I - Découverte d'un nouveau monde
Lorsqu'il ouvrit de nouveau les yeux, Bilbo resta très surpris. Il se souvenait qu'ils étaient en train de regarder depuis le chemin au bord de la falaise le duel magique entre Gandalf et Saroumane, tout près de Fondcombe. Pourtant, la seule chose qu'il voyait à présent était des pins avec un peu plus loin une ville aux toits bleus, une fontaine placée au milieu de ce qui semblait être la place principale, et un pont qui traversait une rivière y menait.
Le Hobbit se frotta l'arrière de la tête, il ne se souvenait pas être tombé, pourtant l'arrière de son crâne l'élançait. Le semi-homme chercha des yeux le reste de la troupe. Il fut surpris de ne pas trouver Gandalf, mais poussa un soupir de soulagement en voyant Thorïn, Fili, Kili, Nori, Dori, Ori, Óïn, Glóïn, Bifur, Bofur, Bombur, Balïn et Dwalïn se redresser eux aussi, l'air aussi perdus qu'il l'était.
« Où sommes-nous ? » demanda Bofur en rajustant son capuchon jaune et son chapeau.
« Aucune idée. » admit son frère Bombur qui tentait encore de se redresser.
« Restons prudents, cela pourrait être un piège des elfes. » fit Thorïn qui analysait les alentours pour tenter de se repérer.
Le chef de la compagnie s'arrêta en entendant un cri qui provenait de Kili. Tous se retournèrent vers lui, armes prêtes à être utilisées. Ils ne trouvèrent qu'un étrange lapin se tenant sur ses deux pattes arrières, avec une collerette et dont les oreilles semblaient pourvues de doigts.
« Par ma barbe, quelle est cette chose ? » s'enquit Glóïn, sans que personne ne puisse lui répondre.
« On dirait un lapin mais en plus...bizarre ? » tenta Bilbo en observant l'étrange animal, avant que ce dernier ne s'enfuit en voyant le nombre de personne qui se trouvaient là.
« Vous, écartez-vous du chemin ! » s'écria une voix alors qu'ils essayaient de reprendre leurs esprits.
Ils virent un homme leur faire signe de s'écarter, habillé d'un costard noir et d'une chemise blanche. Il courait, mais malgré sa demande, les nains ne s'écartèrent pas, brandissant épées et haches pour se défendre.
« Misère... » souffla l'homme qui était presque aussi grand qu'un elfe en arrivant devant eux. « Puisque vous ne voulez pas vous poussez... »
L'homme prit une petite sphère mi rouge, mi blanche dans sa main, et par un procédé magique, la fit s'agrandir dans sa main. Cela eut pour seul effet d'augmenter la méfiance des nains, plus que jamais prêts à se défendre.
« Dracaufeu, viens faire fondre leurs armes, j'ai besoin de passer ! »
La balle s'ouvrit, libérant une lumière rouge, d'où surgit un dragon aux écailles orangées et qui cracha un jet de flamme si puissant qu'ils durent tous se jeter à terre pour ne pas finir morts brûlés.
« Smaug ! » entendit Bilbo derrière lui.
« Non, ce n'est pas Smaug, mais un dragon de la même espèce. » fit Thorïn en se relevant.
Malheureusement pour eux, le dragon avait fait couler leurs armes au fond de la rivière. Écu-de-Chêne préférait ne pas risquer de perdre son épée elfique Orcrist, et le Hobbit fit de même, il ne pouvait de toute manière espérer vaincre un dragon avec une aussi petite épée !
« Maintenant, laissez-moi passer. » recommença l'homme en croisant les bras devant sa poitrine.
Sur ordre de leur roi, les nains et le semi-homme s'écartèrent afin de le laisser passer, bien qu'il obtenu un regard noir de la part de Thorïn, signifiant que s'ils se revoyaient, cela ne se passerait pas de la même manière.
L'homme avait rappelé son dragon de feu dans sa balle, chose qui n'échappa pas à Bilbo.
« Comment est-ce possible d'enfermer une si grande créature dans une si petite sphère et de la faire sortir ou rentrer à volonté ? » pensait-il, oubliant momentanément leur autre problème, qui était de savoir où ils se trouvaient.
« La peste soit de ces maudits elfes ! » pestait en boucle Thorïn après que l'homme ait disparu dans la forêt.
« C'était un homme, non un elfe. » rappela Balïn en aidant Bombur à se relever.
« Je vais finir par avoir mal à la tête. » fit Ori. « Nous quittons à peine une ville remplie d'elfes, et nous croisons un homme qui sort d'une ville, qui n'a rien à voir. »
« On pourrait peut-être.. » tenta Bilbo avant de se faire couper.
« Traversons ces bois ! » proposa Nori qui avait déjà rajusté sa ceinture d'argent en ayant vérifié au passage qu'il avait toujours sa flûte avec lui.
« Et si... ? » retenta le Hobbit toujours sans succès.
« Allons plutôt quérir des informations à la ville. » ordonna Thorïn en se dirigeant vers le pont pavé qui menait vers la dite ville.
Le semi-homme soupira, c'était exactement ce qu'il voulait proposer, mais bien entendu, personne n'écoutait jamais ce qu'il avait à dire. Légèrement morose, il suivit les autres, préférant regarder le paysage qui se reflétait dans l'eau très clair du fleuve qu'ils étaient en train de traverser. Bilbo ne vit donc pas la compagnie s'arrêter et tomba sur les fesses après avoir heurté Bofur.
« Pourquoi on s'arrête ? » demanda-t-il en se relevant difficilement.
« Je n'en ai pas la moindre idée. » avoua Bofur qui essayait également de comprendre en lançant des regards vers la tête de la compagnie.
Devant eux se dressait la place principale et sa fontaine. Sur le côté, non loin de Thorïn, se trouvait une pancarte. Le Hobbit s'avança et lu ce qu'il y avait d’écrit.
« Quarellis. Ville fluviale» indiquait le panneau.
« Je ne connaissais pas de ville portant ce nom. » s'étonna le semi-homme.
« Car cette ville n'existe pas sur les cartes. » lui apprit Fili.
« Peut-être que ce monsieur peut nous aider ? » proposa Bilbo en montrant un homme bedonnant qui observait la rivière, l'air rêveur.
Devant l'absence de réponse des nains, le semi-homme soupira à nouveau et entreprit d'aller demander des informations.
« Heu.. excusez-moi ? » fit Bilbo, faisant se retourner l'homme.
« Oui mon garçon, que veux-tu ? » s'enquit celui-ci.
Bilbo s'étonna de l'appellation mais gardait son objectif en tête.
« Voilà, je ne suis pas trop du coin, et je me demandais si vous pouviez me dire où se situe la montagne solitaire depuis ici. » demanda le Hobbit.
« Je ne connais aucune montagne portant ce nom. » réfléchit le montagnard. « Et pourtant, j'ai grimpé toute celles de ce bas-monde, de Kanto à Kalos, en passant par Johto, Hoenn, Sinnoh et Unys ! »
« C'est peut être que vous la connaissez sous un autre nom ? » proposa Bilbo, qui n'avait pas la moindre idée de quoi parlait l'homme. « Peut être connaissez-vous Bree ? »
« Malheureusement non, mon petit. Mais dis-moi... » fit soudain le montagnard en fronçant les sourcils. « Quel âge as-tu ? Tu as la taille d'un jeunot de onze ou douze ans, mais tu me parais plus vieux. »
« Je suis un Hobbit. » expliqua le semi-homme en s'empêchant de lever les yeux au ciel. « J'ai cinquante ans. »
Le montagnard ouvrit des yeux gros comme des balles de tennis, avant de se mettre à rire si fort qu'il avait du mal à reprendre sa respiration.
Bilbo, pour sa part, était plutôt vexé que l'on se moque de lui, et décida de tourner les talons pour rejoindre les nains, entendant en même temps l'homme déclarer qu'il avait énormément d'imagination pour un môme.
« Alors ? » s'enquit Bofur en voyant le Hobbit revenir.
« Il ne connaît ni la montagne solitaire, ni Bree, ni Fondcombe. » bougonna le semi-homme. « Il m'a dis des noms que je ne connaissais pas et il m'a pris pour un gosse ! »
La déclaration et l'air boudeur de Bilbo eut l'avantage de faire rire le nain, attirant l'attention des douze autres sur eux.
« Mon cher Bilbo, si vous vous laissiez pousser la barbe à l'instar des nains, personne ne vous aurait pris pour un enfant. »
Et sur ce, Bofur rigola de plus belle, sa réplique faisant rire également ceux qui l'avaient entendu.
Le Hobbit haussa les épaules, il n'était pas un nain !
« Je suis pourtant plutôt grand pour un Hobbit. » marmonna-t-il, la mine toujours boudeuse.
« Il va nous falloir trouver d'autres armes. » fit Thorïn qui n'avait pas écouté un mot de la conversation à l'arrière du groupe. « Séparons nous en plusieurs groupes afin de nous rendre dans les boutiques. »
Fili et Kili se retrouvèrent tout naturellement ensemble. Ori, Nori et Dori partirent de leur côté dans Quarellis, espérant trouver ce qu'ils cherchaient. Glóïn et Óïn allèrent à l'opposé, pendant que Balïn et Dwalïn suivaient Thorïn. Bifur et Bombur préférèrent pour leur part demander des informations aux habitants de la ville. Il ne restait donc plus que Bofur et Bilbo.
« Alors Monsieur Sacquet, par où voulez-vous allez ? » demanda le nain, qui enleva momentanément son chapeau car il commençait à avoir chaud.
« Il faut que l'on trouve une carte. » fit après réflexion le semi-homme. « On pourra ainsi essayer de nous repérer par rapport à des endroits que l'on connaît. »
« C'est une bonne idée. » approuva Bofur. « Allons-y. »
Ainsi les deux derniers membres de la compagnie se dirigèrent vers le centre de la ville, là où se trouvaient les boutiques. Ils se dirigèrent vers un des écriteaux où il était marqué « bazar » et y entrèrent. La pièce était plutôt sombre, et il y avait peu de clients. Les objets s'entassaient un peu partout, donnant une impression de désordre. Bilbo sursauta quand il heurta le dos d'une cuillère en bois qui dépassait d'une étagère. À ses côtés, le nain ne semblait pas plus rassuré, bien qu'il ne le montrait pas.
« Que puis-je faire pour vous ? » leur demanda une voix masculine, qui les fit sursauter tout les deux.
« Nous cherchons une carte du coin. » se reprit le premier Bofur.
L'homme se frotta longuement le menton, avant de se rendre dans l'arrière boutique pour chercher ce qu'on lui demandait. Il revint quelques minutes plus tard après avoir retourné la moitié de son magasin, avec une carte soigneusement pliée et légèrement jaunie.
« La carte date un peu. » avoua le gérant en la posant sur le comptoir.
Bofur chercha dans sa poche sa besace où il gardait son or, pendant que Bilbo ouvrait avec précaution la carte, essayant de se repérer. Il vit clairement Quarellis, mais ne vit ni la Comté, ni Bree, ni Fondcombe, ni la montagne solitaire ou une quelconque ville qu'il connaissait. Il allait en faire part au nain, mais en se retournant, il vit que ce dernier était tenu en joug par le vendeur.
« Qu'est ce qui se passe ? » demanda le Hobbit, étonné.
« Ce monsieur prétend que mon or est faux. » grimaça Bofur avant de se taire quand le vendeur le menaça du bout de son fusil.
« Pas de Pokédollars, pas d'achats. » répéta apparemment l'homme sans baisser son arme.
Bilbo n'eut même pas le temps de se demander ce qu'était cette monnaie car quelqu'un d'autre entra dans la boutique.
« Monsieur Ray, puis-je savoir pourquoi vous menacez ces deux messieurs ? » demanda une adolescente de seize ans.
« Ils prétendent payer cette carte avec de la fausse monnaie. » cracha le vendeur.
« Laissez-les, je vous la paie. » répondit la jeune femme en levant les yeux au ciel.
« Ne te mêle pas de ça Eurielle. » grimaça l'homme.
La dénommée Eurielle s'avança vers le canon du fusil et le leva doucement pour que Bofur ne soit plus dans le champ de mire.
« Je vais payer la carte pour eux. » reprit l'adolescente d'un ton sans réplique.
Elle lui donna l'argent que le bout de papier coûtait et prit Bofur et Bilbo chacun par un bras pour les entraîner à l'extérieur. Eurielle ne les lâcha pourtant pas et les entraîna jusqu'à un café de la ville qui surplombait Quarellis. Bilbo vit clairement une route qui rejoignait un village derrière une sorte d'arcade qui formait l'entrée de la ville. Quant à Bofur, il était d'humeur boudeuse à cause du vendeur qui avait dis qu'il avait de la fausse monnaie.
L'adolescente les laissa s'asseoir à une table à l'extérieur, commanda trois chocolats chauds, puis une fois que la serveuse fut partie, elle observa les deux personnes qui se tenaient maladroitement devant elle.
« Vous n'êtes pas d'ici. » affirma-t-elle. « D'où venez-vous ? »
« De la Comté me concernant. » fit Bilbo qui était moins énervé que son collègue. « Quant à Bofur, il compte bien retourner à Erebor. »
« Je n'ai jamais entendu parler de ces deux endroits, j'ai pourtant beaucoup voyagé. » déclara pensivement la brunette après avoir longuement réfléchis. « C'est dans quelle région ? »
« Nous venons de la Terre du Milieu. » expliqua Bofur d'un ton bourru, n'ayant toujours pas digéré l'attitude du marchand.
Le Hobbit ne put qu'approuver en hochant de la tête, mais il savait déjà quelle serait la réponse. Il avait bien vu sur la carte qu'il n'existait rien de tel ici. La réponse d'Eurielle ne fit que confirmer ses soupçons.
« Je ne connais pas. » fit la jeune femme en haussant les épaules. « En attendant, bienvenue à Kalos ! »
La serveuse choisit ce moment pour revenir avec les chocolats qu'elle déposa devant chacun d'eux avant de s'occuper d'autres clients.
« D'où nous venons, nous n'avons pas de Pokédollars. » avoua Bilbo après avoir bu une bonne gorgée du chocolat qui lui avait fais le plus grand bien.
« Avez-vous au moins un Pokémon pour vous défendre ? » s'enquit Eurielle.
« Un quoi ? » demanda le nain, cette fois tellement perturbé qu'il en avait oublié sa colère.
« Il n'y en a vraiment aucun là d'où vous venez ? » s'étonna l'adolescente avant de réfléchir en sirotant son chocolat chaud.
Les deux hommes firent non de la tête, pensifs. Où étaient-ils encore tombés ? N'était-ce qu'un rêve ? Ou pire s'y trouvait-ils réellement ?
« Puisque vous n'avez pas de Pokémon pour vous défendre, je vais vous aider à en attraper ! » décida Eurielle en se levant pour aller payer la commande.
« Bilbo, où sommes-nous tombés ? » demanda Bofur, une fois qu'ils se retrouvèrent seuls.
« Je l'ignore Bofur. » admit le Hobbit. « Mais il faudrait prévenir le reste de la compagnie de nos trouvailles. »
Ils n'eurent pas le temps de se lever que déjà, Eurielle revenait et les entraînait à sa suite sur la route une, menant à Bourg-Croquis.
Pendant ce temps, la compagnie avait questionné la totalité des habitants, et cherché dans toutes les boutiques d'éventuelles armes, sans succès. Tout le monde s'était donc retrouvé sur la place de Quarellis, l'air complètement dépités.
« Vous avez trouvé quelque chose ? » demanda Fili aux autres.
« Pas de haches, ni d'épées, ni de marteaux, rien qui ne pourrait nous être utile. » admit Ori.
« D'après ce que tout le monde dit, nous nous trouvons dans la région de Kalos, je n'en ai jamais entendu parler auparavant. » expliqua pour sa part Bombur.
Son cousin Bifur lui tira sur la manche, cherchant alentours et demanda par mime où se trouvait son autre cousin.
« Bofur ? » appela Bombur en cherchant lui aussi son frère.
« Il était avec le hobbit. » fit Dwalïn en essayant de se souvenir.
« Il ne manquait plus que ça. » soupira Thorïn qui commençait à être las de toute cette histoire.
« Ils ont peut être trouvé ce que l'on voulait ? » proposa Kili qui s'était adossé contre le mur du pont.
« Ils seraient revenus il y a longtemps si c'était le cas, car ça fait plus d'une heure que nous sommes dans ce village. » affirma Nori.
« Allons-y, ils finiront par nous rattraper. » ordonna le roi dont la patience atteignait sa limite.
« Sans vouloir t'offenser Thorïn, partir à l'inconnu n'est pas une bonne idée. » le raisonna Balïn. « Cherchons plutôt un endroit où nous pourrons dormir cette nuit, Bilbo et Bofur nous aurons rejoints d'ici là. »
Soupesant le pour et le contre, Écu-de-Chêne finit par approuver l'idée de Balïn et les douze nains s'installèrent dans le champ se trouvant à côté de la rivière, dans une grotte qu'ils trouvèrent sous les pavés de la ville. L'endroit avait l'air sûr, mais cela n'empêcha pas Thorïn de demander à Dwalïn de prendre le premier tour de garde lorsque la nuit serait tombée.
« C'est tout de même bizarre. » fit Kili à son grand frère. « Nous sommes peut être en plein rêve. Pince-moi pour voir ? »
Aussitôt, Fili s'exécuta avec joie, faisant grimacer son cadet.
« C'est pas un rêve. » continua Kili en se massant l'avant-bras. « Mais comment diable avons-nous atterris ici ? »
« Je croyais qu'il ne s'agissait que d'une légende, mais je pense que nous nous trouvons dans une dimension qui n'est pas la nôtre. » expliqua Balïn.
« Impossible ! » intervint Glóïn. « Il n'existe qu'une seule terre ! »
« Que dis la légende Balïn ? » demanda Fili.
Le nain a la barbe blanche s'installa sur une souche d'arbre, et se remémora la dite légende.
« Il est dit qu'il existe une multitude d'univers, en parallèle les uns aux autres. Ils ne se touchent jamais, et ne peuvent communiquer ensemble. Pourtant, il peut arriver qu'une faille s'ouvre entre deux mondes, permettant ainsi de voyager entre les deux dimensions. »
« Des fables ! » le coupa de nouveau le père de Gimli.
« Comment expliquer le fait que nous soyons dans un endroit que nous ne connaissons pas avec des animaux étranges alors ? » s'enquit Ori qui avait attrapé sa flûte avant de se mettre à en jouer.
Glóïn dut bien admettre que tout cela était étrange, et préféra écouter la mélodie que jouait le nain, que Bifur avait rejoint avec sa clarinette et Kili au violon. L'air résonnait dans l’acoustique si particulière de la grotte, et lorsque les trois nains s'arrêtèrent de jouer, l'on pouvait encore entendre l'écho de leurs instruments se répercuter sur les pierres. Personne ne prit la parole par la suite, chacun savourant le silence qui avait finit par revenir bien que la musique pulsait encore dans leurs corps.
« Franchement, ils ne savent pas ce qu'ils ont manqué Bofur et le hobbit ! » finit par dire Fili qui ne savait pas rester silencieux bien longtemps quand ce n'était pas nécessaire.
De leur côté, Bofur et Bilbo éternuèrent, alors qu'ils se trouvaient sur la route une, menant à Bourg-Croquis. Cela ne manqua pas de faire rire Eurielle, qui dut s'arrêter avant de franchir les arbres qui protégeaient la route principale des Pokémon sauvages, afin que les habitants du petit village puissent aller faire leurs courses à Quarellis sans avoir le risque de rencontrer des Pokémon sauvages. Mais c'était justement derrière ses arbres que l'adolescente menaient les deux hommes afin d'y capturer des Pokémon.
« Mon cher hobbit, les autres doivent parler de nous dans notre dos. » affirma Bofur après avoir éternué une nouvelle fois en même temps que le semi-homme.
« Essayez d'être discrets, vous allez effrayer les Pokémon sauvages. » affirma Eurielle qui avait repris ses esprits. « Suivez-moi. »
Le nain et le hobbit suivirent le plus silencieusement possible la jeune femme et virent des hautes herbes se dresser devant eux. Bofur leva un sourcil effaré.
« Ils ne connaissent pas les tondeuses dans cette région ? » s'enquit-il après avoir comparé sa taille à celle des herbes qui lui arrivaient sous le menton.
Bilbo ne répondit pas, il était de la même taille que les dites herbes.
« Si on veut capturer des Pokémon, il va falloir pourtant que l'on aille là-dedans. » affirma Eurielle qui n'avait pas leur problème de taille.
Elle sortit de son sac à dos une corde, qu'elle accrocha autour de la taille du semi-homme puis de celle du nain, avant de finir par elle-même.
« Voilà, comme vous n'êtes pas bien grands, au moins, vous ne vous perdrez pas en chemin. »
La réflexion fit bouder Bofur qui dut pourtant suivre le mouvement mais pas de gaieté de cœur. Bilbo quant à lui était plus rassuré, car il devait admettre que, hormis le chapeau de Bofur qui se trouvait devant lui, il ne voyait absolument rien. C'est pourquoi il se cogna contre le nain lorsque celui-ci s'arrêta après la jeune femme, qui leur fit signe de s'avancer un peu.
Les deux voyageurs s'approchèrent et virent un animal blanc, à quatre pattes, avec une corne en forme de faux qui semblait terriblement tranchante. Sa tête et sa corne étaient elles de couleur noire. Il semblait occupé à creuser le sol pour trouver quelque chose.
« Un Absol. » fit seulement Eurielle. « C'est rare qu'on en trouve dans cette région. »
« Bon sang, Thorïn deviendrait fou de voir une bestiole avec une épée intégrée ! » s'enthousiasma Bofur. « Il me le faut ! »
L'adolescente fit un grand sourire et prit une Pokéball qui se trouvait à sa ceinture.
« J'ignore qui est Thorïn, mais je vais le capturer pour toi. » affirma-t-elle avant de la lancer la sphère dans les airs. « Viens te battre Simiabraz ! »
De la petite balle rouge et blanche, jaillit dans un éclair de lumière rouge un grand singe dont la tête était enflammée. Bilbo restait émerveillé devant autant de créatures aussi étranges qu'impressionnantes. Il avait hâte de voir de quoi elles étaient capables de ses propres yeux.
Bofur lui, trépignait d'impatience, il avait vraiment hâte de pouvoir retourner à Quarellis pour retrouver la compagnie, et leur montrer un animal aussi intéressant. Il ignorait ce que pouvait être un Absol exactement comme espèce, mais celui qui se trouvait devant lui le faisait saliver d'avance.
Le Pokémon avait relevé son museau en sentant la présence du deuxième, et fit quelques bonds pour se retrouver devant son adversaire, penché vers l'avant, prêt à attaquer.
« Simiabraz,
Mach Punch ! » ordonna l'adolescente avant qu'il ne vienne à l'idée de son adversaire de commencer.
Le singe de feu s'élança en avant, faisant briller son poing droit d'une lumière orangée, avant de le lancer vers l'avant pour frapper son adversaire, qui ne bougea pas. Simiabraz se retrouva bloqué par une barrière invisible et dut faire un saut en arrière.
« Je sens que son attaque
Détection va m'énerver. » marmonna Eurielle, qui ne se laissa pas abattre pour autant. « Attaque
Danseflamme ! »
Le partenaire d'Eurielle lança une tornade de feu qui enveloppa l'Absol. Une brèche se créa parmi les flammes d'où il sortit, le pelage brunit par le feu et la chaleur.
«
Coupe-Psycho.. » affirma la dresseuse. « Il est vraiment très intéressant. »
« Est-ce que je peux le capturer ? » demanda Bofur qui semblait encore plus impatient maintenant qu'il voyait un combat.
« Il n'est pas assez affaiblis. » lui répondit Eurielle en levant les yeux au ciel. « Je te dirais quand tu le pourras d'accord ? »
« Je peux me charger de l'affaiblir. » se proposa le nain, avant de faire une tête bizarre. « En fait non, je n'ai plus mon marteau... »
« Faisons vite Simiabraz,
Close Combat ! » ordonna la jeune femme en voyant que leur adversaire semblait brûlé et que cela le ralentissait.
Très rapidement, le singe de combat se rapprocha de l'Absol et lui donna plusieurs coups de poing, qui, étant très efficace sur le type Ténèbres, le laissa à terre.
« Maintenant Bofur, tu peux l'attraper ! » fit Eurielle en lui lançant une des sphères rouge et blanche.
« Comment ça marche ce truc ? » demanda le nain.
« Tu appuies sur le bouton blanc, puis tu vises le Pokémon que tu veux attraper et tu la lances sur lui. » expliqua la dresseuse rapidement.
Bofur appuya donc sur le bouton blanc, faisant grossir la Pokéball dans sa main. Il visa aussitôt l'Absol et lança la sphère sur lui. La balle lui toucha la tête, s'ouvrit et l'aspira dans une lumière rouge. Elle atterrit au sol, puis bougea deux fois, avant de se stabiliser.
« Tu peux le récupérer maintenant. » sourit Eurielle en voyant que le nain semblait être dans une sorte de torpeur.
Bilbo était dans le même état mais parvint néanmoins à se ressaisir et à pousser son ami dans le dos pour qu'il aille récupérer la balle qui n'attendait que lui. Le nain s'avança prudemment, puis se baissa lentement et ramassa la Pokéball après avoir hésité quelques secondes. Il se retourna ensuite, la sphère dans la main.
« Et maintenant ? » demanda-t-il.
« Pour le faire sortir, tu lances la Pokéball comme je l'ai fais avec Simiabraz après avoir appuyé sur le bouton blanc pour qu'elle soit à sa taille actuelle. » expliqua amusée la jeune femme.
Bofur se gratta le front, puis envoya la balle comme l'avait fais Eurielle. Celle-ci s'ouvrit et en libéra son occupant. Absol semblait s'être plutôt bien remis de ses brûlures et observait le nain d'un air aussi intrigué que ce dernier. La dresseuse s'approcha.
« Tu peux lui donner un nom si tu le souhaites. » indiqua-t-elle. « D'après ce que je sais, ce Pokémon connaît les attaques
Détection,
Coupe-Psycho,
Vive-Attaque,
Griffe et
Tranche-Nuit. C'est avec ces attaques qu'il peut se battre et se défendre.» ajouta la dresseuse devant l'air perdu des deux hommes.
« J'ai absolument tout compris. » ironisa Bofur. « Mais si je dois lui donner un nom, ce sera Ostro, car sa lame a l'air de pouvoir couper n'importe quoi. »
Absol se mit sur ses deux pattes arrières et posa les deux autres sur les épaules du nain. Debout, il était aussi grand que lui, et il put à loisir lui piquer son chapeau après lui avoir léché le visage. Bofur ne se rendit compte qu'il n'avait plus son couvre-chef sur la tête que lorsqu'il vit ce dernier pendant dans la gueule d'Ostro.
« Hey ! Rends moi mon chapeau ! » s'exclama le nain avant de courir après son Pokémon, qui n'eut pas à aller bien loin car son maître était retenu par les deux autres avec la corde qu'ils avaient toujours autour de la taille.
« Rappelle-le. » fit Eurielle en lui montrant l'exemple avec son partenaire.
Bofur pointa alors la Pokéball vers Ostro, et une lumière rouge l'enveloppa, le remettant à l'abri dans la sphère. Le nain put ainsi récupérer son chapeau qu'il ne quittait que rarement et le remit sur sa tête.
« On peut y aller. » grogna-t-il à l'intention des deux autres.
Quelques minutes plus tard, le groupe tomba sur des Tadmorv, qui semblaient fouiller des détritus.
« Bilbo, tu veux un de ses Tadmorv ? » demanda Eurielle en plissant le nez face à l'odeur des dis Pokémon.
Le hobbit s'était bouché le nez face à la puanteur et répondit par un « non berci ». Bofur lui, voyait là une excellente occasion de voir de quoi était capable Ostro.
« Je peux les combattre Eurielle ? » demanda-t-il à la dresseuse.
« Si ça te fais plaisir. » rit la jeune femme en le laissant s'avancer.
Le nain attrapa la Pokéball de son Absol, appuya sur le bouton qui permettait de la faire grandir, puis la lança comme il l'avait déjà fais auparavant. Ostro se matérialisa aussitôt dans l'habituelle lumière rouge et se dernier plissa le museau après avoir respiré l'air.
« Bien Ostro ! Attaque heu... » chercha Bofur.
«
Coupe-Psycho » lui souffla Eurielle à l'oreille.
« Oui ! Attaque
Coupe-Psycho ! » ordonna le nain plus fort.
Son partenaire fit s'illuminer sa corne en violet, avant de lancer plusieurs demie-lunes violettes qui touchèrent violemment les cinq Tadmorv présents. Un d'eux s'écroula, avant de s'enfuir au loin.
Les quatre restants encerclèrent leur ennemi avant de lancer une attaque Acide. Si Ostro parvint à esquiver une des attaques, ce ne fut pas le cas des trois autres qui le touchèrent. Bofur envoya un coup de pied à un des Tadmorv, le faisant voler à l'autre rive de la petite rivière qui passait une centaine de mètres plus loin.
« Z'avez pas honte d'attaquer en quatre contre un non ? » s'énerva Bofur en donnant un coup de botte à un autre Tadmorv qui préféra s'enfuir avant de finir comme le malheureux qui avait volé. Ostro de son côté, s'occupait des deux qui restaient et bientôt, ils furent de nouveau seuls.
Eurielle restait abasourdie, elle ne savait pas quoi penser de la manière de combattre du nain et ça l'avait à la fois amusée et fait peur de le voir s'occuper à lui seul de deux des Tadmorv, alors que le poison de ces Pokémon pouvait être mortel si on était exposé trop longtemps à celui-ci. Aussi la jeune fille se décida à garder un œil sur les deux compères, d'autant qu'elle les appréciait beaucoup.
Après avoir rencontré d'autres Pokémon comme des Aspicot qui subirent le même sort que les Tadmorv avant qu'ils ne se fassent poursuivre par une horde entière de Dardargnan, des Zigzaton dont Bilbo n'aimait pas la tête ou même un Rhinocorne par qui le hobbit avait faillis être écrasé, le petit groupe se décida à faire une pause.
« Tu es difficile à contenter Bilbo. » souffla Eurielle. « Et tu ne peux même pas me dire quel genre de Pokémon tu aimerais car tu n'en connais aucun. »
La jeune femme s'arrêta soudain et sortit de son sac un œuf, qui semblait vibrer entre ses mains.
« Qu'est ce que c'est ? » demanda le hobbit en fixant la coquille bleutée qui se craquelait tout doucement.
« Un œuf de Pokémon. » lui apprit la jeune femme. « Et il va bientôt éclore. Tiens! » fit-elle soudainement en lui donnant l’œuf en question.
Bilbo n'eut pas d'autre choix que de garder ce qu'il avait dans les mains et n'osa pas le rendre à Eurielle de peur de le fracasser en se levant. Soudain, l’œuf s'illumina. Quand il put de nouveau ouvrir les yeux sans être ébloui, le semi-homme vit un Pokémon bleu assis sur ses deux mains, le fixant de ses grands yeux rouges d'un air curieux, faisant bouger ses oreilles noires pendantes quand il penchait la tête d'un côté ou de l'autre.
Le hobbit le trouvait adorable. Il n'était pas très grand et le regardait avec de grands yeux qui le faisait fondre.
« C'est un comme lui que je voudrais. » admit Bilbo.
« Et bien ça tombe bien, car c'est ton Pokémon à présent. » rit Eurielle. « Le nom de ce Pokémon est Riolu, mais tu peux lui donner un nom comme Bofur l'a fais pour son Absol. »
« C'est vrai ? » balbutia le semi-homme. « Mais...heu... c'est un mâle ou une femelle ? »
Aussitôt, la dresseuse s'empara d'un appareil qui se trouvait dans sa poche et le pointa vers le jeune Riolu.
« Un mâle. » lui apprit-elle. « Et il connaît pour le moment
Ténacité
,
Vive-Attaque,
Clairvoyance,
Abri et
Poing-Éclair. »
« Heu d'accord. » fit Bilbo. « Alors tu t'appelleras Bleuet. »
Le petit Riolu se jeta dans les bras de son dresseur pour lui faire un câlin, et Eurielle donna une Pokéball au hobbit.
« Il faut que tu l'attrapes. » expliqua la jeune femme.
« Mais je ne veux pas l'enfermer dans une balle moi. » protesta le hobbit.
« Je m'en doute mais c'est pour éviter que quelqu'un d'autre le capture. » fit la dresseuse. « Ensuite tu pourras le laisser en dehors de sa Pokéball si tu le souhaites. »
Le semi-homme soupira, puis prit la sphère rouge et blanche que lui tendait l'humaine, avant de fixer son Riolu.
« Alors, écoute moi Bleuet.. » commença le hobbit. « Il faut que je te mette dans cette heu... Pokéball pendant quelques secondes. Ainsi, les autres ne pourront pas te capturer et tu pourras rester avec moi, d'accord ? »
Le Pokémon fit un signe positif de la tête, et toucha de lui même le bouton de la Pokéball pour y entrer. La balle vibra quelques instants dans la main de Bilbo avant qu'elle n'émette un clic, indiquant que Riolu avait été capturé. Aussitôt, refusant de le laisser à l'intérieur, Bilbo libéra son partenaire qui se jeta dans ses bras dès qu'il fut à l'extérieur. Ostro, de son côté, fit de même avec Bofur, le faisant tomber à la renverse, et commença à lui lécher allègrement le visage.
« Il est temps de rentrer. » rit la brunette, qui regrettait de ne pas avoir d'appareil photo ou de caméra pour immortaliser cela.
À ces mots, Bleuet s'installa sur les épaules de Bilbo, alors que Ostro tentait de faire comprendre à Bofur qu'il pouvait très bien le porter sur son dos. Peu rassuré, le nain s'installa sur le dos de son partenaire et le laissa s'habituer à son poids. Vu qu'il ne semblait ressentir aucune gêne, l'Absol fit un bond en avant, obligeant son dresseur à se retenir à ce qu'il pouvait, à savoir qu'il mit les mains autour de son cou pour éviter de basculer en avant ou en arrière. Heureusement, Eurielle avait pensé à retirer la corde au moment de leur pause.
« Ton ami parlait tout à l'heure de quelqu'un. » fit la dresseuse à Bilbo qui tentait de suivre Bofur et son partenaire, l'Absol ayant entre temps coupé les hautes herbes pour leur frayer un chemin. « Combien êtes-vous ? »
« Nous sommes quatorze au total, car j'ignore où se trouve le quinzième. » avoua le hobbit. « Il y a Thorïn qui est le roi, ses neveux Fili et Kili, Glóïn, Óïn, Nori, Dori, Ori, Balïn, Dwalïn, Bifur et Bombur. »
Quand elle entendit tout les noms, Eurielle s'arrêta momentanément.
« Mon Dieu, ça fait bien plus que ce que j'imaginais. » s'exclama-t-elle. « Vos compagnons n'ont pas de Pokémon eux aussi, je me trompe ? »
« Non, ils n'en ont pas. » avoua le hobbit. « Et j'ignore parfaitement où trouver des Pokéball. »
« Je vais vous accompagner jusqu'à la prochaine ville. » décida la dresseuse. « Pour les Pokéball j'ai ce qu'il faut pour attraper au moins une centaine de Pokémon si je le veux, alors une dizaine de plus ou de moins... »
Bleuet tira doucement sur les cheveux bouclés de Bilbo pour lui montrer Bofur et Ostro qui les attendaient près du sentier Croquis, la route allant de Bourg-Croquis à Quarellis.
« Fais vite mon cher Bilbo, je tiens à voir la tête des autres quand ils verront Ostro ! » s'exclama joyeusement Bofur après avoir remis son chapeau en place.
« Bofur, si tu n'avais pas chevauché tout du long sur ton Absol, tu ne nous aurais pas attendu. » fit le hobbit en levant les yeux au ciel. De toute les nains, le fabricant de jouet était le seul à le considérer comme un membre à part entière de la compagnie et à s'inquiéter pour lui. Pour Thorïn, il n'était qu'un bon à rien qui n'aurait jamais du partir de chez lui. Le reste avait des avis partagés et se gardaient bien de dire à voix haute ce qu'ils pensaient réellement devant leur chef. Bifur ne s'exprimait que par geste et Bombur passait son temps à manger, aussi ces deux là étaient également un peu exclus même s'ils pensaient comme leur frère ou cousin.
La réflexion de Bilbo eut l'avantage de faire éclater de rire le nain, qui caressa la tête d'Ostro pour le remercier et le féliciter dans le même temps. Les deux voyageurs de la terre du milieu suivirent ensuite Eurielle en direction de Quarellis, Absol suivant de près Bofur et Bleuet toujours perché sur les épaules de Bilbo, s'endormant à moitié, bercé par l'agréable promenade qui le faisait se balancer tout doucement au rythme des pas du hobbit.