vous refaites surface. Par chance, la plage est déserte. Descendant du Pokémon aquatique, vous posez le pied sur le sable fin. Votre premier pas à Hoenn.

...

...

...

...

OK, OK, c'est Sinnoh è_é.

Reo

A l'instant où j'entrai en contact avec l'eau, ma conscience s'évada complètement.

- J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal.

Le choc avait été soudain. Mon corps avait percuté l'eau très rapidement. Considérant la hauteur à laquelle j'avais sauté, ce n'était pas vraiment le fait de se fracasser contre la surface qui avait fait mal. Et même si j'aurais pu en souffrir, cela n'aurait rien fait comparé à la douleur qui allait suivre. A l'instant où mon corps fût complètement immergé sous l'eau, sans attendre, je fus assaillit. Par quoi ? La douleur. La souffrance. Atroce, insupportable. Mais vêtements devinrent lourd, et le contact de la matière humide avec ma peau me fit frissonner. Mon visage fût comme brûlé au contact de l'eau incroyablement froide. Très vite, tout mon corps est atteint par la douleur. Les vêtements ne protègent plus rien, et j'aurais très bien pu être nu que le résultat aurait été le même.

- J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal.

Comme des milliers de lames transperçant tout mon corps, l'eau continua de glacer chaque cellule, chaque muscle, chaque parcelle de moi. Totalement crispé, j'en oubliais tout le reste. Et pourtant, alors que la douleur de cette eau glaciale me détruisait complètement, une intense pression me rappela que le froid aurait pu être le cadet de mes soucis. Les vagues étaient fortes, incroyablement fortes, et il m'était impossible de résister. Mon corps était balloté dans tous les sens, sans que je puisse faire quoique ce soit. De toute façon, j'étais bien trop concentré sur la douleur provoquée par le froid pour pouvoir me concentrer sur les vagues. Parfois, mon corps émergeait quelques secondes à la surface de l'eau. J'aspirais désespérément de l'air avant d'être forcé de replonger, la douleur refrappant à nouveau mon visage. J'enchaînais successivement phase de libération et de supplice. En ayant l'opportunité de sortir ma tête de l'eau, j'aperçus l'inspecteur Tektiv. Pour être honnête, je n'y prêtai pas trop attention. Il était là, près du hublot, à observer. Est-ce qu'il riait ? Est-ce qu'il allait venir m'aider ? Comme s'il le pouvait.. Une vague me fit replonger la tête sous l'eau. Et puis à nouveau cette douleur. Mon corps était complètement engourdit.

- J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal.

Je ne pensais plus à rien. Seul résonnait dans ma tête une voix exprimant ma souffrance, criant intérieurement ma douleur. La seule question qui subsistait dans mon esprit était la suivante: comment allais-je mourir ? J'avais déjà abandonné tout espoir. Les muscles de mon corps étaient complètement relâchés et je n'éprouvais plus la force d'opposer une quelconque résistance à cette nature impitoyable. J'allais être broyé, sans la moindre chance de riposter. Allais-je mourir d'hydrocution ? Si c'était le cas, j'aurais aimé que ce soit instantané, j'aurais aimé ne pas devoir subir ce supplice. Allais-je finir écraser contre la coque du Manaphy ? Après tout, les vagues pourraient bien finir par envoyer voler mon corps contre le navire. Mes os se briseraient alors un à un dans un craquement des plus sinistres, et je reposerai à jamais au fond de l'océan. Ah. Mais oui... C'était ça le plus évident. J'allais mourir noyer. En supposant que je ne meurs pas hydrocuté ou écrasé contre le navire, j'allais mourir noyer. Les vagues ne me remontaient pas assez souvent. J'avais besoin d'air. Si je n'en récupérais pas vite... Je pensais à Pikachu. Il était toujours dans mes bras. Mais je sentais, j'allais le lâcher. Mon corps était trop engourdi. Mes bras étaient lacérés. Et puis je me demandai alors: Pikachu semblait avoir perdu connaissance. Etait-il mort ? Par ma faute ? Pourquoi avais-je sauté déjà ? Qu'essayais-je de faire ? Avais-je un objectif ? Je fuyais non ? Fuir qui ? Quoi ? Fuir où ? Quand ? Avec qui ? Dans quel but ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

- De l'air. De l'air. De l'air. De l'air. De l'air. De l'air. De l'air. De l'air. De l'air. De l'air. De l'air. De l'air. De l'air. De l'air. De l'air. De l'air. De l'air. De l'air.

Comme pour exaucer mon vœu... Non, en réalité, je n'avais rien souhaité. Quel vœu ? Souhaiter ? Pourquoi ? Ma tête émergea de l'eau. Instinctivement, j'aspirai désespérément une bouffée d'air. Je venais de lâcher quelque chose. Je tenais quelque chose ? Quoi ? Depuis quand ? Je l'avais lâché. Quoi ? Je ne savais plus. Mais c'était quelque chose de très important pour moi. Alarmé, je regardais autour de moi. Pourquoi ? Qu'est-ce que je cherchais ? J'avais oublié. Je ne cherchais rien. Il n'y avait rien à chercher. Et puis... je la vis. Même si ma conscience était presque complètement déconnectée, je sentis quand même la terreur parcourir tout mon corps. Mon sang devint de glace, et s'il refroidissait davantage, il risquait fort de ne plus jamais bouillir de nouveau. Ça n'avait plus d'importance. Je ne savais même pas comment j'avais atterrit là. Que s'était-il passé ? J'aperçus une fois de plus l'homme près du hublot. J'avais déjà tout oublié de lui. Tout oublié de moi. La vague s'approcha. Immense. Imposante. Elle allait me détruire. Me balayer en un instant. M'exploser. Me réduire en cendre. Me déchiqueter. Me broyer. M'écraser. M'effacer. Et puis elle s'abattit.

- J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal. J'ai.

Tout s'arrêta. Plus un bruit. Je tombais. La vague m'avait littéralement écrasé. J'allais sombrer dans les profondeurs de l'océan, sans aucun moyen de remonter. La douleur avait cessée. Évidemment, il n'y avait plus aucune raison de souffrir maintenant. C'était terminé. J'avais échoué. Dans quelques jours, on signalerait dans les médias la mort d'Axel Rivers, criminel. ...Criminel ? Axel Rivers ? Les pensées venaient à moi sans que je sois capable de les expliquer. Moi ? Ah... Ce n'était plus la peine d'y réfléchir. Je ne comprenais même plus ce que je pensais. Qui était "je" ? Il ne restait plus rien. Je ne sentais même plus mon corps. Une douleur subsistait cependant. Une douleur aux côtes. Sans doute une ancienne blessure. Je n'en avais pas le souvenir. En vérité, je n'avais plus aucun souvenir à l'heure actuelle. Je ? Les souvenirs de "je" étaient les souvenirs de qui ? Perdu. J'étais perdu. Au milieu de toutes ces pensées incohérentes, seule une chose était certaine. J'étais à présent au fond de l'océan. Tout était sombre. Je n'y voyais plus rien. Est-ce qu'il y voyait quelque chose ? Il ? Je ? Nous ne reverrions sans doute plus jamais la lumière. Je tombais... Je tombais...dans les ténèbres éternels. Ah... Où cette lumière avait-elle bien pu disparaître...? Avant de perdre connaissance... Je levai la main vers le ciel....et souhaitai la lumière...

The End.

Cela faisait maintenant plusieurs minutes... Il n'y avait plus personne sur les passerelles, qui étaient désormais démontées. Le brouhaha de la foule était encore plus présent que lors de l'embarquement, désormais sur le pont du navire, éveillée par ce qui venait de se passer. Rien de bien extraordinaire en soi, mais le peuple a toujours tendance à se divertir de choses peu impressionnantes. La foule aimait l'original, malgré ce que toutes ses actions laissent à penser. Toujours dans le Train-Train quotidien, observer une foule se pressant à l'entrée d'un Metro, par exemple (Pour ne pas faire de jeu de mot douteux), était une activité se tiraillant entre le navrant et le curieux. Mais c'était le curieux de la situation qui la rendait si navrante... Les hommes, et peut être même plus les femmes, se bousculaient à tout va, faisant fi de tout respect. La paix tant convoitée était alors curieusement remplacée par la haine...

Population crevée d'avance. Insoignables, ses gens amusés d'un rien. Mais était il bien différent d'eux ? Il osait l'espérer. Et ce n'était de toutes manières pas le seul spécimen à être dans ce cas. Axel...Il ne savait guère si il était dans la masse. Il s'étonnait d'un rien, lui avec... Mais sa situation était marginale. Cependant, il avait au moins un mérite : Il avait réussi à se fondre dans le peuple pour inonder le bateau de leurs pas conjoints, Axel et le peuple. Le malaise de cet homme avait aidé, mas était des plus louches. Yuki était relativement méfiant... Cela cachait il une manœuvre pour lui permettre l'évasion ? Il leva les yeux au Ciel... Pas de Ptera, pas de Gueriaigle... La simple chance, alors ?

Yuki était donc bien partit du quai. Il entendait le sifflet du bateau, au loin, derrière lui. Le passé... Axel s'en allait. Il était la figure même du passé. C'était du passé pour Yuki, pour le bien des deux. Le jeune homme était également tiraillé par son propre passé... Le temps prenait le large. Fuit.

« Nostalgique, uh ? Ça ne te ressemble pas, Yuki. »

Yuki se retourna à vive allure. Cette voix, il ne la connaissait que trop bien. C'était celle du fléau. Celui qui avait déclenché tout le mal dans la vie du "démon des glaces", comme disaient les voix de sa jeunesse. Tony était adossé au mur, la clope au bec, les doigts droits gauches quand au travail induit. Il n'arrivait guère à allumer son allumette roulée à la hâte. Yuki, bien que surpris, ne pouvait guère se qualifier d'étonné de cette rencontre... Il l'avait vu quelques heures plus tôt, lui, le "chef".

« Mission Complete, comme dirait Kahn, l'un de mes lieutenants. Pas mal, vu la difficulté de la mission.»

- La mission a déjà été complétée bien avant le départ du bateau. J'dois le prendre comment, ton intrusion pressante dans ce genre de moments ?

Tony ne répondait rien, cela aurait été étonnant... Lui aussi, à la mode de l'inconnu au Gueriaigle, avait la mauvaise habitude de laisser des blancs aux questions qui le dérange. Or, mafieux comme il était, elle étaient toutes dérangeantes pour lui. Il l'avait prévenu la veille, les questions de Yuki allaient être un problème pour lui. Il le savait, se savant même épié à chaque instants. C'était son objectif, désormais : Trouver l'espion et lui faire cesser ses bonnes œuvres.

« J'suis juste venu te dire de faire gaffe. Avec vos exploits d'hier, les flics sont partout. Je sais que tu prévois de retourner vers Maillard, maintenant que l'autre gamin est en sécurité. Mais j'ai encore besoin de toi, alors tâche de pas crever, ou pire, te faire chopper.

Quoiqu'il en soit, dès que tu auras fini ce que tu auras à faire, reviens ici. Tu me rejoindras au café de la ville. J'aurais un nouveau boulot pour toi. »

... Yuki n'eu pas le temps de répondre, une fois de plus, que "El patron" disparut dans la foule. Lui avec... Tony avait besoin du jeune criminel pour un travail. Il lui avait laissé libre carte pour qu'il puisse vaquer à ses occupations à Maillard, mais voulait le revoir au "Café de la ville". Il le voulait pour une mission... Il l'attendrait... Flatteur. Il montait bel et bien en grade donc... Mais comment réagirait il une fois que Yuki se serait "entretenu" avec l'espion ? D'autant que ce dernier était de plus en plus intrusif... Il savait donc alors aussi que Yuki se dirigeait vers Maillard, de nouveau ? C'était troublant. Il savait être suivi, mais Yuki n'avait parlé de cette information à personne. Même Axel ne connaissait pas ses futurs projets... Comment pouvait il être au courant ? Le mafieux connaissait mieux Yuki que ce dernier ne se connaissait lui même, et c'était mauvais. Prévoyait il aussi que Yuki tenterait de renverser Tony ? Qu'il voulait sa place, et les informations sur sa réelle place ? Possible... Alors il jouait double jeu. Yuki devra se méfier... Mais pour l'heure, il n'y avait qu'un objectif : L'espion.

[Miss, tu peux pointer : C'est la fin du sujet.]

Axel :

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Reo

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