Miss Rpg
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| Sujet: L'aube d'un grand retour, seconde partie Mar 17 Sep - 18:53 | |
| Arides et désolées. Telles pourraient être qualifiées les terres entourant le Mont Renenvers, cette montagne solitaire dont l'homme a longtemps tenu à rester à l'écart. Ce n'est que lorsqu'il fallut trouver un moyen de relier l'Ouest d'Unys à son Orient que les plaines stériles s'étalant près de Vaguelone furent aménagées pour servir de piste d'atterrissage aux avions provenant de Parsemile. Puis, la montagne se dressant sur le chemin des hommes, un tunnel fut crée, joignant la ville balnéaire à la nouvelle bourgade qui accueillait désormais les voyageurs aériens : Arpentières.
Ce n'est que lorsque les excavations commencèrent que la vraie nature du pic fut révélée : un champ de bataille, où magma et eau de mer, tous deux venus des profondeurs, se livraient une guerre sans merci pour dominer le volcan. Des trombes d'eau s'abattaient sur des lacs de lave, des geysers de magma perçaient la croûte rocheuse pour reprendre leurs droits... Ce lieu symbolisait à lui seul le combat de Kyogre et Groudon, la terre contre la mer.
Et au milieu de cette bataille incessante, parcourant lentement les chemins praticables et sécurisés, un homme en blouse blanche regardait d'un œil froid le spectacle autour de lui. Il n'était pas insensible à cette œuvre de la nature, mais le seul mot qui lui venait à l'esprit lorsqu'il voyait cela était le mot « gâchis ». Toute cette puissance inexploitée, toutes ces ressources qui se cachaient dans cette montagne, certainement si abondantes et pourtant protégées par des décrets environnementaux... Cela nuisait au progrès humain. L'homme ne pouvait survivre en se reposant sur ses acquis, il lui fallait toujours plus, toujours approfondir. Toujours chercher ce qui est le mieux pour lui.
C'était son métier. Chercheur. Lui était spécialisé dans les Pokémons. Comment des créatures si primitives pouvaient-elles posséder de si grands pouvoirs ? Était-il possible de développer leur potentiel à des niveaux supérieurs ? Et surtout, comment les exploiter efficacement ? Ces questions étaient au centre de ses recherches. Jusqu'ici, il n'avait pu obtenir que des éléments de réponses, sans parvenir à y répondre définitivement. Mais bientôt, il saurait.
Il s'arrêta soudainement. Sur sa gauche, la roche s'ouvrait de quelques centimètres, à peine assez largement pour laisser passer un adulte. En passant vite, il était très facile de rater cette ouverture, et même en la voyant, son apparence ne laissait rien présager de ce qui se trouvait derrière. Le scientifique, en revanche, savait ce qu'il y avait. Il s'engouffra non sans mal dans l'interstice, et marcha courbé pendant quelques minutes avant de déboucher dans une autre partie de la montagne. Ici, l'eau et la lave étaient beaucoup plus calmes, presque en harmonie. Le plafond était également beaucoup plus haut et les murs très espacés. Il n'y avait aucun doute quant au fait qu'il s'agissait d'une salle taillée par l'homme.
Mais le scientifique ne prit pas la peine de détailler les lieux, préférant se diriger directement au centre de la pièce où reposait une grande stèle en pierre. Couverte de symboles indéchiffrables, elle était néanmoins bien conservée, malgré les signes flagrants du passage du temps. L'homme passa son doigt sur la pierre, et sentit le relief des caractères de la pointe de ses doigts, tout en se parlant à lui-même.
« En ces lieux gît ... , Héros de l'Idéal. De ces terres le seigneur, de son frère le rival. Toi qui dis perpétuer le vœu du Dragon noir, Rallume la flamme des rois, ressuscite leur mémoire. »
Sans quitter la tablette des yeux, il mit une main à sa poche et en sortit une Pokéball, qu'il lança à terre. En jaillit un étrange Pokémon aux yeux et au sourire malicieux, qui dégageait de l'électricité par son corps. D'un ton sec, son dresseur lui donna un ordre, qu'il s'empressa d'exécuter :
« Feu Follet sur cette stèle... »
Autour de la créature se formèrent des flammes violettes, qui prirent bien vite la direction de la pierre, et s'y fixèrent. Le feu brûla un moment, avant de s'éteindre. Le scientifique attendit quelques instants, avant de constater l'inutilité de sa manœuvre. Il détourna alors le regard du texte antique pour observer ses alentours.
Les murs étaient engravés d'une fresque qu'il prit le temps de détailler. Elle racontait une histoire qu'il ne connaissait que trop bien, pour l'avoir longtemps étudiée en vue de cette opération. Il longea le mur, regardant chaque dessin pendant plusieurs minutes avant de passer au suivant. Il finit par trouer ce qu'il cherchait : une gravure représentant deux personnages ornés d'une couronne, accompagnés d'une immense créature. Tous trois étaient adulés par un peuple en liesse. Mais dans le dos des deux rois était gravée une vasque. C'était ça.
« Motisma, recommence. Ici, cette fois. »
Le Pokémon dénommé Motisma s'entoura de nouveau de ces mêmes flammes mauves, qu'il envoya sur la fresque. Le résultat fut immédiat : à peine le feu eut-il touché la pierre qu'une lumière se dégagea du mur, aveuglant momentanément le scientifique. Lorsqu'il rouvrit les yeux, seule une légère odeur de brulé était restée. Mais sur la fresque, une flamme gravée dans la roche surmontait désormais le chaudron.
Un raclement se fit entendre. En revenant au pied de la stèle, l'homme pu constater qu'un escalier était apparu. Il s'empressa de le descendre, et arriva à son but : une pièce entièrement blanche, dans laquelle s'élevait une tombe en marbre pur.
Perdant son impassibilité, l'homme se précipita sur le tombeau, invoquant au passage un second Pokémon.
« Neitram, soulève le couvercle ! »
L'étrange créature flottante se concentra un instant, puis dirigea son regard vers le cercueil de marbre. Celui-ci s'ouvrit sans que personne ne le touche, dévoilant une dépouille depuis longtemps décomposée. Entre ses mains reposait une roche noire que le scientifique arracha promptement. De son autre main, il farfouilla dans ses poches et en sortit un Vokit, qu'il alluma d'une pression du pouce. Et lorsque le contact fut établi, il murmura d'une voix exaltée :
« Je l'ai. »
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