En avant [OS Lavandia-Poivressel]

Me revoilà à Poivressel, peut-être un peu trop vite ... Le chemin jusqu'ici avait été long et épuisant. Enfin, surtout long est chiant, en fait. Une journée et demi de marche, pour rejoindre le port depuis Lavandia. Une journée et demi plus monotone que ce que la définition même de monotonie peut contenir. Puis qu'il ne s'était absolument rien passé. AB-SO-LU-MENT rien. C'est extrêmement rare et c'est pourquoi on peut quelque peut s'attarder sur le phénomène, en une journée et demi je n'avais croisé absolument rien ni personne. Pas le moindre dresseur, pas le moindre pokémon, pas le moindre j'ai-aucune-idée-de-ce-que-je-pourrais-croiser-d'autre-mais-j'en-ai-pas-vu-de-toute-façon.

Autrement dit : j'avais marché, j'avais campé, j'avais marché. De l'ennui brut, même pas l'occasion de m'énerver, ou de dégainer, ou d'envoyer mes pokémons se défouler. Oh certes je les avais sortis un par un, tant pour avoir de la compagnie que pour les muscler un peu en leur imposant un rythme de marche forcée, mais ... mais moi, ça ne m'avait absolument pas divertie. C'est donc après une nuit plate mais réparatrice, une matinée tout aussi monotone mais sûre, que j'étais enfin arrivée à Poivressel.

Pour la seconde fois en quelques jours ... J'étais arrivée il y a peu, pour me fournir en Salamèches ... Malheureusement pour moi, je n'avais réussis à obtenir qu'un seul specimen, mais j'avais bon espoir qu'il se vende malgré tout. D'ici quelques semaines, les dresseurs qui n'avaient pas pus faire le déplacement, ceux qui n'avaient pas eu l'information, ou simplement ceux qui avaient de toute façon prévu de dépenser leurs économies pour un p'tit gars comme ça, finiraient par venir vers moi. J'étais moins sûre de mon coup avec Ecrapince, mais je ne pouvais pas proposer QUE des pokémons rares, après tout, un peu de variété ne ferait pas de mal à la boutique.

Je ressassai donc mes pensées à Poivressel. Je ne retournerai pas voir Stan : il savait déjà que je comptais reprendre les affaires, il n'avait pas en plus besoin de savoir où j'allais. Toutefois, c'était qui m'avait dit où ELLE était. Il n'aurait aucun mal à deviner que j'avais décidé d'aller la chercher ... Après tout, s'il avait été sans aucun doute mon informateur le plus zélé, elle avait été ce qui se rapprochait le plus d'une collaboratrice. Non pas qu'elle soit jamais venue sur le terrain. Mais de la même façon que Stan avait un talent pour savoir qui est où et ce qu'il y fait, elle savait regrouper et dispatcher les demandes et les commandes de milliers de clients qui lui faisaient confiance, vers les milliers de criminels et de braconniers qui mettaient l'avenir de leurs carrières entre ses mains. C'était la meilleure entremetteuse que j'ai jamais connu, et elle avait dû se rebaser à Unys pour échapper à la police d'Hoenn suite à une fuite parmi ses clients.

Cela avait causé un fort préjudice à ses affaires, mais elle rebâtissait son réseau avec le même brio qu'avant. Seule différence : il semblait impossible de la rencontrer en personne, et même obtenir ses coordonnées téléphoniques était une sorte de parcours du combattant. Mais j'avais foi dans les pistes que m'avait laissé Stan. Avec un peu de méthode, je devrais rapidement la retrouver. Son nom ? Je ne l'ai jamais connu. Elle s'est toujours fait appeler ... ELLE.