Les débuts de la criminalité

C'était la première fois depuis des semaines que je mettais un pied dehors et le manque de soleil se faisait sentir sur ma magnifique peau pâle. Doublonville était pleine de dresseurs à cette époque de l'année.Qui disait dresseurs, disait victimes innocentes à dépouiller. Je m'installais à la terrasse d'un café, dégustant un thé Earl grey que je me fis offrir par un jeune homme en échange de mon numéro ( faux bien évidemment). Il possédait d'ailleurs un pokématos dernier cri. J'aurai aimé l'en déposséder,cependant la situtation ne s'y prêtait guère : trop de monde alentour, milieu de journée. Je le laissais donc me courtiser, faisant semblant de rire à ses quelques anecdotes ennuyantes et ennuyeuses. Je prêtais surtout attention à ce qui se disait autour de moi,je ne voulais pas rater un coup

Quand me vinrent aux oreilles une information intéressante : un chercheur de grande renommée venait d'arriver en ville afin de participer à l'émission de radio. Il devait transporter des pokémons rares avec lui. Un petit passage à la station s'imposait, histoire de repérer les lieux. Cela tombait très bien elle était ouverte au public. Je me débarrassais de mon courtisan prétextant que je devais aller à l'institut de beauté pour ma manucure. Il est vrai que j'y accorde un assez grand soin, il faudra que je pense à y aller. Plus tard j'entrai donc dans la station de radio et je vis une foule de fans attroupés à l'accueil souhaitant tous rencontrer le professeur en question. Malgré mon entrée remarquée par l'assistance mâle,je m'intéressais au plan affiché à l'entrée, très pratique de voir immédiatement par où je pourrai m'échapper si ça tournait au vinaigre. Le plan indiquait que groupe électrogène se trouvait sur le toit, avec les antennes de transmission.

Je montais donc sur le toit par les escaliers de secours, prenant soin de vérifier que des admirateurs ne m'avaient pas suivi. Quand j'arrivais enfin je me suis rendu compte que mon plan comportait une faille. Il y avait souvent des techniciens de maintenance pour les antennes. Il se retourna sur moi, visiblement charmé mais je restais sur mes gardes

Je me mis à réfléchir à la manière la plus efficace pour jouer de mes charmes pour rester sur ce toit. Lui faire du rentre-dedans était trop flagrant dans cette situation, non je devais trouver un prétexte crédible, tout en rajoutant du poids à ma première excuse.Je m'approchais de lui, ramassa la cigarette tombée et en tira une bouffée que je soufflais à son visage doucement.

Je me rendit immédiatement compte que la sauce risquait de ne pas prendre. Au mieux, après ma cigarette, il m'escorterait en bas avec tous les dresseurs. Il fallait que je l'éloigne lui. Je commençais donc à feindre une mine très mal à l'aise et détournai mon regard de lui

Au moins je pouvais rester sur le toit c'est déjà ça. Le technicien avait gobé mon histoire et me ficherai la paix. Maintenant il fallait que je réussisse à le faire partir du toit.J'avais beau y réfléchir je ne voyais pas de solution. Je pensais qu'il irait corriger l'homme de ma description mais il n'est pas aussi altruiste que je le pensais.Ou peut-être sont mes charmes qui ne sont plus aussi efficace qu'autrefois.C'est sinistre de vieillir ! On se flétrit et l'attention ne se porte plus autant sur nous qu'on le souhaiterait.

Je décidais de remercier l'homme je me mis face à lui de sorte que le générateur soit dans son dos et lui sautais dans les bras.

Le technicien rougissait à vue d’œil. Mon "potentiel respiratoire" contre son visage, il commençait à perdre sérieusement ses moyens tant et si bien qu'il ne remarqua pas Mangriff

Mangriff fut assez malin pour comprendre ce que je lui avais demandé.L'attaque Tranche Nuit avait fait quelques dommages au générateur mais ne l'avait pas détruit. J'espérais que ça suffise à couper le courant.Maintenant il fallait que je me débarrasse de mon nouveau jouet, il est déjà usé.

Je montrais évidemment le générateur afin qu'il détourne le regard un instant. J'en profitais pour ramasser la pokéball de Mangriff afin de le rappeler. Le malin s'était dissimulé derrière le générateur. J'allais pouvoir faire mon numéro. Celui que je répétais souvent avec Mangriff lors de nos entraînements.Je m'approchais donc en courant du générateur, tentant de couper la priorité au technicien, j'avais reçu l'entraînement pour après tout, et passait derrière. Mangriff m'y attendait les bras croisés et un sourire malicieux.

Je fis semblant de lancer une ball et ramassais celle de Mangriff qu'il avait rejoint entre temps. J'espérais juste que l'homme fut encore un peu désorienté par tout ce qui venait de se passer pour ne pas remarquer la ruse.

J'en avais un peu trop fait, mais peu importe. Phase un terminé. Je repartais tranquillement vers la cage d'escalier, envoyant un baiser de la main à ce jouet que je n'utiliserai plus

Une vingtaine de dresseurs éclairaient la pièce aidés de leurs pokémons. C'était parfait pour moi. Qu'ils continuent d'épuiser leurs pokémons ainsi et si ça doit tourner au combat, ils seront trop fatigués pour me ralentir. Le professeur n'était pas encore là et sa chronique n'allait pas tarder à débuter.Il pouvait donc se trouver n'importe où dans la tour de radio et avec moins de témoins autour de lui. Mais maintenant que je m'étais faite remarquée, je ne pouvais pas quitter la pièce ainsi. Tous les dresseurs ont l'air d'être novices et j'allais jouer là dessus.


J'avais sorti mon plus beau sourire pour ça. Le sourire maternel, celui dont on a été privé mes frères et moi dans notre enfance, pendant nos entraînements. Je le savais efficace.

Je sortis donc de la pièce et me mis en quête du professeur. Je décidai de commencer par cet étage, il devait sûrement y avoir des loges pour les invités et j'écoutais chaque porte avec attention pour y discerner le moindre bruit trahissant une présence humaine dans l'une des pièces

Après quelques minutes de recherches j'entendais une voix dans une des pièces déclamant un poème navrant.

Probablement un de ces Haïku que le professeur affectionnait tant. S'en suivit le rire d'une dinde qui manifestement faisait semblant d'avoir apprécié le poème.Mon objectif était derrière cette porte, je n'allais pas le laisser s'enfuir.Le professeur était réputé pour étudier les pokémons rares. Il devait sûrement en avoir un ou deux sur lui et donc énormément d'argent à se faire sur leur revente.

J'entrai donc, ouvrant la porte d'un coup afin que le professeur se prenne ma beauté de plein fouet, puis avançais d'un pas assuré vers le professeur Chen.Je m'assis sur ses genoux, passant mes mains gantés sur son visage.

J'avais sorti ma vois suave et usait de tous mes arguments physique sur le professeur sans même prêter attention à Lula,qui devait bouillir de rage de lui piquer son invité sous le nez. Il était donc temps d'en rajouter

Je me retourna sur le professeur, plongeant mon regard dans le sien